Situé au coeur de Mexico, le Zócalo est une immense place où se sont déroulés tous les temps forts de l'histoire du pays. Le vrai nom est Plaza de la Constitución. Zócalo, qui signifie socle, fait référence à un monument inachevé au centre de la place.
«Le second de Ben Laden, devenu numéro un à sa mort, Ayman al-Zawahiri, se présente en djihadiste, avec la kalachnikov à sa droite. On le voit aussi souvent discourir devant des ouvrages islamiques de référence pour se positionner en tant que savant, en tant que sage. Ce qui est très intéressant, c’est ce qu’on ne montre pas: ils n’apparaissent jamais à l’image avec des téléphones satellites, des 4x4 luxueux ou en costume. Ils entendent ainsi rappeler grâce à leur image qu’ils sont proches du temps du Prophète.»
Les troupes militaires s’entrainent pour que tout soit parfait le 26 janvier prochain, jour de la République indienne. Chaque année, New Delhi célèbre à cette date l’adoption de sa Constitution en 1950. À cette occasion, militaires, chameaux et éléphants sont sur le pied de guerre.
Voici une enquête ô combien fouillée, écrite par un journaliste particulièrement minutieux, Bruno Botella: dans Petits Secrets et grands privilèges de l'Assemblée nationale, on en apprend de belles sur le temple de la démocratie, qui se révèle être le lieu de tant de combines et d'opacité. Aucun poujadisme ici, seulement l'exigence, tellement pressante par les temps qui courent, d'une rigueur absolue.
Petits Secrets et grands privilèges de l'Assemblée nationale, de Bruno Botella. Ed. du Moment, 175 p., 16,50 euros.
Extraits
Tout fonctionnaire qui entre à l'Assemblée nationale a vocation à y rester toute sa vie. Ses quarante ou quarante-cinq ans de vie professionnelle sont généralement balisés. Les métiers sont nombreux, les possibilités de promotion interne aussi, et sa carrière se déroule sous cloche, dans un îlot doré du VIIe ar-rondissement de Paris. [NDLR: le statut impose des contraintes, notamment la disponibilité absolue.] Heureusement, les fonctionnaires de l'Assemblée sont suffisamment nombreux pour accomplir leur tâche et ne pas paralyser la fabrication des lois.
Alors qu'ils étaient 460 dans les années 1930, sous la IIIe République, à une époque où le coeur de la vie politique battait au Parlement, on en recense plus de 600 dans les années 1960, sous la Ve République. Cinquante ans plus tard, leur nombre a plus que doublé : les comptes officiels de l'Assemblée mentionnent, fin 2011, 1 233 fonctionnaires et 99 contractuels. Depuis 2008, en particulier depuis que Bernard Accoyer a demandé le gel de la dotation annuelle de l'Assemblée, puis une baisse de 3% pour 2012 (518 millions d'euros), la courbe des effectifs de fonctionnaires s'est infléchie de 3%. Avec 19 postes en moins en 2011, pour 44 départs à la retraite, l'Assemblée s'approche presque de la règle en vigueur sous le quinquennat Sarkozy du non-remplacement d'un agent sur deux quittant la fonction publique. En 2010, les effectifs avaient également reculé, avec 7 postes en moins (- 0,55%), mais cette baisse avait été contrebalancée par la hausse de 7,2% du nombre de contractuels. [...]
Si l'Assemblée nationale s'est pliée, bon gré mal gré, à la règle du non-remplacement d'un agent sur deux partant à la retraite, l'institution a surtout appliqué à la lettre un objectif scandé durant cinq ans par le gouvernement Fillon: moins de fonctionnaires, mais (encore) mieux payés. En échange de gains de productivité, c'est-à-dire à condition de travailler plus et mieux, les fonctionnaires de l'Etat devaient gagner plus. Cette règle, inégalement appliquée dans les administrations de l'Etat, a ici été respectée avec zèle si l'on en croit les comptes 2011. Malgré une (légère) baisse des effectifs (- 1,5%), les charges de personnel ont augmenté de plus de 3 millions d'euros (+ 1,84%), dont 2,4 millions pour les seules rémunérations, en hausse de 2%. Le budget initial tablait pourtant sur une quasi-stabilité de ce poste de dépenses. Optimistes, les députés ont inscrit pour l'exercice 2012 des charges de personnel en recul de 2,67%. Rendez-vous est pris pour le printemps 2013, au moment de l'arrêt des comptes, pour voir s'ils sont parvenus à inverser la vapeur.
