Nombre total de pages vues

25.11.12

Comment se comporte le feu sans l'effet de la gravité ?


Les locataires de la Station spatiale internationale mènent depuis plusieurs années une série d'expériences afin de connaitre le comportement du feu dans des conditions de microgravité. Ils complètent ainsi de nombreuses autres études menées depuis les années 80 sur ce phénomène. Le résultat surprend toujours autant les scientifiques. "Les astronautes sont toujours très excités de faire ces expériences car les feux spatiaux sont étranges", assure l'ingénieur de la Nasa Dan Dietrich dans le Smithsonian Magazine.
Quand une flamme brûle sur Terre, elle réchauffe l'atmosphère autour d'elle. L'air chaud plus dilaté que l'air froid monte tandis que ce dernier, plus dense, alimente la base de la flamme, explique le magazine américain. Cela explique la forme de goute de la flamme. Mais si on supprime (ou que l'on diminue fortement dans le cas de la microgravité) l'effet de la gravité, ce phénomène est bien différent car "les gaz chauds ne sont pas plus légers que l’air froid et rien ne s’élève" explique l'Agence spatiale européenne (Esa) sur son site. La flamme prend alors l'allure d'une sphère alors que l'oxygène de l'air extérieur continue de l’alimenter.
"Si vous enflammez un morceau de papier en microgravité, le feu le brulera lentement d'un bout à l'autre", explique Dan Dietrich. Le Smithsonian assure par contre que, dans de telles conditions, le feu est bien moins inoffensif qu'il n'y parait. Bien plus tenace, il pourrait survivre avec peu d'oxygène et bruler beaucoup plus longtemps.
Si l'expérience répond à la curiosité des scientifiques, l'objectif principal de la manœuvre est bien plus sérieuse. "Nous espérons obtenir une meilleure connaissance de la combustion afin d'améliorer la sécurité en cas d'incendie dans les engins spatiaux. Il s'agit également de savoir comment améliorer l'utilisation des combustibles liquides sur la Terre", expliquait Forman Williams, de l'Université de Californie, sur le site de l'Agence spatiale américaine (Nasa) au sujet de Flex. L'étude a longtemps été menée sur Terre avant que les expériences ne soient reproduites à bord de l'ISS. Depuis quelques jours, ils ont entamé l'expérience Flex-2 qui complétera les résultats précédents.
LA LIBRE BELGIQUE