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Fusillade à Charlie Hebdo - Une marée humaine à Toulouse


Martin Malvy, président de la Région, Jean -Luc Moudenc, maire de Toulouse, Jean-Michel Baylet, président du conseil général du Tarn-et-Garonne et de plusieurs autres personnalités./Photo DDM, Michel Viala.

Hier, à la veille d'une manifestation monstre en faveur de la liberté dans la capitale, le rassemblement le plus important a été enregistré à Toulouse. En effet, plus de 150 000 personnes ont pris part à une marche citoyenne interminable. Le cortège «énorme» et sans précédent s'étirait sur deux kilomètres.
«Liberté, je crie ton nom !» : plus de 150.000 personnes ont défilé hier à Toulouse en hommage aux 17 personnes assassinées au nom du «jihad», contre «la barbarie» mais aussi «contre les racismes», du jamais vu dans la quatrième ville de France.
Trois jours après la tuerie au siège de Charlie-Hebdo, les journalistes étaient invités à ouvrir le défilé, derrière deux petits camions tapissés de «Unes» en couleurs de l'hebdomadaire satirique. Surgissant des métros bondés et des rues encombrées, la foule des grands jours a pris la rue pendant des heures, calme, presque silencieuse, sauf pour des salves d'applaudissements et de rares Marseillaise.
Sans rien, dire, un enseignant à la retraite de 70 ans brandit une caricature de Mahomet affublé d'un nez rouge de clown, sous le slogan «Oui l'islam est compatible avec l'humour». Juste devant lui marche l'imam de la mosquée d'un quartier populaire.

«bouleversée»

Comme pour un gigantesque contrôle d'identité républicaine, les manifestants ont décliné les «je suis» en lettres blanches sur fond noir : «Je suis musulmane et je suis Charlie, la France, ma patrie», «je suis juif et je suis Charlie», «je suis contre les racismes»… «Liberté, égalité, fraternité. Rire, dire, écrire», a inscrit Chris, enseignante chercheuse architecte de 50 ans sur son propre panneau. «Ce sont les armes de la République !», dit-elle, sûre que la France, «avec tout ce qu'elle a de bien comme humanité, mixité, culture, aura la vraie réponse contre la haine et la connerie».
«Liberté, je crie ton nom !», dit solennellement devant une caméra, Smicha, bibliothécaire de 50 ans, ayant volontairement détourné le poème de Paul Eluard (1895-1952), «Liberté, j'écris ton nom». Elle se dit d'autant plus «bouleversée» qu'elle est Française d'origine algérienne, comme les deux jeunes jihadistes qui ont assassiné 12 personnes au siège de Charlie-Hebdo, et sent déjà, dans son entourage, que «pour certains, un arabe égale un intégriste, un fondamentaliste».
Sa fille Lisa, étudiante de 24 ans, se dit, elle, «profondément choquée par les propos de certains jeunes Maghrébins qui ont osé dire sur les réseaux sociaux que les dessinateurs de Charlie (assassinés) l'avaient bien cherché». «C'est une insulte à l'héritage de valeurs que la France nous a transmises», dit-elle, les invitant aussi à «relire le Coran».
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