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Les rebelles libyens se rapprochent de Tripoli



Les rebelles libyens se rapprochaient dimanche de Tripoli après avoir pris le contrôle d'une partie de la ville proche de Zawiyah (ouest), au moment où des témoins ont fait état de renforts militaires exceptionnels à la frontière tuniso-libyenne.
A la frontière tunisienne, les témoins ont évoqué aussi des mouvements inhabituels à Ras Jedir, côté libyen du poste-frontalier, sans être en mesure d'en préciser les raisons.
"Il y a une présence sans précédent d'unités sécuritaires pro-Kadhafi, avec blindés et armes lourdes du côté libyen du passage frontalier", a indiqué l'un des témoins à l'AFP. Mais le porte-parole du ministère de l'Intérieur tunisien a affirmé que "la situation est normale".
A Zawiyah, à 40 km au sud-ouest de Tripoli, les combats se sont poursuivis dans l'après-midi avec les forces du régime de Mouammar Kadhafi, a indiqué le représentant de la ville au Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion basée à Benghazi (est).
D'après un photographe de l'AFP, ils se déroulaient aussi dans le sud de Sournam, plus à l'ouest. Les rebelles ont essayé d'avancer dans la ville, mais les pro-Kadhafi les bombardaient depuis l'intérieur de la cité.
Les insurgés ont réussi à entrer samedi jusqu'au centre-ville de Zawiyah, mais ont été attaqués peu après par des pro-Kadhafi, appuyés par des chars, aux obus de mortier et à la mitrailleuse lourde, a constaté l'AFP. Les combats ont été intenses.
Avec cette percée à Zawiyah, aux portes de la capitale, les rebelles venus du Jebel Nefoussa, zone de montagnes frontalière de la Tunisie et majoritairement berbère, tentent de menacer le régime sur son flanc sud-ouest.
"Nos forces contrôlent les entrées ouest et sud de Zawiyah et nous avons pénétré sur trois km dans la ville. Les forces du régime contrôlent l'est et le centre où des tireurs embusqués sont positionnés sur le toit de nombreux immeubles", a déclaré le commandant rebelle Bachir Ahmed Ali, en déplorant de "nombreuses pertes" du fait des tireurs embusqués.
"Nous craignons l'arrivée de renforts (pro-Kadhafi) depuis Tripoli, notamment par la mer. Mais si Zawiyah tombe, nous serons en mesure de contrôler tout l'ouest de Tripoli jusqu'à la frontière tunisienne, ce sera le début de la fin pour Kadhafi", a-t-il dit.
Selon le photographe de l'AFP, le drapeau rouge, noir et vert de la rébellion, aux couleurs de la Libye monarchique d'avant le coup d'Etat du colonel Kadhafi en 1969, flotte sur le minaret de l'une des mosquées de la ville.
Lors de leur assaut sur Zawiyah, ville dont le régime a déjà maté deux soulèvements depuis le début de la rébellion en février, les insurgés ont saisi un char des forces pro-Kadhafi qu'ils ont conduit hors de la ville. Mais l'engin a ensuite été détruit "par erreur" par une frappe aérienne de l'Otan.
Le photographe de l'AFP a vu une mare de sang devant le char et des rebelles lui ont déclaré que quatre de leurs camarades avaient été tués dans le raid.
Dans son rapport quotidien, l'Otan a indiqué avoir détruit deux chars à Zawiyah, sans plus de précision.
Samedi soir, le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, avait démenti l'avancée rebelle, affirmant: "Zawiyah est absolument sous notre contrôle".
Selon le photographe de l'AFP, beaucoup d'habitants de Tripoli et de Zawiyah fuyaient en direction de Zenten, la principale ville du Jebel Nefoussa.
Cette avancée des rebelles, l'une des plus significatives depuis le début du conflit le 15 février, intervient après presque six mois de révolte contre le régime Kadhafi.