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8.4.14

Rwanda - La vérité - Un ex-officier témoigne: l’opération Turquoise était d’abord offensive


media
Une patrouille de militaires français dépassent des troupes hutues rwandaises,
le 27 juin 1994, près de Gisenyi, à l'ouest du Rwanda.

France Culture a diffusé ce lundi le témoignage d’un ancien officier de l’armée française qui jette une nouvelle lumière sur l’opération Turquoise, cette opération lancée le 23 juin 1994 après l’adoption de la résolution 929 du Conseil de sécurité, qui visait à protéger les civils rwandais.
Dans son témoignage diffusé par France Culture, Guillaume Ancel confie tout d’abord son malaise par rapport à la présentation de Turquoise comme une intervention humanitaire. Dans les premiers jours, rapporte l’ex-officier, les consignes étaient très offensives contre les rebelles du FPR.
« Moi je suis parti avec l’ordre d’opération de préparer un raid sur Kigali, un raid terrestre. C’est d’ailleurs pour ça que j’étais là, pour les frappes aériennes. Pour s’assurer qu’un raid puisse aller vite, on dégage avec des frappes aériennes tout ce qui pourrait s’opposer à notre progression. Dans les huit jours qui ont suivi, j’ai reçu un autre ordre – on est déjà entre le 29 juin et le 1er juillet – qui était d’arrêter par la force l’avancée des soldats du FPR. »
C’est à partir de juillet seulement, dit cet ex-officier, que l’opération est réellement devenue humanitaire. Dans cette interview, Guillaume Ancel évoque aussi l’ambigüité de certains ordres concernant les miliciens génocidaires.
« Vers mi-juillet, on a rendu à ce qui restait des forces armées rwandaises les dizaines de milliers d’armes que nous avions confisquées dans la zone humanitaire. On a transformé ce qui était des camps de réfugiés, pour moi, en bases militaires arrière d’un gouvernement que nous ne voulions pourtant plus soutenir ».
À l’époque, explique encore Guillaume Ancel, la France a payé aux miliciens présents dans les camps une solde en dollars pour éviter que « cette armée ne parte en délitement complet ».
RFI - FRANCE