Car, selon une étude de la fondation iFRAP, think tank d'inspiration libérale, l'envolée des frais de rémunération des fonctionnaires de l'Assemblée est une tendance lourde : + 35,2% de 1997 à 2010. Au total, les charges de personnel représentent 31% du budget, contre 25% pour le Bundestag allemand ou la Chambre des communes britannique. A titre de comparaison, selon le rapport annuel officiel sur l'état de la fonction publique, les dépenses de personnel des administrations de l'Etat représentaient un quart de leur budget en 2010. Même taux pour les collectivités locales.
Le cas très particulier de l'Assemblée s'explique avant tout par le niveau élevé des rémunérations perçues par les fonctionnaires. C'est l'un des secrets les mieux gardés de la République. En 1986, Jean-Louis Debré est élu pour la première fois député de l'Eure. Le nouveau parlementaire, qui était jusqu'alors magistrat, découvre avec surprise qu'il "gagnait bien moins comme magistrat antiterroriste que le chef des huissiers de l'Assemblée". Jean-Louis Debré, qui a grandi dans les palais de la République, croyait pourtant bien connaître la maison.
Vingt-six ans plus tard, les salaires restent toujours hors normes. Ce n'est pas tant la rémunération de base qui en fait des emplois en or massif, ce sont les primes, en moyenne plus élevées que le traitement "principal" ! Selon les comptes 2011, l'Assemblée a versé 53,36 millions d'euros de rémunération de base et 63,91 millions d'indemnités dites "de travaux supplémentaires de législature" et "autres indemnités". Ce qui représente un taux de primes de 120%, contre 25,4% en moyenne pour les fonctionnaires d'Etat.
Au total, sur l'année 2011, en comptant les primes, le salaire brut versé en moyenne aux fonctionnaires de l'Assemblée, toutes catégories confondues, a atteint 94 344 euros, soit 7862 euros brut par mois. En moyenne ! Pour les fonctionnaires d'Etat, en 2009, c'était 33 958 euros par an, primes comprises, soit 2830 euros brut par mois. Selon l'iFRAP, les rémunérations maison sont de 77% plus élevées que celles d'un fonctionnaire allemand du Bundestag et une fois et demie celles d'un agent britannique de la Chambre des communes. [...]
Pour le sommet de la pyramide, c'est-à-dire les deux secrétaires généraux, on atteint même les 20 000 euros mensuels. [...] Si les plus hauts salaires peuvent paraître exorbitants, les rémunérations des cadres moyens de l'Assemblée ou des agents de base feraient rêver n'importe quel fonctionnaire d'un corps équivalent. Les huissiers, par exemple, qui, malgré le prestige de la fonction, font partie du simple corps des agents, finissent leur carrière à plus de 5000 euros net. Les secrétaires de services perçoivent 2800 euros net en début de carrière et peuvent approcher les 5000 euros en fin de carrière. Mais on reste loin des administrateurs, censés recevoir en début de carrière, selon la brochure officielle des concours, 3600 euros net par mois, qui atteignent assez vite les 6000 euros mensuels. Et jusqu'à 10 000 euros avec une bonne ancienneté. [...]
Si le salaire rend particulièrement attractive une carrière dans les services de l'Assemblée nationale, les fonctionnaires disposent d'autres avantages, qu'ils partagent d'ailleurs avec les députés. Comme l'a pointé la Cour des comptes dans son rapport secret, l'Assemblée nationale a longtemps joué les banquiers en accordant au personnel et aux députés jusqu'à 100 000 euros de prêts à taux bonifiés, essentiellement pour des investissements immobiliers. Cela représentait, fin 2011, 127,85 millions d'encours que l'Assemblée nationale mettra des années à ramener à zéro. En 2009, dernière année pleine du dispositif, pas moins de 233 prêts ont été accordés au personnel - contre une centaine en moyenne les années précédentes -, pour un montant d'environ 20 millions d'euros. Pour les députés, entre 36 et 94 prêts ont été octroyés de 1994 à 2009. Ils ont servi à acquérir des permanences politiques ou un pied-à-terre à Paris.
