“Nicolas Sarkozy refait de la politique en ‘père de famille’”, note le journal suisse Le Temps, qui a assisté au meeting de l'UMP à Halluin, dans le Nord, département où le Front national est arrivé en tête du premier tour des élections départementales avec 33 % des voix, contre 32 % à l’UMP et seulement 24 % pour le Parti socialiste. “François Hollande a menti. Il ment le matin, le midi, le soir. Et la colère frontiste vient de ces mensonges”, martèle l'ancien chef de l’Etat.
“Le raisonnement est limpide”, note le quotidien de Genève : il s’agit de “tout faire pour rendre la gauche responsable de la forte poussée du FN. Tout faire, surtout, pour démontrer aux électeurs de l’UMP que les thèses défendues par Marine Le Pen sont un mirage : ‘Qu’obtiendrez-vous si vous votez pour le FN ? Un programme économique similaire à celui de l’extrême gauche et du nouveau premier ministre grec, Alexis Tsipras’, poursuit Nicolas Sarkozy. Equation simple : voter FN, c’est prendre la voie du chaos grec”, décrypte Le Temps.
Inquiétude
Malgré le discours bien rodé, l’ancien chef de l’Etat aura du mal à cacher qu’il est inquiet, à trois jours d’un second tour qui confirmera que l’extrême droite est incontournable, juge le journal. “Même s’il a répété ‘être prêt à exclure’ tout membre de son parti qui appellera à voter pour le FN, l’ancien président sait qu’il lui faut tenir serré son flanc droit, et surtout ne pas heurter les militants de l’UMP qui s’interrogent. D’où son ‘ni Front national, ni PS’ répété à l’encan”, explique Le Temps.
Une stratégie gagnante ? Réponse dimanche soir, à partir de 20h.
Courrier International - France