Nombre total de pages vues

7.7.14

L'image du jour 07-07-2014

Ouvrez les vannes !

Ouvrez les vannes !
Comme à chaque année, l’ouverture des réservoirs du barrage de Xiaolangdi, situé sur le fleuve jaune et dans la province chinoise du Henan, a donné lieu à un spectacle incroyable. Ces opérations de « nettoyage » ont pour objectif de prévenir tous risques d’inondation en purgeant les sédiments – vase et sable – qui s’accumulent en aval du fleuve.REUTERS

6.7.14

La présidence de Jean-François Copé à l'UMP a plombé la comptabilité du parti. Telle est la conclusion de l'audit financier qui sera rendu ce mardi à Luc Chatel, le secrétaire général par intérim, rapporte ce dimanche le JDD. La dette du parti s'élèverait au total à 80 millions d'euros. Pour la deuxième année de suite, l'UMP pourrait ne pas honorer ses prêts bancaires. Une somme qui serait liée au train de vie, jugé extravagant, de Jean-François Copé et de ses proches.

51 000 euros de billets d'avion pour le couple Copé

En 2013, l'ex-président de l'UMP aurait dépensé 27 000 euros de billets d'avion. Sa femme, Nadia Copé, aurait, elle aussi, profité des largesses du parti: 24 000 euros de voyages ont été réglés par le parti.
Pourtant, selon un cadre cité par le JDD, ses billets d'avion auraient dû être pris en charge par Génération France, le micro-parti de Jean-François Copé. "[...] Jérôme Lavrilleux avait dit qu'il s'en occupait; apparemment c'est le parti qui a payé", explique-t-il au journal.

Des salaires élevés

Les salaires de certains cadres du parti n'ont rien arrangé aux finances de l'UMP. Éric Cesari, son ex-directeur général, aurait ainsi perçu 12 500 euros mensuels brut (10 000 euros net). "Il a un contrat béton et un gros salaire", décrivait un filloniste à L'Express pour expliquer les difficultés à virer ce sarkozyste.
Le salaire de Geoffroy Didier serait encore plus inattendu. Pour le simple titre de collaborateur de l'ex-vice président de l'UMP, Brice Hortefeux, il aurait touché 8500 euros brut (6200 € net).

La guerre Copé/Fillon

D'après le JDD, la bataille entre les deux hommes pour la présidence de l'UMP à l'automne 2012 aurait coûté près d'un million d'euros au parti. Une somme qui n'aurait jamais dû exister sans irrégularités de vote.

La dernière leçon de Vahid

 


Forte émotion chez quelques inconsolables confrères, scandalisés par le fait que l’intervention du président Bouteflika n’ait pas suffi à empêcher Halilhodzic de quitter son poste.
Selon leurs dernières analyses, il n’y a que le complot pour pouvoir expliquer le fait qu’un désir de Bouteflika, soutenu par une foule de supporters, n’ait pas été exaucé ! Ainsi, un collègue écrit-il : “Le successeur de Rabah Saâdane dérange-t-il (…) à tel point que ‘certains cercles’ osent contrarier le président de la République qui s’est, pourtant, montré catégorique sur ce sujet dernièrement, en soulignant que ce dernier ‘devait rester’” ? Un autre note que “le président de la République, qui est toujours à l'écoute de son peuple (sic !), veut donc exaucer son vœu de revoir coach Vahid à la barre technique des Verts” ; sûr de son fait, il rappelle que “l’Algérie est bien riche et peut se permettre n’importe quel coach” !
Souvent la foule, leurrée par sa puissance éphémère, s’autoproclame “peuple” et prend ses désirs pour des nécessités. Elle en oublie que “le peuple”, précisément, est fait d’individus. Et que dans certaines cultures, l’individu dispose librement de lui-même. C’est peut-être cette liberté que Halilhodzic vient d’exercer en s’en tenant à ce qu’il avait déjà décidé : changer d’air.
Dans la pensée totalitaire, que nous partageons avec notre pouvoir dans une sorte de syndrome de Stockholm généralisé, la volonté tapageuse de la foule, érigée en “volonté populaire” et endossée par le pouvoir, devient volonté absolue. Une volonté de la foule qui, donc, érigée en “volonté populaire” et s’exprimant par l’intermédiation du pouvoir, devient volonté absolue.
Mais où se croit-on ? En Algérie ? Personne n’a donc envisagé le cas où que Halilhodzic a simplement et librement choisi parmi les opportunités professionnelles qui se présentent à lui, ou le cas où, s’étant déjà engagé avec un club turc, il n’a peut-être pas trouvé correct de se rétracter ?... même pour l’offre d’un employeur “qui peut se payer n’importe quel coach”.
L’argent a contribué à la formation de la conviction selon laquelle Halilhodzic ne pouvait pas refuser l’offre algérienne : il est notoire que quand notre pouvoir aime, il ne compte pas.
Au lieu d’être scandalisée par la “qatarisée” des deniers publics qui servent à entretenir le “prestige” d’un pouvoir improductif, à soudoyer les corporations, clans et confréries, à asservir les élites “choisies”, la foule est scandalisée par l’échec du subterfuge politico-médiatique.
Tout le monde a vu qu’Halilhodzic espère que “l’on poursuive la dynamique”. Mais personne ne s’attarde sur son constat selon lequel “les choses n’ont pas toujours été faciles”.
Non, parce que l’on a coutume de couvrir les laideurs du système avec de l’argent. S’il accepte de rempiler, il acceptera de se taire. Il accepte l’oubli, cette formule ruineuse qui dispense nos “responsables” de rendre des comptes et qui fonde la démocratie de “la stabilité”.
Comme l’on couvre le déni de démocratie en payant au peuple, aux supporters, le meilleur entraîneur du monde et les meilleurs de la diaspora. Ne pouvant choisir leurs dirigeants, les Algériens, troquant leur statut de citoyens contre leurs fugaces ivresses de supporters, ont l’illusion que leurs dirigeants exécutent leur choix.
Mustapha Hammouche
Liberté - Algérie

