Dès le mois de mai :
• Bloquer les prix du carburant pendant trois mois. Le 13 mars, le litre de sans plomb 95 avait dépassé la barre symbolique des 2 euros. Parallèlement à cette mesure, François Hollande avait annoncé vouloir rétablir la TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers) flottante, pour l’augmenter en période de baisse et la diminuer en période de hausse.
• Le plafond du livret A et du livret épargne-industrie (nouveau produit financier créé pour aider les PME) sera doublé, passant de 15 000 à 30 000 euros. Sa rémunération devra rester supérieure à l’inflation.
• Fixer un éventail maximal de rémunération de 1 à 20 entre le salarié le moins bien payé et le dirigeant dans les entreprises publiques. En se basant sur le Smic brut mensuel fixé depuis janvier à 1 398,37 euros, on peut estimer le plafond à 27 960,40. Soit environ 336 000 euros par an. Cette mesure ne s’appliquera qu’aux entreprises publiques, dans lesquelles l’Etat est majoritaire, comme EDF ou Areva.
• Au niveau européen, envoyer avant le Conseil européen qui se tiendra fin juin, à tous les chefs d’Etats et de gouvernements, un mémorandum «proposant un Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance». Ce «pacte» comprendra notamment l’introduction d’une taxe sur les transactions financières ou l'émission d’euro-obligations pour mutualiser les dettes nationales.
En juillet, session extraordinaire du Parlement :
• Présenter au Parlement le «programme de stabilité» qui fixe comme objectif le retour à l'équilibre budgétaire en 2017. Quant au déficit, il doit déjà revenir à 3% d’ici 2013. Ces mesures tablent sur une prévision de croissance jugée optimiste par certains économistes (1,7% en 2013, 2% ensuite).
• Supprimer la «TVA Sarkozy» ou TVA sociale, relevée par le précédent président de 19,6 à 21,2%. Le décret d’application de cette taxe a été publié seulement hier, le jour même de l'élection de François Hollande. Elle doit s’appliquer à compter du 1er octobre mais le nouveau président a promis son abrogation.
• Séparer les activités de dépôt et des activités spéculatives, ce qu’a déjà décidé de faire le Royaume-Uni en fin d’année dernière en obligeant les banques à cloisonner les deux activités. En cas de crise, l’État n’aiderait que la banque de détail, pas la banque d’affaires.
• A la mi-juillet, lors d’une Conférence nationale pour la croissance et l’emploi, les «grands chantiers» du quinquennat doivent être lancés. Au programme notamment, le contrat de génération qui permettrait une exonération de charges aux entreprises qui embaucheraient un senior et un jeune. Ou encore l’encadrement des licenciements boursiers : les salariés qui en sont victimes auront la possibilité de saisir le juge en cas de licenciement collectif dans les cas «manifestement contraires» aux intérêts de l’entreprise.
LIBERATION