Voici un tout petit récit tout-à-fait utopique, sinon irréaliste, (un pléonasme, presque) en accord avec mon état « existentiel » tel que défini par les philosophes.
J’étais là, dans ce monde absolument charmant, imaginant vivre des millénaires, au fil d’une vie se déroulant paisible, normale, simple, morne et ennuyeuse au possible, mais égayée quand-même, parfois, de temps à autre, d’effroyables catastrophes et massacres de gens innocents, et déshérités qui plus est.
Quand les malheurs ne vous atteignent pas, vous vous sentez encore plus fort pour plaindre les victimes. Et les victimes sont tous ceux qui souffrent d’une manière certaine et, en tout cas, bien plus que vous.
Ce sont souvent des gêneurs, qui exigent de pouvoir humer le même air que vous et demandent, en outre, de pouvoir assouvir, de temps en temps et si possible, la nécessité bassement misérable et primaire de pouvoir s’acheter une petite masure, un « écran plat », un portable, téléphone ou ordinateur et, s’il leur reste quelques sous, de se remplir la panse, force gavage aliments improbables et forts breuvages d’alcool à forte teneur d’espoir introuvable.
Cette forme d’être sied probablement à ces peuplades dont l’objectif fondamental est d’arriver au bout d’un chemin qu’ils pensent tracé mais dont ils ignorent tout des contours.
Ma route a été définie par la raison depuis longtemps ; il ne faut juste pas faire de faux-pas, ne pas sortir de la trame tracée par la certitude de supériorité intellectuelle ; la faim on peut y penser mais, diantre, ne jamais oublier l’essentiel: la culture.
Ces peuplades n’avaient aucune ambition sauf celle de vivre. C’était bien trop primaire pour mon esprit. Je continuais, donc, de jouir de mon destin, cachant tout le désespoir qui était en moi.
Et cette existence se déroulait plutôt bien, je dois l’avouer, paisible, sereine et tranquille ; je m’étais convaincu de décidément ne plus prêter attention aux appels désespérés des pauvres hères ni à leurs suppliques ; j’avais décidé ainsi et mon égocentrisme me plaisait. Quand, soudain,
I FINALLY DIE !
Andorre, le 13 août 2011