L'image du jour 06-07-2014

Ciel grandiose à New York
Un éclair à Manhattan au moment d’un coucher du soleil : un spectacle vibrant offert aux passants.

5.7.14

65 % des Français ne souhaitent pas que Sarkozy se présente à la présidentielle

Près de deux Français sur trois (65%) ne souhaitent pas que l'ancien président Nicolas Sarkozy se présente à l'élection présidentielle de 2017, selon un sondage BVA pour Itélé et Le Parisien-Aujourd'hui en France.

"J'aurai à décider, après un temps de réflexion, à la fin du mois d'août ou au début septembre, de ce que je vais faire", avait déclaré l'ex-chef d'État lors de son intervention télévisée, après l'annonce de sa mise en examen pour "corruption active", "trafic d'influence actif" et "recel de violation du secret professionnel".

À la question de savoir s'ils souhaitent que Nicolas Sarkozy se présente à l'élection présidentielle de 2017, 65% des personnes interrogées ont répondu "non", 33% "oui", tandis que 2% ne se sont pas prononcées. Si 94% des sympathisants de gauche ne souhaitent pas que l'ancien président soit candidat pour un nouveau quinquennat, 62% des sympathisants de droite y sont favorables, une proportion qui atteint 78% parmi les sympathisants de l'UMP (opposition), le parti de Nicolas Sarkozy, selon les résultats de cette enquête.

70% des Français pensent qu'il reviendra

Priés de dire s'ils pensent que Nicolas Sarkozy se présentera à la présidentielle de 2017, 70% des sondés ont répondu "oui", un point de moins qu'en mars, contre 28% "non". 2% ne se sont pas prononcés. Quant à savoir s'ils pensent qu'"avec les affaires en cours, l'UMP peut tout de même présenter Nicolas Sarkozy" comme candidat à la présidentielle, 57% des Français ont répondu négativement, contre 41% positivement. 2% ne se sont pas prononcés.

Le sondage a été réalisé après la mise en examen de l'ancien chef de l'État mais avant son intervention télévisée. L'enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de 1057 personnes recrutées par téléphone et interrogées par internet les 3 et 4 juillet, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Le Figaro

4.7.14

Coupe du Monde de Football - Les bleus: Fin de l'histoire - l'Allemagne élimine la France

Les Bleus ont craqué une fois, la fois de trop... l’équipe de France a abandonné sous le cagnard du Maracana ses rêves d’une Coupe du monde plus aboutie... Menés dès la 13e minute de jeu et une tête de Hummels à un moment du match où l’Allemagne leur avait confisqué le ballon, les joueurs de Didier Deschamps ont  cru jusqu’au bout, mais ni le passage en 4-2-3-1 après la rentrée de Rémy (73e), ni le remplacement de Valbuena par Giroud en fin de match leur auront finalement permis de poursuivre leur route.

