Le ministère public tunisien a fait appel du non-lieu prononcé la semaine dernière en faveur d'une femme violée par des policiers en septembre et qui risque de nouveau d'être poursuivie pour atteinte à la pudeur.
"C'est leur droit, sur le plan légal, il n'y a rien à dire. Sur le plan moral par contre...", a commenté à l'AFP l'avocate de la victime, Me Bochra Belhaj Hmida.
Le juge d'instruction du tribunal de première instance de Tunis avait décidé la semaine dernière de classer sans suite la demande du parquet de poursuivre la victime du viol pour "atteinte à la pudeur", un délit passible de six mois de prison ferme.
De victime à accusée
Les déboires judicaires de cette jeune femme de 27 ans ont fait scandale en Tunisie et ont provoqué une vive émotion en France et à l'étranger, tant cette procédure judiciaire transformait une victime en accusée. Les policiers accusés du viol affirment avoir surpris la jeune femme et son fiancé en train d'avoir des relations sexuelles dans une voiture, en banlieue de Tunis. Selon le parquet, c'est alors que deux des agents ont violé leur victime à tour de rôle, tandis qu'un troisième policier conduisait le petit ami de la jeune femme jusqu'à un distributeur de billets pour lui extorquer de l'argent.
Les trois agents sont incarcérés: deux sont poursuivis pour viol et le troisième pour extorsion.
L'HUMANITE - FRANCE