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Paillé viré, mais Paillé serein et plus que jamais borlooiste

(Dominique Paillé - capture d'écran - dailymotion - RTL)

Nommé par Sarkozy puis débarqué par Sarkozy de l'Office français de l'immigration, Dominique Paillé se dit déterminé à s'investir davantage dans la campagne de Jean-Louis Borloo. Encore faudrait-il que ce dernier décide à se lancer, ou Paillé risque de se retrouver au chômage technique.

écidément, Nicolas Sarkozy ne digère pas la putative candidature Borloo. Au Château, on craint que la créature échappe à celui qui se considère toujours comme son bienfaiteur. Après Rama Yade, c’est au tour de Dominique Paillé, proche du leader valoisien, d’expérimenter les techniques de dissuasion sarkozystes. Débarqué de la présidence de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) à la tête duquel il avait été recasé en janvier dernier, le porte-parole officieux de Jean-Louis Borloo assure accueillir cette décision « avec sérénité ».

« Je n’ai jamais demandé la présidence de cet office, on est venu me chercher, insiste Paillé. Aujourd’hui, on me la retire dont acte, je pense que ceux qui le font confortent cette image de gouvernance sectaire dont ils sont aujourd’hui affublés, mais c’est leur choix. » Soucieux de prouver que le rapport de force que cherche à instaurer le chef de l’Etat est totalement vain, l’ex-porte flingue de l’UMP insiste sur le caractère bénévole de son investissement : « J’ai renoncé à toute indemnité, et les indemnités étaient de l’ordre de 4 000 euros, je ne sais même pas si Nicolas Sarkozy le sait. » Comprenez : il a voulu me priver d’une rémunération mais c’est râpé. Et Paillé de tacler au passage son successeur et ami du couple présidentiel, Arno Klarsfeld : « Je souhaite donc que ce que j’ai instauré comme comportement perdure et que mon successeur, qui est un grand commis de l’Etat puisqu’il a été nommé au Conseil d’Etat (tour extérieur), il y a peu de temps, adopte la même attitude. » A voir.
Convaincu d’être victime d’une grande opération élyséenne visant à affaiblir et décourager le patron des Radicaux, Dominique Paillé ironise : « Ça va me dégager du temps pour la campagne de Jean-Louis. » Prochaine cible selon lui ? « Yves Jégo. Il est candidat aux Sénatoriales, je pense qu’après l’élection il y aura des règlements de compte. »

Mais si les licenciements présidentiels semblent, pour l’instant, n’avoir que peu d’effets, les techniques de séduction ou de re-séduction déployées par Sarkozy pourraient bien finir par attirer dans ses filets de gros poissons. C’est en tout cas ce qu’on murmure dans les milieux centristes. Rama Yade aurait été contactée par Brice Hortefeux. « Il lui a dit « on ne va pas rester fâchés, on peut refaire un bout de chemin ensemble, tu représentes quelque chose, viens qu’on discute, il faudrait que tu vois Nicolas », rapporte Dominique Paillé. Pour l’heure, les proches de Borloo croient dur comme fer en la fidélité de leur nouvelle recrue.
 
MARIANNE - FRANCE