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14.8.11

Cher Monsieur Standard & Poors

Michel VisartLe cousin de l’ami de la belle-sœur de mon oncle a une connaissance qui connaît quelqu’un dont le beau-père par alliance travaille chez vous. En vidant la poubelle du bureau du premier étage couloir de gauche, il a trouvé un post-it avec ce message "Dégradons vite la Belgique".

  • Voilà pourquoi, Monsieur le Directeur Général, je prends ma modeste plume pour vous demander humblement de prendre quelques secondes de votre temps si précieux pour réfléchir un instant à ce qui pourrait arriver si vous deviez nous enlever cette fameuse note AA+ et nous verser dans la catégorie des laissés pour compte, ces pauvres Grecs ou Portugais. Notez que je n’ai rien contre eux, j’adore le sirtaki ou le fado, j’apprécie un bon petit porto ou un ouzo. Mais quand même, qu’avons-nous de commun avec ces gens-là, je vous le demande !
    Je peux comprendre que vous leviez les yeux au ciel en mesurant l’étendue de notre dette publique. 347 milliards d’euros, ce n’est pas de la gnognotte. Mais par tête de pipe, ceci n’en étant pas une, cela ne fait qu’environ 31 000 euros. Un paille, une frite quand on voit la poutre dans les comptes des voisins ! Et l’on me dit que le vide politique vous préoccupe. OK, c’est un peu spécial, mais nous les Belges, nous sommes spéciaux, pour ne pas dire exceptionnels. Et même quand il n’y a personne, il y a toujours quelqu’un pour tenir la boutique. Actuellement, c’est le copain Yves.
    Avant de prendre votre décision, venez nous dire un petit bonjour. Je vais vous organiser une super journée pour que vous appreniez à nous connaître. Le matin vous irez en périphérie de notre belle capitale waar Vlamingen thuis zijn pour déguster een botterham met platte kaas en radijzen, l’après midi direction Les Fourons pour une balade dans cette charmante bourgade de la campagne wallonne, heu, pardon... flamande avant une soirée peket au carré à Lidge et retour à Bruxelles pour une nuit douce à deux pas de la plus belle grand place du monde. Si après cela, vous nous voulez encore du mal…
    Allons Monsieur Standard & Poors, laissez-nous notre AA+ ! D’ailleurs vous avez donné la même note à un pays ami, les Etats-Unis qui ont le même niveau de dette que nous. Ne faites pas le coup à Barack Obama de le laisser tout seul en division 2. Déjà qu’il a vraiment difficile pour l’instant comme on dit chez nous. Lui aussi a toujours besoin d’un plus petit que lui. Je compte sur vous !
    Michel Visart