Autre privilège, l'avantageux régime de retraite dont jouissent les fonctionnaires. Si celui des députés a été réformé dans l'urgence et sous la pression médiatique en 2010, celui du personnel est resté dans l'ombre. Les comptes 2011 laissent pourtant apparaître des pensions très confortables servies au gros millier de bénéficiaires, avec en moyenne 3180 euros brut par mois, contre environ 2800 euros pour les anciens députés.
Dans un discours initialement prévu vendredi dernier à Amsterdam, mais reprogrammé à 9h ce mercredi à Londres, en raison de la crise en Algérie qui requérait toute son attention, le chef de file conservateur va assurer qu'il préférerait que son pays demeure au sein de l'édifice européen, mais à deux conditions: que l'UE se réforme, et qu'elle accepte une renégociation de ses liens avec la Grande-Bretagne.
Le Premier ministre résume ainsi son calendrier et sa vision. Il souhaite inscrire la nécessité «d'un nouvel arrangement» avec Bruxelles dans le manifeste électoral des conservateurs pour les législatives de 2015. En cas de victoire lui permettant d'exercer un deuxième mandat, il organiserait un référendum dans le courant de la première moitié de la prochaine législature (2015-2019), soit entre 2015 et fin 2017.
«Je veux que l'Europe soit un succès»
«L'intérêt national britannique est mieux servi au sein d'une Union européenne flexible, adaptable et ouverte. Et une telle Europe se porterait mieux avec la Grande-Bretagne en son sein», a-t-il plaidé. «Si nous ne répondons pas aux défis, le danger est que l'Europe échoue et que les Britanniques se dirigent vers la sortie», fait-il valoir.
«Je ne souhaite pas que cela arrive, je veux que l'Europe soit un succès» poursuit-il en soulignant «le désenchantement actuel de l'opinion publique, à son comble» pour plusieurs raisons. «Les gens estiment que l'UE s'oriente dans une direction qu'ils n'ont jamais voulue. Ils vivent mal les interférences dans notre vie nationale, au travers de lois et règlements qu'ils considèrent superfétatoires. Et ils se demandent à quoi tout cela rime».
«Une fois les nouvelles relations (entre le Royaume-Uni et l'UE) renégociées, nous consulterons les Britanniques par référendum en leur proposant un choix très simple, pour ou contre le maintien dans l'UE, sur la base du nouvel arrangement», va préconiser le chef du gouvernement. «Le référendum se tiendra sur la question dedans/dehors», insiste-t-il.
Les eurosceptiques très influents parmi les conservateurs
Les eurosceptiques particulièrement influents au sein du parti conservateur réclamaient à cor et à cri une telle consultation face «au déficit démocratique bruxellois». David Cameron a indiqué mercredi «qu'il comprend leur impatience» en insistant cependant sur la nécessité de donner une chance à une Europe remodelée.
Dans le passé cependant, le Premier ministre a clairement mis en avant les avantages économiques du marché commun, en dépit de la crise dans la zone euro, et a critiqué les dérives politiques en matière de supranationalité. Il s'est prononcé ainsi pour le rapatriement à Londres de prérogatives dévolues à Bruxelles, notamment dans le domaine de l'emploi, des réglementations sociales, de la police et de la justice. Il a aussi envisagé de nouvelles exemptions s'ajoutant à celles obtenues dans le passé par Londres, qui a notamment refusé d'adopter la monnaie unique.
En optant pour un référendum, David Cameron a fait la sourde oreille à tous ceux qui --dans son pays et à l'étranger-- le mettaient en garde contre une dérive centrifuge: ses partenaires au sein de l'UE réticents ou hostiles à la perspective d'«une Europe à la carte»; le président Barack Obama favorable au maintien du Royaume-Uni dans l'UE; ses alliés libéraux démocrates au sein du gouvernement britannique de coalition, résolument europhiles.
Le chef du parti travailliste d'opposition Ed Miliband a pour sa part déclaré dès mardi soir que «dans son discours, David Cameron se présentera comme un Premier ministre faible, à la remorque de son parti et non pas guidé par l'intérêt économique national».