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Pratiques policières au Quebec

La police de Montréal a procédé à 130 arrestations au cours des quatre derniers jours, a confirmé le chef Marc Parent, à l’occasion d’un point de presse, lundi matin.
Ces arrestations sont survenues en marge du Grand de Prix de Formule 1, événement pour lequel la surveillance policière a été grandement accrue à Montréal et dans certaines villes avoisinantes.
M. Parent a précisé que les arrestations ont été faites «pour différentes raisons, c’est-à-dire méfait, voies de fait sur un policier, menaces, entrave, possession de matériel incendiaire, agression armée, vol, règlements municipaux. Il y a aussi huit véhicules du service de police qui ont été endommagés.» Parmi ces arrestations, 43 ont été effectuées dans la seule journée de dimanche, alors que plusieurs actions étaient prévues de la part de différents groupes de manifestants opposés à la hausse des frais de scolarité ou aux valeurs véhiculées par le Grand Prix du Canada.
En ce qui concerne les 34 personnes arrêtées de façon préventive, dimanche, dans le périmètre de sécurité de l’événement, aucune accusation n’a finalement été déposée. Selon Marc Parent, ces arrestations ont été effectuées «uniquement sur la base de motifs raisonnables».
Très présents dans les stations de métro montréalaises, les policiers ont également refusé l’accès à 50 personnes sur un total d’environ 250 000 usagers en quatre jours.
Dans l’ensemble des personnes interpellées, certaines détenaient sur eux «des bâtons, des briques, des roches, des imitations d’armes à feu et des pièces pyrotechniques». Divers objets ont été saisis par le SPVM tels qu’un plan du centre-ville de Montréal fait à la main, une barre à clous, des pièces pyrotechniques et une arme artisanale confectionnée à partir de la lame d’une scie.
Pas de profilage selon Marc Parent
Questionné au sujet des fouilles systématiques sur les personnes portant le carré rouge, M. Parent a indiqué que le SPVM ne faisait pas de profilage politique et que le carré rouge n’était pas symbole de violence pour eux.
«Entre autres sur les usagers qui se sont fait demander de faire fouiller leur sac, environ une cinquantaine de personnes, certaines d’entre elles n’arboraient pas le carré rouge, au-delà de la moitié, a souligné M. Parent. Certains autres avaient un carré rouge et ont eu accès aux festivités du Grand Prix.» M. Parent a toutefois mentionné que le service allait revoir ses façons de faire dans les prochains jours et qu’il n’est pas impossible que certains cas nécessitent une intervention.
Plus tôt, la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) a dénoncé le travail des policiers au cours des derniers jours et des dernières semaines, notamment les fouilles systématiques ainsi que les arrestations préventives effectuées.
La CLASSE souhaite qu’un organisme indépendant ainsi que la Commission des droits de la personne fassent enquête sur les pratiques policières employées.
LE JOURNAL DE MONTREAL