Si Nicolas Sarkozy s'est montré offensif, notamment sur la déchéance de nationalité, face aux nouveaux adhérents de son parti samedi, sa cote de popularité s'effrite. En l'espace de deux semaines, le patron des Républicains (LR) a perdu des points dans plusieurs sondages. Dernier en date, le baromètre Ipsos paru lundi soir sur le site du Point le voit chuter de neuf points par rapport à celui de novembre (il n'y en avait pas eu en décembre). Seuls 23% des Français ont une opinion favorable de lui selon cette étude, loin derrière Alain Juppé (60%) et François Fillon (39%).
Dans un autre baromètre paru la semaine dernière dans Les Echos, Nicolas Sarkozy perd 15 points de popularité chez les sympathisants LR, tandis qu'un sondage Ifop pour Le Figaro de lundi ne lui donne que 29% d'intentions de vote à la primaire derrière Alain Juppé (38%).
Les déçus de Sarkozy
Ce coup de mou est accompagné d'une série de critiques dans son camp. Son ancienne ministre Valérie Pécresse, nouvelle patronne de l'Ile-de-France, a ainsi réclamé un inventaire de "notre mandat 2007-2012" sur RTL. DansLe Parisien, Gérald Darmanin, un proche de Xavier Bertrand qui a été pendant 18 mois porte-parole de Nicolas Sarkozy, récuse "l'orientation que le président de (son) parti semble prendre". "La ligne identitaire ne peut pas être l'alpha et l'oméga de la future campagne", argue-t-il.
Dans ce contexte, les autres prétendants, officiels ou présumés, ne se privent pas de commentaires. Désormais totalement libre de parole, Nathalie Kosciusko-Morizet dénonce depuis une semaine la position de son parti sur l'extension de la déchéance de nationalité. Lundi matin, Hervé Mariton a tout simplement estimé que Nicolas Sarkozy n'était plus en position de se présenter à la primaire de droite. "J'ai cru en Sarkozy, mais il m'a déçu. J'ai du respect pour lui mais il faut des hommes neufs", a expliqué sur France 2 l'élu de la Drôme, candidat à l'investiture.
"J'aurais aimé retrouver l'enthousiasme de 2007 et pas les visages de 2012"
Pour certains, le problème ne s'arrête pas au seul débat sur la déchéance de nationalité. Lydia Guirous, écartée du porte-parolat du parti après les régionales, s'en prend ainsi à l'entourage de Nicolas Sarkozy. "Quand on voit l'orientation qui va être celle du parti, (...) c'est l'école buissonnienne", a-t-elle reproché mardi sur iTélé après avoir lancé : "J'ai un problème avec l'entourage (de Nicolas Sarkozy) qui à mon sens l'éloigne des Français. J'aurais aimé retrouver l'enthousiasme de 2007 et pas les visages de 2012."
Conscient de la "mauvaise passe" que traverse l'ancien Président, Jean-Pierre Raffarin a, lui, évoqué une "crise profonde" déclenchée par les résultats du "premier tour" des régionales, celui qui a vu le FN terminer en tête. Sur France Inter, mardi, l'ancien Premier ministre a toutefois prévenu : "Tous ceux, y compris certains de ses adversaires, qui le considèrent abattu auraient tort de sous-estimer son énergie."
Preuve en est, la contre-attaque est déjà préparée. Après une escapade, mercredi à Abou Dhabi, pour une conférence - publique et ouverte à la presse -, Nicolas Sarkozy va préparer une série de déplacements pour rencontrer ses électeurs. "Du terrain, du terrain, du terrain", résume un conseiller cité par Atlantico. Problème de cette stratégie : Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire et Jean-François Copé ont la même.
JDD - France