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28.5.13

Texte - Et si je n’étais pas éternel ?

J’avais un copain d’école, je ne sais ni à quelle époque, ni dans quel Pays ou école, qu’on appelait « la fillette »… Je ne me souviens plus de son nom ;  seul j’ai présent son souvenir de garcon délicat qui n’aimait pas trop se joindre aux jeux de brutes auxquels nous nous livrions quand nous en avions le temps, c’est-à-dire, tout le temps! 
Je transportais ma petite sœur, Christine, à l’école des filles (eh oui, en ce temps-là c’était comme ca) et, entrais alors dans le domaine, mon royaume à côté du parvis de Saint-Vincent… 
Toute la frustration d’une vie familiale moins réussie se réglait là ! Entre deux cours à Saint-Vincent, c’était « yo pour le roi » une espèce de jeu de pelote stupidement adapté aux règles des « costauds »… Valait mieux être viril car il ne s’agissait pas simplement, au milieu de la confusion, de « chopper » la balle : encore fallait-il ne pas se la faire prendre par le costaud d’andouille et la « tabassée » qui pouvait s’en suivre... 
Ce jeu, au demeurant intéressant, finissait invariablement par une intéressante bagarre générale interrompue par la sonnerie indiquant la fin de la « récréation »…  
Comme je comprends, aujourd’hui, que la « fillette » ne voulût point se joindre à ce jeu « à la con » ; si j’avais pu saisir à l’époque son intelligence, peut-être que je n’y aurais jamais participé… 
La « fillette » (j’en ai marre, je l’appellerai Jean désormais) subissait  les sévices de cette virilité campagnarde sans  mot dire… je le comprenais mais ne m’empêchais pas de me placer du côté des « hommes »… J’ai un grand regret rétrospectif : ne pas m’être opposé à la bande de brutes dont je faisais partie… 
Parfois, le mercredi surtout, nous aérions notre esprit en allant jouer au « ruby » du côté du Gond… Avec mes frêles 65 kilos, je ne faisais pas trop le poids ni le fier ; mais je jouais, quand-même, profitant de la vitesse pour éviter les affrontements ; et cela marchait, jusqu’au jour où, sur un terrain très probablement boueux, après quelques feintes de passe, regardant à gauche et à droite, je suis venu m’empaler sur un mamouth qui, (d’après Jean qui assistait au "spectacle"), traînait à cet endroit, immobile,  depuis pas mal de temps, dans l’espoir d’attraper la brêle qui se présenterait ! Et ce fut moi… le coup de corne fut si rude que j’ai dû reculer de beaucoup de mètres… 
Mais... dans l’enthousiasme de la narration, j’ai complètement le pourquoi de cette publication : « Et si je n’étais pas éternel ? »… 
Excusez-moi, je pense vivre au moins jusqu’à toute à l'heure pour vous raconter la suite … 
Bordeaux, le 28 mai 2013. 
JoanMira