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3.12.12

Scandaleux! La justice tunisienne s'acharne sur la Tunisienne violée


Le ministère public tunisien a fait appel du non-lieu prononcé la semaine dernière en faveur d'une femme violée par des policiers en septembre et qui risque de nouveau d'être poursuivie pour atteinte à la pudeur.
"C'est leur droit, sur le plan légal, il n'y a rien à dire. Sur le plan moral par contre...", a commenté à l'AFP l'avocate de la victime, Me Bochra Belhaj Hmida.
Le juge d'instruction du tribunal de première instance de Tunis avait décidé la semaine dernière de classer sans suite la demande du parquet de poursuivre la victime du viol pour "atteinte à la pudeur", un délit passible de six mois de prison ferme.
De victime à accusée
Les déboires judicaires de cette jeune femme de 27 ans ont fait scandale en Tunisie et ont provoqué une vive émotion en France et à l'étranger, tant cette procédure judiciaire transformait une victime en accusée. Les policiers accusés du viol affirment avoir surpris la jeune femme et son fiancé en train d'avoir des relations sexuelles dans une voiture, en banlieue de Tunis. Selon le parquet, c'est alors que deux des agents ont violé leur victime à tour de rôle, tandis qu'un troisième policier conduisait le petit ami de la jeune femme jusqu'à un distributeur de billets pour lui extorquer de l'argent.
Les trois agents sont incarcérés: deux sont poursuivis pour viol et le troisième pour extorsion.
L'HUMANITE - FRANCE

29.9.12

Tunisie: Une justice qui fait honte au pays !

Dessin de Sampaio, Portugal.
Dessin de Sampaio, Portugal.

Une femme violée par des policiers est... accusée par le tribunal d'atteinte à la pudeur. Cette procédure suscite une vague d'indignation dans le pays.
C'est un sentiment de révolte et de rage qui s'empare de nous quand on s'aperçoit que la justice tunisienne devient complice de criminels coupables de viol. Il est clair que cette basse manœuvre vise à mettre cette victime sous pression pour l'inciter à retirer sa plainte contre les flics suspectés d'avoir perpétré ce viol.
Au-delà du caractère indécent et injuste d'une telle convocation, il est utile de s'interroger sur les conséquences d'un tel événement.
Le dégoût suscité par autant de manque de respect à la victime d'un viol ne peut qu'approfondir la crise de confiance ressentie par le citoyen tunisien vis-à-vis d'institutions supposées protéger son intégrité morale et physique. Que dire quand ces institutions sont celles qui violent cette intégrité, au propre comme au figuré ?
La police a encore un très long chemin à faire pour gagner la confiance des Tunisiens. Encore faut-il qu'elle en ait la volonté. Tantôt instrument de répression et de torture, tantôt une réelle menace pour la paix sociale, la police tunisienne ne réussit qu'à rompre le contrat qu'elle a avec la société.
Cette affaire de viol est l'apogée de l'indécence et de la bassesse morale d'une police en crise. Pourrons-nous, un jour, avoir une police professionnelle, intransigeante et neutre de toute coloration politique ? Ce n'est pas en écoutant les déclarations de Khaled Tarrouche, chargé de la communication auprès du ministère de l'Intérieur, qui justifie maladroitement ce viol, que l'on pourrait répondre par l'affirmative.
La déception a été grande en découvrant que ladite justice a préféré convoquer la jeune fille pour atteinte aux bonnes mœurs. La justice tunisienne est tout bonnement complice de criminels coupables de viol. Au diable la présomption d'innocence, car ces policiers sont coupables de rompre la confiance placée en eux et avec eux les magistrats responsables d'une telle convocation.
Aujourd'hui, des pères demandent à leurs filles de ne pas s'arrêter en route si elles sont accostées par des flics. On regarde les policiers, non plus comme des citoyens à part entière mais comme une potentielle menace. La justice tunisienne est à mettre dans le même sac, plus aucune confiance n'est possible.
Une femme se fait violer en Tunisie par des policiers, et c'est elle qui comparait devant la justice. C'est une honte pour un pays qui a consacré les droits de la femme depuis plus de cinquante ans, c'est une honte supplémentaire que ce genre de chose arrive dans un pays postrévolutionnaire qui espère donner l'exemple.
Aujourd'hui, beaucoup de Tunisiens ont honte à cause de cette nouvelle.
COURRIER INTERNATIONAL