COUP FATAL : DERISOIRE JOURNEE …
ORDINAIRE
Je l’ai su un matin ; dérisoire journée ordinaire ; souvenir embrumé.
L’annonce ne fût-elle pas brutale, non que je m’y attendais, mais
Voilà, « il » m’a éduqué comme ça : ne jamais montrer de sentiments
Et, je pense avoir reproduit cette idée absolue qui s’imposait à moi.
Je retrouvai ma mère et ma sœur en détresse, mais en moi prenait
Place une force étrange, sorte de défense de l’âme, qui m’empêchait
D’étaler des sentiments qui ne demandaient qu’à exploser. Seul et
Entouré dans son malheur, le rôle d’orphelin m’a endurci, je pense.
Les règles, us et coutumes imposent que l’on crie son désespoir ;
Les miennes, celles enseignées, sinon imposées, me permettaient
Juste de souffrir en silence ; double peine : souffrir la perte du père
Et montrer à tous sa condition de « chef de famille » contre son gré.
J’entrai dans les urgences, mon père respirait sereinement ; son
Visage était détendu ; il était apaisé ; peut-être rêvait-il à une
Vie faite de moins de souffrances ; j’ai su, il n’était plus de ce monde
J’ai déposé un baiser sur son front et permis qu’il meure en paix.
Andorre, le 1er août 2011.