Hummm...j'en rêve!
Pour devenir le Porsche à la française dont on parle déjà, Jean Rédélé veut une voiture plus vaste, plus cossue, moins difficile à conduire. Ce sera l'A310, présentée au salon de Genève en 1971. Mal finie, dotée d'une motorisation moins noble que la concurrence, elle n'aura pas le génie de la berlinette, malgré ses qualités indéniables. A trop grossir, l'Alpine perd ses qualités de base (compacité, légèreté, simplicité). Le déclin s'amorce. L'A310 sera remplacée en 1985 par la GTA. Entre-temps, Renault aura repris Alpine et ajouté à la gamme une petite R5 Alpine, au milieu des années 70. Cette simple R5, juste plus puissante et légèrement modifiée, concurrencera (mal) la nouvelle Golf GTI. En 1991, Renault sort l 'A610 avec un V6 turbocompressé de 250 chevaux. Las. Les ventes resteront confidentielles. En France, ce marché des GT n'est pas porteur à cause d'une fiscalité dissuasive (déjà!) et des limitations de vitesses. Et, à l'étranger, le nom d'Alpine n'évoque plus rien, car la marque s'est retirée à la fin des années 70 de la compétition. Pour ne rien arranger, la qualité et la fiabilité sont franchement mauvaises. Du coup, en 1995, Renault annonce la fin d'Alpine, dans l'indifférence générale.
Renault devrait annoncer prochainement la renaissance de sa célèbre marque sportive Alpine, selon nos informations. L'annonce pourrait même intervenir début novembre. Une résurrection voulue par Carlos Tavares, le Directeur général délégué de Renault passionné de sport automobile. Enfin une bonne nouvelle dans le paysage automobile français passablement sinistré ces temps-ci. La voiture ferait l'objet d'un partenariat avec l'anglais Caterham, d'après nos sources. Ce fabricant de petites sportives fondé à la fin des années 50 ne produit que 400 véhicules environ pas an, mais il est réputé, avec un vrai savoir-faire en matière de sportives ultra-légères. En dépit de ce partenariat, l'assemblage final de la nouvelle Alpine Renault - puisque tel devrait être le nom officiel de ce nouveau label - serait a priori assuré par l'usine normande de Dieppe... berceau historique de la marque.
Un prix de 35 à 40.000 euros
Pour cette nouvelle voiture emblématique, qui reprend le label champion du monde des rallyes au début des années 70, "la cible est un prix autour de 35-40.000 euros", selon les informations que nous avions recueillies en interne en juillet dernier. Le véhicule pourrait développer "200-250 chevaux", rester assez léger en pesant "1,2-1,3 tonne" seulement, avec des dimensions très contenues de "moins de 4,30 mètres de long". Cette Alpine "ressemblerait à la berlinette A 110 (la mythique voiture des années 60 et début 70)", indiquait par ailleurs récemment à latribune.fr le patron du design de Renault, Laurens van den Acker, qui précisait : "la Mini et la Fiat 500 sont deux bons exemples". A bon entendeur... Pour la première fois, un constructeur français ferait donc du "rétro" en s'inspirant d'un de ses modèles historiques. La voiture peut arriver sur le marché dans trois ans, c'est-à-dire au milieu de la décennie. Renault avait déjà essayé de recréer la marque précédemment. Trois projets ont vu le jour depuis les années 90, sans jamais franchir jusqu'ici l'étape du feu vert, faute de rentabilité assurée.
Une histoire qui remonte à 1955
Créée par un concessionnaire Renault, Jean Rédélé, à Dieppe (Seine maritime), Alpine a vécu quarante ans d'histoire passionnelle et... mouvementée. Tout a démarre en 1955 avec un petit coupé, présenté au salon de Paris sous le nom de " Alpine Mille Miles", qui reposait sur une modeste base de 4CV. La Berlinette A108 est dévoilée pour sa part en 1960. Un véhicule-clé, qui servira de base à la A 110. Elle devient la voiture sportive française par excellence, relativement chère, délicate à piloter, exiguë, mais d'une légèreté et d'une agilité phénoménales. Ce sont ces atouts qui lui permettront de contrer efficacement les Porsche, bien plus puissantes. Alpine gagne enfin le titre mondial des rallyes en 1973. L'heure de gloire.
L'échec du Porsche à la française
Pour devenir le Porsche à la française dont on parle déjà, Jean Rédélé veut une voiture plus vaste, plus cossue, moins difficile à conduire. Ce sera l'A310, présentée au salon de Genève en 1971. Mal finie, dotée d'une motorisation moins noble que la concurrence, elle n'aura pas le génie de la berlinette, malgré ses qualités indéniables. A trop grossir, l'Alpine perd ses qualités de base (compacité, légèreté, simplicité). Le déclin s'amorce. L'A310 sera remplacée en 1985 par la GTA. Entre-temps, Renault aura repris Alpine et ajouté à la gamme une petite R5 Alpine, au milieu des années 70. Cette simple R5, juste plus puissante et légèrement modifiée, concurrencera (mal) la nouvelle Golf GTI. En 1991, Renault sort l 'A610 avec un V6 turbocompressé de 250 chevaux. Las. Les ventes resteront confidentielles. En France, ce marché des GT n'est pas porteur à cause d'une fiscalité dissuasive (déjà!) et des limitations de vitesses. Et, à l'étranger, le nom d'Alpine n'évoque plus rien, car la marque s'est retirée à la fin des années 70 de la compétition. Pour ne rien arranger, la qualité et la fiabilité sont franchement mauvaises. Du coup, en 1995, Renault annonce la fin d'Alpine, dans l'indifférence générale.