Dans l’avion qui les reconduira en France, ils repenseront certainement à ces situations chaudes qu’ils auraient pu mieux négocier, mais ils ne devront pas non plus oublier qu’il a fallu un grand Hugo Lloris en fin de match pour continuer à croire. A en juger par les larmes de Griezmann ou par le regard dans le vide de Valbuena au coup de sifflet final, la déception des Bleus a été à la hauteur des espoirs qu’ils nourrissaient secrètement.
 

22.6.14

La grotte Chauvet entre au patrimoine mondial

La grotte Chauvet est aussi une cavité exceptionnelle du point de vue géologique, des volumes importants avec hauteur des plafonds allant jusqu'à 17 mètres, des concrétions splendides avec des couleurs riches et des formations de pendants calcaires et coupoles.
C'est l'un des joyaux du patrimoine français. La grotte Chauvet, située en Ardèche, est entrée ce dimanche au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle était opposée à la chaîne des Puys d'Auvergne et à la faille de Limagne, dans la région Centre. «Les vestiges archéologiques, paléontologiques et artistiques de la grotte illustrent comme dans aucune autre grotte du début du Paléolithique supérieur la fréquentation des grottes pour des pratiques culturelles et rituelles», fait valoir le Comité de l'agence de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture. «J'ai eu la chance, pour ne pas dire le privilège, de visiter la grotte (...) et je dois dire que j'en suis sorti littéralement sidéré par ce que j'y avais vu, qui révolutionne le regard que nous portons sur nos origines», a réagi pour sa part l'ambassadeur de France auprès de l'Unesco, Philippe Lalliot.
La grotte a été coupée du monde pendant 23.000 ans après un éboulement. Elle a finalement été redécouverte le 18 décembre 1994 par trois spéléologues, Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire et Eliette Brunel. Cette immense grotte est située 25 mètres sous terre sur un plateau calcaire dans le sud de la France, à proximité d'un célèbre pont naturel, considéré comme la porte des gorges de l'Ardèche: le pont d'Arc. À l'intérieur, la cavité est ornée des plus anciennes peintures connues à ce jour et contient plus de mille dessins. Le réalisateur allemand, Werner Herzog, lui a consacré un documentaire en 2010, La Grotte des rêves perdus.
Les occupants du lieu ont dessiné, il y a 36.000 ans, un bestiaire riche de 435 représentations montrant 14 espèces: ours, rhinocéros, lions, panthères, bisons… Les murs révèlent aussi une dizaine de mains en négatif et en positif, des représentations de sexes féminins et, tout au fond de la grotte, le dessin, exceptionnel, du bas du corps d'une femme à côté d'un bison. «Notre ancêtre, l'Aurignacien, cet artiste, vient enfin d'être reconnu», s'est félicité le député de l'Ardèche, Pascal Terrasse. «Qu'il nous pardonne d'avoir attendu 36.000 ans pour consacrer son œuvre.» Au sol demeurent également de vraies traces de pattes d'ours, de deux fois la taille d'une main humaine, et d'innombrables ossements de ces animaux féroces qui y hibernaient.
Le Figaro - France

Coup dur pour Airbus : les portes de l'A380 ont un problème

Les portes des A380 en service devront être changées, selon des sources concordantes
C'est une nouvelle tuile pour Airbus. Après les microfissures sur les ailes de l'A380 fin 2011 début 2012, les portes du géant des airs poseraient également un certain nombre de problèmes, selon plusieurs sources industrielles concordantes. Un problème sérieux au point que plusieurs compagnies aériennes disposant d'A380 dans leur flotte, dont Emirates, ont demandé à Airbus de changer certaines des portes du gros porteur fabriquées par Airbus...
 

...Problème de fuite

Un appareil A380 de la compagnie aérienne Singapore Airlines (SIA), assurant la liaison entre Singapour et Hong-Kong a dû rebrousser chemin le 9 mai dernier après que les pilotes ont été alertés sur un problème de fermeture de porte de la soute à bagages. En janvier, un des appareils A380 de la compagnie a été forcé de faire un atterrissage d'urgence à Bako, en Azerbaidjan, à la suite d'une dépressurisation en cabine. La compagnie aérienne avait alors indiqué que son enquête se concentrait sur la porte principale qui a semble-t-il souffert d'une fuite...

