Francisco Louça, 56 ans, économiste, a dirigé de 1999 à novembre 2012 le Bloco de Esquerda, parti de la gauche alternative qui compte huit députés. Dans une interview publiée par Visão, il propose des solutions radicales pour sortir de la crise. D’abord, la renégociation de la dette : “En ramenant l’intérêt de la dette publique à 0,75 %, nous réduirons annuellement le déficit de 4,75 milliards d’euros.” Louça suggère d’appliquer aux intérêts de cette dette un impôt qui rapporterait environ 1,1 milliard d’euros. Ensuite, on pourrait tirer plus de 1 milliard d’euros de la fin des exemptions d’impôts dont bénéficient notamment l’Eglise et les banques “alors que de nombreux Portugais vont perdre un mois de salaire à cause de l’augmentation de la taxe foncière”. Et si les banques qui achetaient jusqu’ici de la dette portugaise n’en veulent plus, Louça voit deux alternatives. D’une part, un moratoire de la dette ; d’autre part, la création d’un impôt sur les capitaux qui ont fui le Portugal. 18 milliards l’an dernier, 20 milliards cette année. Tout doit être fait pour relancer la demande intérieure et annuler la dette. “Sinon, prédit Francisco Louça dans Público, nous aurons de nouveaux plans de sauvetage toujours plus destructeurs.”
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