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28.1.16

Expressions populaires françaises - "A bon chat, bon rat"

Se dit de ceux qui luttent à forces égales
Ce proverbe qui était déjà connu au XVIIe siècle, était surtout employé entre gens de guerre pour désigner deux adversaires de la même force aux prises l’un avec l’autre. A cette époque, on disait : A bon assailleur, bon défendeur, voulant faire entendre que deux adversaires en présence peuvent se battre avec les mêmes avantages. Au Moyen Age, on disait : Un Roland pour un Olivier, ce qui signifiait exactement la même chose.
Un auteur latin, Térence, a dit : Par pari respondere, qui veut dire : Répondre d’égal à égal. Pour bien saisir la portée de ce proverbe, il faut lire la fable de La Fontaine (livre&nbsp ;III, fable 16) ayant pour titre : le Chat et le vieux Rat, dans laquelle il est démontré qu’il faut savoir déjouer la ruse par la prudence.
Voici, en quelques mots, comment le fabuliste s’explique : « Rodilardus était un chat rusé, il savait plus d’un tour et avait croqué maints rats et souris. Une fois, pour mieux les saisir, il s’était suspendu à un meuble et lorsqu’il avait vu rôder sous lui un certain nombre de ces animaux, il s’était laissé retomber sur ses pattes et avait attrapé les moins alertes qu’il avait croqués, bien entendu. En dernier lieu, il s’était roulé dans de la farine, et, pour mieux tromper les rôdeurs, était resté dans une immobilité complète. Mais il avait fini par trouver un adversaire digne de lui dans un vieux rat, qui avait payé son expérience au prix de sa queue perdue à la bataille. »
Laissons parler La Fontaine par l’organe de ce vieux rat :
Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,
S’écria-t-il de loin au général des chats.
Je soupçonne dessous encor quelque machine,
Rien ne te sert d’être farine,
Car, quand tu serais sac, je n’approcherais pas.
C’était bien dit à lui : j’approuve sa prudence ;
Il était expérimenté
Et savait que la méfiance
Est mère de la sûreté.