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La grotte Chauvet entre au patrimoine mondial

La grotte Chauvet est aussi une cavité exceptionnelle du point de vue géologique, des volumes importants avec hauteur des plafonds allant jusqu'à 17 mètres, des concrétions splendides avec des couleurs riches et des formations de pendants calcaires et coupoles.
C'est l'un des joyaux du patrimoine français. La grotte Chauvet, située en Ardèche, est entrée ce dimanche au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle était opposée à la chaîne des Puys d'Auvergne et à la faille de Limagne, dans la région Centre. «Les vestiges archéologiques, paléontologiques et artistiques de la grotte illustrent comme dans aucune autre grotte du début du Paléolithique supérieur la fréquentation des grottes pour des pratiques culturelles et rituelles», fait valoir le Comité de l'agence de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture. «J'ai eu la chance, pour ne pas dire le privilège, de visiter la grotte (...) et je dois dire que j'en suis sorti littéralement sidéré par ce que j'y avais vu, qui révolutionne le regard que nous portons sur nos origines», a réagi pour sa part l'ambassadeur de France auprès de l'Unesco, Philippe Lalliot.
La grotte a été coupée du monde pendant 23.000 ans après un éboulement. Elle a finalement été redécouverte le 18 décembre 1994 par trois spéléologues, Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire et Eliette Brunel. Cette immense grotte est située 25 mètres sous terre sur un plateau calcaire dans le sud de la France, à proximité d'un célèbre pont naturel, considéré comme la porte des gorges de l'Ardèche: le pont d'Arc. À l'intérieur, la cavité est ornée des plus anciennes peintures connues à ce jour et contient plus de mille dessins. Le réalisateur allemand, Werner Herzog, lui a consacré un documentaire en 2010, La Grotte des rêves perdus.
Les occupants du lieu ont dessiné, il y a 36.000 ans, un bestiaire riche de 435 représentations montrant 14 espèces: ours, rhinocéros, lions, panthères, bisons… Les murs révèlent aussi une dizaine de mains en négatif et en positif, des représentations de sexes féminins et, tout au fond de la grotte, le dessin, exceptionnel, du bas du corps d'une femme à côté d'un bison. «Notre ancêtre, l'Aurignacien, cet artiste, vient enfin d'être reconnu», s'est félicité le député de l'Ardèche, Pascal Terrasse. «Qu'il nous pardonne d'avoir attendu 36.000 ans pour consacrer son œuvre.» Au sol demeurent également de vraies traces de pattes d'ours, de deux fois la taille d'une main humaine, et d'innombrables ossements de ces animaux féroces qui y hibernaient.
Le Figaro - France