Il fait déjà nuit.
L’air chaud ne bouge pas.
Ray Charles chante dans l’auto-radio
« In the heat of the night ».
Les flonflons du bal de camp de campagne
Au loin, nous portent sur les nerfs…
On a un peu trop bu ou pas assez.
Sensation d’inachevé…
Dans sa « quatrèle » Louis s’est assoupi
Ne percevant plus les sons du bal.
Parti dans son rêve de colosse, nounou.
Moi, je m’impatiente.
Je n’ai pas encore eu ma dose
Et j’aimerais faire je ne sais trop quoi
Mais, bouger pour que quelque chose
Se passe ; sortir de la moiteur.
Il faut bouger, c’est sûr.
Rester à Saugnacq, ce n’est pas une soirée !
Jean-Yves « drague » une nana improbable et
Il n’en est pas convaincu. Moi je m’emmerde
Et Louis, est assoupi. Samedi soir de merde !
Eh Louis, bouge un peu, merde. Ou est Jimmy? Et Jean-Yves,
Le beau gosse ? On est à Saugnac, et si on partait beaucoup plus loin
Sur la côte, à Capbreton, loin, au moins à une trentaine de quilomètres
Par exemple ? Et on est partis sans trop y croire.
Quel espoir ? La nuit était toujours d’une chaleur de plomb,
On partait avec une destination mais sans but.
Nous avons encore bu « des coups » et au bout de la nuit nous
nous sommes achevés au comptoir. Une dernière bagarre
Avec les étrangers de Capbreton…Et retour à la maison.
Cette même nuit j’ai récupéré ma vieille « 4 chevaux »
Qui était restée à Dax dans l’habituelle rue en pente
Ou toujours je la laissais, à cause d’un démarreur défaillant !
Et, dans ma tête, Ray Charles chantait toujours « In the heat of the night »
Andorre, 4 juin 2011.
JoanMira