Le Premier ministre a corrigé à la baisse (1,75% en 2011 et 2012 au lieu de 2 et 2,25%) les prévisions de croissance pour la France. Il en a déduit un plan d'économies de 11 milliards pour 2012 et quatre milliard pour 2011. Le dogme sarkozyste travailler plus pour gagner plus est enterré avec la suppression des subventions aux heures supplémentaires. La taxation des ultrariches, limitée dans le temps, a surtout une portée symbolique.
l aura fallu attendre quasiment la fin du quinquennat pour constater enfin la mort de la loi travail-emploi-pouvoir d’achat, la loi TEPA en novlangue sarkozyste. Pour ceux qui s’en souviennent encore -quatre ans, c’est si loin !-, le « paquet fiscal » fut la quintessence du sarkozysme économique mis en actes. Le président élu assumait sans vergogne un clientélisme fiscal envers quatre catégories destinées à être choyées, vantées, chouchoutées par le régime: les travailleurs au delà de 35 heures, les très riches, les héritiers et les propriétaires. L’ouragan de la crise a écorné successivement les réductions d’impôt sur les emprunts immobiliers, le bouclier fiscal, les exonérations sur successions. Et maintenant vient le tour du dispositif le plus chéri, celui sur les heures supplémentaires. Adieu TEPA. Bonjour la hausse d’impôt pour les ultra-riches. Heureusement, ceux-ci ont la bonne idée de demander eux-mêmes une « taxation exceptionnelle ». Comme ces gens sont bien élevés !
Que les chéris du sarkozisme se rassurent: si les symboles sont tombés, les avantages fiscaux demeurent pour la plus part bien en place (lire ci-dessous). Pour François Fillon, il s’agissait d’abord d’afficher le minimum de mesures pour satisfaire les engagements de la France vis-à-vis de l’Europe et de l’Allemagne.
Mais, en matière de rigueur, l’Elysée et Matignon sont en désormais sur un marché concurrentiel. Dans la majorité même Jean-Louis Borloo, éventuel candidat à la présidentiel, a le culot de proposer une offre autrement plus musclée, puisqu’il préconise non seulement de taxer davantage les hauts revenus avec deux tranches supplémentaires à 46% et 50%, mais de frapper aussi fortement les revenus du capital et d’instituer une taxe sur les transactions financières qui rapporteraient entre 8 et 17 milliards. On a beau savoir Jean-Louis Borloo en concurrence avec François Bayrou, son irruption dans le débat de finances publiques, un thème qu’il a toujours évité, est tonitruant.
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