Jean Charest soutient qu’il n’a jamais perdu le contrôle du conflit étudiant, mais admet qu’il n’avait pas anticipé l’ampleur de la crise qui en a découlé.
« On n’a pas échappé le conflit étudiant… il faut être deux pour s’entendre », a lancé le PM après avoir dressé le bilan des travaux parlementaires ajournés hier à Québec.
À nouveau, il a entièrement jeté le blâme sur les associations étudiantes pour le conflit qui perdure et qui a entraîné une série de manifestations quotidiennes, principalement à Montréal, dont certaines ont dégénéré. « Si on avait eu devant nous des gens avec qui on aurait pu régler rapidement, mais on n’a pas été dans ce scénario », a-t-il avancé, répétant qu’il avait tout fait pour arriver à la conclusion d’un accord.
« On ne s’attendait certainement pas à voir devant nous des gens avec qui il était impossible de venir à une entente… C’est pas mal l’essentiel de ce qu’on a vécu. Nous avons tendu la main à plusieurs reprises et elle a toujours été refusée », a dit Jean Charest.
Pour décrire le cul de sac dans lequel il dit s’être retrouvé, il a rappelé la menace qu’aurait formulée en pleines négociations un représentant de la CLASSE.
« Quand les représentants des associations étudiantes font des menaces directes sur l’organisation du Grand Prix de Montréal, dans une séance de négociation, ça en dit pas mal sur le contexte dans lequel nous avons du travailler. »
À qui la rue?
Questionné à savoir s’il avait sous-estimé l’ampleur de la contestation qui s’exprime dans la rue, le PM a admis qu’il n’avait pas anticipé pareille crise.
« Je vais vous retourner la question. Je n’en ai pas rencontré un parmi vous encore qui m’a dit qu’il avait vu tout ça venir. Ni chez vous ni ailleurs », a-t-il répondu.
Carré rouge, violence et intimidation
Puis, après que sa ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre, eut dû s’excuser d’avoir associé le carré rouge à la violence et à l’intimidation, le PM a été appelé à se prononcer sur la même question.
« Nous respectons le fait que des citoyens ont le droit de porter le carré rouge, mais on s’attend à ce que chacun se lève et parle lorsqu’il y a des gestes d’intimidation et de violence », accusant à nouveau la chef péquiste, Pauline Marois, de ne pas avoir été « à la hauteur » à cet égard.
M. Charest a même accusé la chef de l’opposition officielle d’avoir des convictions à géométrie variable. « Le carré rouge, elle l’enlève dépendamment des personnes à qui elle parle », a affirmé le premier ministre.