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15.9.24

EXPRESSIONS POPULAIRES FRANçAISES - tirer le diable par la queue

Vivre avec des ressources insuffisantes ; avoir des difficultés à subvenir à ses besoins ; être fauché ; vivre au jour le jour ; vivre dans la précarité ; vivre dans le besoin ; vivre avec très peu de ressources ; vivre dans le dénuement ; ne pas parvenir à joindre les deux bouts.

Origine et définition

Si c'est Dieu qui gouverne, le Diable est dans l'opposition. Et il le montre bien, glissant des peaux de bananes autant que faire se peut dans les tentatives infructueuses du Créateur pour ramener l'Homme dans le droit chemin.
Ce personnage existe depuis la nuit des temps dans l'imaginaire des humains, sous une forme ou une autre.
Et les histoires où un homme fait appel au Diable pour l'aider à le sortir d'un très mauvais pas sont nombreuses.
C'est pourquoi, suite au mystère qui entoure l'origine de cette expression, de nombreux lexicographes ont tenté de l'expliquer par l'image de l'homme qui, étant dans un grand besoin, passe un coup de fil au Diable pour le faire venir. Mais une fois ce dernier présent et les raisons de l'appel au secours expliquées, celui-ci décide de repartir sans accorder d'aide. Le pauvre homme, qui est pourtant prêt à vendre son âme tellement il est dans le besoin, cherche alors désespérement à le retenir par ce qui lui tombe sous la main, c'est-à-dire la queue.
Mais Duneton, grâce aux travaux récents de Pierre Enckell (écrivain, journaliste et lexicographe contemporain), signale qu'il y a longtemps, cette expression avait un autre sens.
Aux XVIe et XVIIe siècles, les textes où elle apparaît montrent qu'elle signifiait "travailler humblement pour gagner raisonnablement sa vie".
Mais en aucun cas, il n'y a de notion de misère, de gêne, de difficulté à gagner sa vie.
Par contre, dès 1690, Furetière donne notre signification actuelle à l'expression.
Ces découvertes récentes ne font qu'ajouter un mystère au précédent :
* On ne sait toujours pas ce qui a fait basculer le sens de l'expression, donc le lien qu'il peut y avoir entre la misère et le diable qu'on tire par la queue,
* Mais on ne sait pas plus pourquoi, auparavant, un travail humble était comparé à un 'tirage' de queue du diable.

Expressio