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25.11.12

Union de la Magouille Politique - UMP


Un dessin de Chappatte On pouvait s'attendre à un contre-coup douloureux après dix ans d'existence, dont cinq de sarkozysme hyperactif, et une présidentielle ratée par celui-là même qui s'était employé à donner un visage plus jeune et décomplexé à la droite. Mais la rivalité entre François Fillon et Jean-François Copé transparaissait dès la fin de la présidentielle, au point de perturber la campagne des législatives. Et contrairement aux dernières élections internes, aucun autre candidat n'a pu se présenter faute de parrainages sur fond de pressions croisées. Le ton était donné.
Les deux hommes et leurs soutiens se sont livrés une bataille âpre, émaillée de phrases assassines et de coups bas. Le scrutin final en est la démonstration : des bulletins plus nombreux que les votants dans un bureau de vote, comptage aléatoire... Il était déjà invraisemblable que la commission de contrôle valide ce vote entaché d'irrégularités et ne donnant que 98 voix d'avance au vainqueur. La suite du feuilleton laisse encore plus perplexe - voilà que les voix des militants d'outre-mer auraient été oubliées.
Tout cela dessine un bien piètre tableau de la démocratie en politique, démontrant l'intérêt bien plus vif des partisans pour les luttes de pouvoir que pour le quotidien des citoyens. Aucune remise en question du quinquennat de Nicolas Sarkozy ni de sa campagne. Aucune réflexion sur les liaisons dangereuses avec le Front national vers lequel une partie de l'UMP louche ouvertement.
L'UMP, forgée pour soutenir la seconde présidence de Jacques Chirac, détournée par son fidèle ennemi Nicolas Sarkozy, se voulait un bloc unissant les forces du centre à la droite. Mais la machine de guerre autoproclamée a perdu quasiment toutes les élections de la dernière décennie. En panne d'homme providentiel capable de l'unifier, l'UMP (Union de la Magouille Politique ?) semble condamnée à exploser. Une aubaine pour les "indépendants" oubliés de Jean-Louis Borloo et aussi pour Nicolas Sarkozy, qui gardera l'image d'un rassembleur charismatique.
COURRIER INTERNATIONAL