"Ce que tu es parle si fort qu’on n’entend plus ce que tu dis." Nicolas Sarkozy a beau multiplier les propositions, tenter de déplacer les lignes, revenir sur ses positions d’origine, rien n’y fait. La stature qu’il s’est forgée au cours des premières années de son quinquennat s’est progressivement figée dans l’opinion et ne lui permet pas d’en resculpter une autre, plus présidentielle et plus consensuelle. Le nouveau baromètre Ifop-JDD confirme cette stabilisation au plus bas d’un président de moins en moins audible : – 2 de satisfaction. François Fillon recule lui aussi, mais d’un point seulement.
Avec 32% de satisfaits et 68% de mécontents (dont 35% de très mécontents), le président de la République retombe à son niveau moyen de l’année 2011 : 32%. Il est naturellement minoritaire dans toutes les catégories, sauf chez les sympathisants UMP (81%, – 4). Le recul est surtout sensible chez les employés (– 4), les cadres moyens (– 4) et les sympathisants du MoDem.
C’est toujours dans le registre social que se multiplient les critiques, en particulier avec le projet – que, visiblement, les électeurs ont du mal à comprendre – de TVA sociale : "Il y a dernièrement un truc social, la TVA sociale, et nous qui allons la payer : il nous enfonce encore plus." Et le lamento des personnes interrogées par l’Ifop continue à mettre l’accent sur la dureté des temps ("La baisse du pouvoir d’achat, les hausses des taxes"), l’injustice de la politique sociale ("Il a lâché le petit peuple"), l’absence d’écoute, le caractère désordonné des mesures annoncées ("Des nouveautés, il y en a tous les jours et ça me déplaît").