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Attentats en Italie


La ministre italienne de l'Intérieur Anna Maria Cancellieri, le 22 mars 2012 à Tunis


Le gouvernement italien a décidé d'élever le seuil d'alerte autour des objectifs sensibles dans toute la péninsule après l'attaque contre un dirigeant d'entreprise revendiquée par un groupe anarchiste, a annoncé ce dimanche la ministre de l'Intérieur Anna Maria Cancellieri.
«Une circulaire a été envoyée pour inviter (tous les services concernés) à élever le seuil d'alerte autour des objectifs sensibles sur le tout le territoire national», a-t-elle déclaré dans un entretien aux quotidiens La Repubblica et Il Corriere della Sera.
«Jeudi est prévue une réunion du comité pour l'ordre et la sécurité» au cours de laquelle sera présenté «un paquet de propositions», a indiqué la ministre, qui a également jugé possible «l'usage de l'armée» pour défendre «des objectifs sensibles».

«Huit nouvelles actions» prévues

Cette annonce intervient alors qu'une cellule anarchiste italienne a revendiqué vendredi l'attentat qui a blessé lundi à Gênes (nord-ouest) le patron d'Ansaldo Nucleare, une filiale du géant public Finmeccanica. Selon le procureur de Gênes Michele Di Lecce, cette revendication de la Fédération anarchiste informelle (FAI), qui a aussi annoncé «huit nouvelles actions» pour venger des anarchistes emprisonnés en Grèce, «apparaît fiable».
La FAI, qui avait déjà revendiqué en décembre un attentat au colis piégé contre le directeur de l'agence de collecte des impôts Equitalia à Rome, a signé de nombreuses actions similaires en Italie et à l'étranger depuis le début des années 2000.

Une agence visée par des cocktails molotov

Par ailleurs, deux cocktails molotov ont visé dans la nuit de vendredi à samedi une agence d'Equitalia à Livourne (Toscane), et là aussi la piste anarchiste est privilégiée par les enquêteurs. Anna Maria Cancellieri a «rappelé de manière forte et claire qu'Equitalia représente l'Etat», même si elle a «beaucoup de respect pour les familles qui ne réussissent pas à faire face à leurs dettes».
Depuis plusieurs mois, les suicides de chômeurs ou d'entrepreneurs étranglés par les dettes se sont multipliés en Italie, augmentant la rancoeur et la frustration d'une partie de la population contre Equitalia et le gouvernement de Mario Monti, qui a mis en oeuvre une sévère cure d'austérité.
20MINUTES Avec AFP