L'image du jour 22-06-2014

Stonehenge célèbre le solstice d'été
Comme tous les ans des dizaines de milliers de personnes se sont rendus à Stonehenge, dans le sud de l’Angleterre, pour fêter le solstice d‘été. Pour voir le soleil se lever sur le jour le plus long, les fêtards ont opté pour une pause yoga. Traditionnels “néo-druides” et adorateurs du soleil, touristes mais aussi familles et écoliers se sont réunis dans une ambiance bon enfant. REUTERS / Kieran Doherty

15.6.14

Irak: chaos en vue

Plongé dans l’insécurité au quotidien depuis la chute du régime de Saddam Hussein renversé par la coalition occidentale menée par les États-Unis en 2003, l’Irak n’est pas au bout de ses peines. Depuis quelques jours, c’est l’État qui vacille sous les coups de boutoir des djihadistes qui ne sont plus qu’à une centaine de kilomètres de la capitale Bagdad.
En deux temps trois mouvements, les combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont occupé de nombreuses localités du nord du pays, dont la seconde ville d’Irak, Mossoul, face à une armée en déliquescence. Qu’en est-il des promesses américaines de former une forte armée irakienne pour assurer la sécurité du pays après le départ des Marines et autres GI’s ?
C’est le chaos général en Irak, où le Premier ministre Nouri al-Maliki, beaucoup plus occupé jusque-là à composer avec les partis politiques de l’opposition pour former un nouveau gouvernement pour se maintenir au pouvoir, s’est attribué les prérogatives d’un chef militaire dans l’espoir de stopper l’avancée de la horde djihadiste sur Bagdad. Ce ne sera guère une partie de plaisir au vu des pertes en vies humaines et d’espace au profit des assaillants de l’EIIL, qui foncent comme dans du beurre en direction de la capitale irakienne. C’est dire l’anarchie régnant en Irak, un pays très riche en ressources énergétiques, mais incapable de se réorganiser au grand dam de son peuple, dont le seul souci est de sauver sa vie au jour le jour dans un climat d’insécurité totale, où attaques et attentats suicide sont ses lots quotidiens.
Plus de dix années plus tard, l’Irak continue à subir les conséquences de l’invasion de George W. Bush. Malheureusement, ce qui arrive à l’Irak ne lui est pas propre, car un autre pays, à savoir la Libye, est menacé de partition par la faute d’une autre intervention militaire occidentale pour faire tomber le régime du colonel Mouammar Kadhafi.
Liberté - Algérie

Dessin - Humour - L'UMP abandonne son roquet Copé


Une pleine page de dessin, par Luz

Oui, c'est triste, ce pauvre petit roquet abandonné alors qu'il avait encore tellement à donner à l'UMP, à la République, à la France.
 
Charlie Hebdo - France

Images du Monde - Rio de Janeiro, "O Corcovado" et le "footchibol"

Le Dieu du football serait-il Brésilien?


Le Dieu du football serait-il Brésilien?

Les Malouines s'invitent à la Coupe du monde

Le 7 juin 2014, les joueurs argentins ont affiché une bannière avec ce slogan : "Les Malouines sont argentines" - AFP/Alejandro Pagni

C'était le 7 juin dernier, avant le match amical entre l'Argentine et la Slovénie dans la ville de La Plata, à une cinquantaine de kilomètres de Buenos Aires. Alors que les équipes posaient pour la photo d'avant-match, les joueurs argentins ont déployé une banderole où l'on pouvait lire : "Les Malouines sont argentines". L'épisode a été suffisant pour relancer le conflit diplomatique toujours ouvert entre les deux pays.

"Nous ne sommes plus surpris et plutôt résignés à supporter des démarches qui cherchent à produire des effets même dans des secteurs où la politique ne devrait pas être présente. L'épisode du drapeau ne fait que renforcer le sentiment d'unité et d'identité entre les insulaires", a déclaré le ministre britannique pour l'Amérique latine, Hugo Swire, dans un discours à Londres,
rapporte le journal argentin El Cronista. D'après ce titre, la Fédération Anglaise de Football a demandé à ses joueurs d'éviter de répondre à des questions sur les îles.

Le journal britannique
The independent souligne qu'il n'est "pas rare que l'équipe d'Argentine déploie ce genre de banderoles avant les matchs internationaux (...). Mais, si peu de temps avant le plus gros événement footbalistique de l'année, l'action des joueurs a davantage attiré l'attention qu'à l'accoutumée."

Le quotidien en profite pour glisser que "les îles sont dirigées par la Grande-Bretagne depuis 1833", et "qu'en 2007, les insulaires avaient décidé par référundum de rester anglais".

