UN OUBLI IMPARDONNABLE
LETTRE A MATHILDE
Comme maintes fois dit, j’ai conscience de tous les défauts qui accompagnent ma vie ;
Je poursuis mon chemin, cahin-caha, je me trompe, me désespère ; à mon passif cet oubli
Impardonnable pour un être attentionné envers les êtres aimés ; mais suis-je bien ainsi ?
Me considère-t-on aussi insensible au point de ne point démontrer joies et soucis…
Cela est vrai, je vogue tout-le-temps sur les ondes de la pensée et rêveur vagabond je suis ;
Depuis longtemps suis partagé entre songe et réalité : sorte de Dr. Jekil et Mr. Hyde, oui…
Concret, réaliste, ordonné, méthodique, discipliné dans la journée, saltimbanque la nuit ;
Ô, pas noceur, loin de là ; le soir venu, je m’abandonne à quelques erratiques récits.
Mon « œuvre » est bien pâle, blafarde, morne et sans relief ; mais elle a un mérite, ceci :
les « divagations », lectures, pensées, gribouillages, et autres, raccourcissent la nuit ;
J’en suis rarement satisfait sauf quelquefois : et comme suis excessif, crie « au génie » !
Et le temps passe bien trop vite ; et idées, impatientes, grouillant désordonnées disent ceci :
Quel est cet être tant aimé aux prémices de la vie ; as-tu penses-tu à lui ? La réponse est oui.
Oui, cet être occupe une place essentielle dans mon cœur, leur réponds-je d’un grand cri
Qui étonne et fait sursauter ma conscience fautive ; et cherche comment et où j’ai failli :
Et trouve bien vite : une rencontre pas assez réussie (dialogue pas aisé) ; voilà le « délit » .
Voyons, voyons, comment essayer d’effacer cette impression de distance et non-dit ;
J’ai trouvé ! Est-il assez ardu de communiquer avec deux groupes au vocabulaire indécis ?
Tu es Mathilde mon rayon de soleil ; pardonne à l’oncle sa maladresse et grave vilénie.
Je me secoure de Pierre Ronsard, poète préféré qui savait parler aux jeunes-filles, lui :
« Je vous envoie un bouquet que ma main vient de trier des ces fleurs épanouies »…
Avec tout l’amour du monde.
JMIRA
Andorre, le 19 août 2011.