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11.3.21

PEINTURE HISTOIRE - Le mouvement impressionniste


Le calvaire de la Côte de Grâce,
Honfleur

Camille COROT, 1829-30

Metropolitan Museum of Art, NY



LE SECOND EMPIRE et L'ART ACADEMIQUE

Les futurs impressionnistes vont grandir dans une France dirigée par le régime autoritaire de Napoléon III, dont la politique culturelle entièrement axée sur la grandeur de l'Empire leur sera hostile.

L'avènement du Second Empire (1852-70) devait marquer une rupture dans l'histoire artistique du XIXème siècle en France, entre d'un côté un art officiel, et de l'autre un art indépendant.

La politique culturelle de l'Empire encense un art académique affadi (le style "pompier") représenté par Meissonnier, Cabanel et Bouguereau, comblés d'honneurs par le régime et à la tête de l'Académie des Beaux-Arts, et dénigre un art réaliste, souvent miséreux, que vont illustrer Courbet, Millet, Daubigny, Rousseau..

Cette rupture se manifestera sur de multiples plans :

- politique : la plupart des peintres réalistes ou naturalistes sont républicains et opposants au Coup d'Etat de Napoléon III.

- esthétique : ils détestent les "grandes machines" historiques ou mythologiques des peintres académiques, et souhaitent exprimer les beautés simples de la nature, la vie de leurs contemporains les plus humbles.

- sociologique : les nouveaux venus sont issus de milieux populaires et ne sont plus liés à l'aristocratie au pouvoir

- géographique : ils sont en quête de sites préservés de la révolution industrielle (Barbizon, Normandie).

DESSIN DIGITAL - Ma lune à moi

"Ma lune à moi"
10-03-2021
JoanMira

9.3.21

PEINTURE HISTOIRE - L'histoire du mouvement impressionniste

Au bord de la mer
Auguste RENOIR, 1883
Metropolitan Museum of Art, NY

La peinture impressionniste reste l'époque la plus fascinante de l'histoire de l'art moderne et la plus aimée du public. Des séries d'expositions à succès, une littérature abondante et des ventes records attestent de l'extraordinaire résonance des oeuvres des peintres impressionnistes, dont nombre sont gravées dans notre conscience artistique.

A leur époque, les oeuvres impressionnistes apparurent d'une modernité tellement scandaleuse, qu'il fallut plus de trente ans à leurs contemporains pour, sinon les aimer, au moins les admettre.

Pourtant, l'impressionnisme, si révolutionnaire qu'il fut alors, nous semble aujourd'hui, avec le recul du temps, bien davantage entretenir des liens étroits avec la tradition, et constituer l'aboutissement esthétique d'une création artistique liée à la représentation réaliste.

S'il fallut trente ans pour que les yeux de leurs contemporains s'habituent à la peinture des impressionnistes, c'est bien parce que celle-ci remettait en cause des siècles de peinture académique et codifiée. Les peintres impressionnistes, tout en maintenant le lien avec la peinture du monde réel, se sont totalement affranchis du carcan du passé, par le libre choix des thèmes qu'ils abordaient pris dans la vie quotidienne de tout un chacun, et par un mode de représentation picturale entièrement nouveau.

Ce lien avec le monde du réel, considéré jusqu'alors comme la chose la plus normale du monde, - quand il perdra par la suite au cours du XX ième siècle tout caractère obligatoire - , l'impressionnisme a su en donner une vision moderne, choisissant des thèmes inabordés en peinture, s'affranchissant des canons picturaux ancestraux pour inventer une nouvelle technique picturale répondant au désir de privilégier en peinture l'"impression" instantanée sur la construction de l'esprit.

Le succès durable de l'Impressionnisme ne tient-t-il pas d'abord à ce que nous sommes sensibles à la fois à sa modernité et à son traditionalisme ?

Bien sûr, l'impressionnisme ne saurait se réduire à ce seul aspect, il est aussi un parti-pris de peindre la réalité réjouissante, celle des loisirs, de la beauté de la nature, une quête sans fin de lumière...Bref, un certain art de vivre qui rejoint bien des aspirations de notre société.

3.3.21

PARIS D'ANTAN - Montmartre (1886/1890)

Montmartre 1886/1890

PEINTURE - Théodore Géricault - Le radeau de la Méduse - 1819

 

Ce tableau est une des oeuvres capitales du XIXe siècle. Le thème est celui d'un événement récent, le sauvetage de quelques rescapés du naufrage de la frégate "La Méduse'' sombrée, en 1816, près des côtes du Sénégal.

Cent cinquante hommes avaient pris place sur un radeau qui dériva pendant dix jours. Quinze mourants subsistaient quand un vaisseau fut en vue. C'est le moment choisi par le peintre. Géricault se fit conter la tragédie par les deux survivants, représentés au pied du mât, qui lui donnèrent une description exacte du radeau. Son souci de réalisme le conduisit dans les hôpitaux pour étudier les moribonds et les cadavres.

L'oeuvre est parfaitement romantique par son inspiration, un sujet d'épouvante puisé dans l'histoire contemporaine, par sa facture emportée, par le dynamisme qui l'anime : néanmoins, elle se réfère à la tradition classique par sa composition pyramidante.

Elle est vilipensée au Salon de 1819, tant pour la nouveauté de son interprétation que pour son esprit où on décèle des intentions politiques (le naufrage de "La Méduse'' avait suscité des remous contre le pouvoir), la présence d'un naufragé noir est considéré comme un manifeste contre l'esclavage. En revanche, le tableau soulève l'enthousiasme en Angleterre où Géricault l'expose en 1820.