Beau joueur, le journal rappelle que la victoire 2 à 0 de l'équipe d'Argentine "l'une des favorites de la compétition". "L'Angleterre et l'Argentine pourraient s'affronter en demi-finale ou en finale", conclut The Independent, sans trop croire au scénario "hautement improbable" de voir son équipe arriver jusqu'à ce stade de la compétition.
COURRIER INTERNATIONAL - FRANCE

7.6.14

L'image du jour - 07-06-2014

A l’heure des célébrations en Normandie du Débarquement du 6 juin 1944, un vétéran britannique de la Seconde Guerre mondiale, Paul Butler, 88 ans, passe devant un mur portant l’inscription : “S’il vous plaît, plus jamais de guerre mais de l’amour”.
REUTERS/Toby Melville

3.6.14

Y a-t-il un peuple pour sauver le roi?

La royauté est morte, vive la République? Des milliers d’Espagnols sont descendus hier soir dans les rues d’une centaine de villes, non pour clamer leur amour du prince Felipe, successeur désigné de Juan Carlos Ier, mais munis de cet avertissement: «Tu ne règneras pas!» Un slogan sans doute trop optimiste mais qui en dit long sur le mouvement de fond qui ébranle l’Espagne.
L’abdication hier de Juan Carlos est la principale réplique d’un autre tremblement de terre: depuis le 25 mai, le binôme Parti populaire – Parti socialiste (PSOE), qui se partage le pouvoir pratiquement depuis la fin de la dictature, est devenu minoritaire dans les urnes. Plus: la gauche radicale, républicaine et fédéraliste, a égalé un PSOE à bout de souffle.
Secoués par une violente crise économique, les Espagnols se cherchent un avenir de plus en plus éloigné des fondamentaux de la fameuse Transition de la fin des années 1970 vers la démocratie. Aux revendications séparatistes en Catalogne et en Euskadi s’ajoute la campagne pour un référendum en faveur de la République. La lutte contre l’impunité des crimes du fascisme et la relecture de l’histoire participent de ce mouvement.
Lui-même vestige de la dictature franquiste, Juan Carlos paraît avoir compris que sa statue vacillait à son tour. Pendant trois décennies, le roi a vécu à l’abri d’un mythe, celui du père de l’Espagne moderne, démocratique, intégrée à l’Europe, voire même progressiste. Symbole, en somme, d’une Transition pacifique, de la réconciliation nationale.
Une réalité largement fantasmée, ni réconciliation ni paix n’ayant marqué les trente-cinq dernières années. Mais surtout, un costume de démocrate bien trop grand pour ce roi formé dès l’enfance sous l’aile du Caudillo et qui n’a pu s’installer au pouvoir, après moult intrigues, que par son allégeance à des pouvoirs bien peu légitimes, technocrates et oligarques de l’ancien régime en première ligne, mais aussi au gouvernement des Etats-Unis avec lesquels il a multiplié les accords qui conduiront l’Espagne vers l’OTAN en 1982.
Face à la poussée du mouvement populaire et au pourrissement du régime, la mission du roi était alors au contraire d’empêcher une démocratisation trop marquée. Maintien des privilèges de l’Eglise, refus du fédéralisme et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, droits sociaux limités, système électoral excluant, la Constitution imposée au peuple en 1978 constitue un moindre mal pour une oligarchie fortifiée par quarante ans de franquisme.
Il faudra la tentative de coup d’Etat de février 1981 pour assoir réellement la carrure d’homme d’Etat de Juan Carlos qui, dans une célèbre intervention télévisée, intime l’ordre aux militaires de rentrer dans leurs casernes. Aujourd’hui pourtant, cette image d’un roi rempart de la démocratie apparaît moins limpide. Certains lui attribuent même un rôle moteur dans ce qui devait n’être qu’un faux putsch pour désamorcer la tentation d’un vrai soulèvement et faire chuter le trop indépendant premier ministre Adolfo Suarez. Ce dernier, adepte d’une politique étrangère non alignée et jugé trop conciliant avec les mouvements sociaux, était dans le viseur des USA, du patronat et du roi depuis des mois. Sa chute fera le lit de l’atlantiste et très modéré socialiste Felipe Gonzalez, père des escadrons de la mort du GAL...
En sommeil depuis, entre parties de chasse et régates à la voile, le roi a soudainement pris conscience que la couronne espagnole ne tient plus qu’à un fil. Reste à voir si une intronisation de «Felipe VI» au pas de charge et en plein été suffira à sauver la Maison Bourbon.
Le Courrier - Suisse