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Elections au Quebec: Une première première ministre

Le PQ minoritaire

Pauline Marois déloge les libéraux de Jean Charest du pouvoir et devient la première femme à occuper le poste de premier ministre du Québec à la tête d'un gouvernement minoritaire.
Après l'avoir échappé en 2008, Pauline Marois écrit une page d'histoire au cours d'une élection qui a bénéficié d'une importante participation. Le premier ministre sortant Jean Charest a été défait dans son propre comté.
La chef péquiste a gagné son pari, mais à la tête d'un gouvernement minoritaire, (56 sièges - 32% - au moment d'écrire ces lignes), elle devra toutefois travailler avec une opposition officielle libérale forte (47 députés - 31%) et un deuxième groupe d'opposition caquiste (19 députés - 27%).
Avec deux élus - Amir Khadir et Françoise David - Québec solidaire ne détiendra pas la balance du pouvoir, incapable de donner à Pauline Marois la majorité souverainiste qu'elle souhaitait.
Cette minorité place la chef péquiste dans une situation fragile, elle qui a vu son leadership contesté à plusieurs reprises depuis un an et demi au sein même de sa formation politique.
La réélection confirmée très tôt en soirée de Pauline Marois dans la circonscription de Charlevoix a donné le ton à ce scrutin emballant.
C'est une foule en délire qui a accueilli la réélection de la chef péquiste au Métropolis, à Montréal, où étaient réunis des centaines de militants péquistes pour la soirée électorale.
Gains en région
Pour accéder au pouvoir, le PQ a pu compter sur les régions ressources, au grand dam de Jean Charest, grand défenseur du Plan Nord. Gaspé, Bonaventure, les Îles-de-la-Madeleine, Abitibi-Est, Rouyn-Noranda ont congédié les libéraux et ont choisi le PQ.
Pauline Marois a également fait des gains à Laval. Symbole de la lutte étudiante, le jeune candidat-vedette péquiste Léo Bureau-Blouin a remporté la victoire dans Laval-des-Rapides aux mains du ministre libéral sortant Alain Paquet. «Je suis l'exemple que l'on ne peut pas piétiner la jeunesse du Québec. Je suis le symbole de ce que la jeunesse peut accomplir», a lancé le plus jeune député de l’histoire.
Campagne en dents de scie
La campagne de Pauline Marois n'a pourtant pas été sans faille. Si elle a débuté la course sur des chapeaux de roues, en parcourant pas moins de 3 240 kms durant la première semaine, la chef péquiste a tardé à s'imposer. Mme Marois s'est empêtré sur la question des référendums d'initiative populaire.
Après neuf ans au pouvoir, Jean Charest avait toute une requête à formuler aux Québécois: leur appui pour un quatrième mandat consécutif d'un gouvernement libéral. Élu un 4 septembre 1984 dans Sherbrooke à la Chambre des communes, le chef libéral a mordu la poussière à la même date 28 ans plus tard. Le premier ministre sortant s'est fait battre dans son propre comté, mais a tout de même réussi à éviter la débâcle de son parti, qui récolte la seconde place.
Jean Charest a appelé les Québécois aux urnes pour régler une fois pour toutes la question des droits de scolarité. Il a demandé aux électeurs de choisir entre le respect de la loi et l'ordre que leur apporterait un gouvernement libéral ou des décisions dictés par «la rue» qu'apporterait un gouvernement péquiste. Seul hic: les étudiants se sont faits discrets et la rentrée des classes s'est déroulée relativement dans l'ordre.
La CAQ termine troisième
Bon troisième à la ligne de départ, le chef caquiste a rapidement attiré les projecteurs sur sa jeune formation politique avec la présentation de ses candidats vedettes comme Gaétan Barrette et Jacques Duchesneau, en vain. Ce n'était toutefois pas suffisant. Le parti de François Legault n'a pas réussi à battre les libéraux et formera le deuxième groupe d'opposition à l'Assemblée nationale. Le coloré Dr Barrette, qui occupait jusqu'à tout récemment la présidence de la Fédération des médecins spécialistes, a été battu dans Terrebonne par le député péquiste sortant, Mathieu Traversy.
LE JOURNAL DE QUEBEC