J’avais un copain d’école, je ne
sais ni à quelle époque, ni dans quel Pays ou école, qu’on appelait « la
fillette »… Je ne me souviens plus de son nom ; seul j’ai présent son souvenir de garcon
délicat qui n’aimait pas trop se joindre aux jeux de brutes auxquels nous nous
livrions quand nous en avions le temps, c’est-à-dire, tout le temps!
Je transportais ma petite sœur,
Christine, à l’école des filles (eh oui, en ce temps-là c’était comme ca) et,
entrais alors dans le domaine, mon royaume à côté du parvis de Saint-Vincent…
Toute la frustration d’une vie
familiale moins réussie se réglait là ! Entre deux cours à Saint-Vincent,
c’était « yo pour le roi » une espèce de jeu de pelote stupidement
adapté aux règles des « costauds »… Valait mieux être viril car il ne
s’agissait pas simplement, au milieu de la confusion, de « chopper »
la balle : encore fallait-il ne pas se la faire prendre par le costaud
d’andouille et la « tabassée » qui pouvait s’en suivre...
Ce jeu, au demeurant intéressant,
finissait invariablement par une intéressante bagarre générale interrompue par la sonnerie
indiquant la fin de la « récréation »…
Comme je comprends, aujourd’hui, que
la « fillette » ne voulût point se joindre à ce jeu « à la
con » ; si j’avais pu saisir à l’époque son intelligence, peut-être que je n’y
aurais jamais participé…
La « fillette » (j’en ai
marre, je l’appellerai Jean désormais) subissait les sévices de cette
virilité campagnarde sans mot dire… je le comprenais mais ne m’empêchais pas de
me placer du côté des « hommes »… J’ai un grand regret
rétrospectif : ne pas m’être opposé à la bande de brutes dont je faisais
partie…
Parfois, le mercredi surtout, nous
aérions notre esprit en allant jouer au « ruby » du côté du Gond… Avec mes
frêles 65 kilos, je ne faisais pas trop le poids ni le fier ; mais je
jouais, quand-même, profitant de la vitesse pour éviter les
affrontements ; et cela marchait, jusqu’au jour où, sur un terrain
très probablement boueux, après quelques feintes de passe, regardant à gauche et à
droite, je suis venu m’empaler sur un mamouth qui, (d’après Jean qui assistait
au "spectacle"), traînait à cet endroit, immobile,
depuis pas mal de temps, dans l’espoir d’attraper la brêle qui se
présenterait ! Et ce fut moi… le coup de corne fut si rude que j’ai dû
reculer de beaucoup de mètres…
Mais... dans l’enthousiasme de la
narration, j’ai complètement le pourquoi de cette publication : « Et
si je n’étais pas éternel ? »…
Excusez-moi, je pense vivre au moins
jusqu’à toute à l'heure pour vous raconter la suite …
Bordeaux, le 28 mai 2013.
JoanMira