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31.8.16

Vu des Pays-Bas. “On se demande comment Sarkozy peut revenir ainsi”


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Le retour dans la course à la présidentielle de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé est symptomatique du manque crucial de renouveau dans la classe politique française, estime Stefan De Vries, correspondant de la télévision néerlandaise RTL 4.

L’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy pour les primaires a fait beaucoup de bruit. Êtes-vous surpris ?
C’est incroyable que les médias soient toujours aussi séduits par quelqu’un qui a perdu, qui a un bilan exécrable et qui est encore impliqué dans nombre d’affaires. On se demande comment il peut ainsi revenir. Il y a peut-être une explication : beaucoup de médias sont détenus par des amis à lui. Il est invité au journal de 20 heures de TF1, chez son ami Martin Bouygues, puis fait la une du Figaro Magazine, de son ami Serge Dassault… Tout cela n’est pas vraiment justifié d’un point de vue journalistique. D’autant qu’il est présenté partout comme “candidat à la présidentielle”, alors qu’il n’est que candidat à une primaire.

Alain Juppé, qui choisit l’apaisement et la discrétion, peut-il l’emporter face à la déferlante Sarkozy ?
Il a encore de bonnes chances et je pense sincèrement qu’il va remporter cette primaire. Les Français en ont assez de la violence et de l’agitation. Juppé pourrait en profiter car il bénéficie de l’effet Sarkozy : il apparaît comme modéré, sage, intelligent et réfléchi. Ce qui est tout de même paradoxal, puisqu’il faut rappeler qu’il est âgé, énarque, qu’il a été condamné par la justice… À lui seul, il incarne tous les problèmes de la politique française.

Quels sont ces problèmes ? C’est surtout le manque de renouvellement et l’absence totale de leaders politiques jeunes, ouverts et visionnaires dans l’Hexagone. Les retours de Juppé et de Sarkozy sont typiques de la politique française : on ne s’en va pas. Dans un pays normal, quand on annonce son départ, c’est définitif. Aux Pays-Bas, par exemple, un élu socialiste a récemment annoncé sa retraite politique alors qu’il n’a que 36 ans. De même, quand on voit David Cameron au Royaume-Uni, qui s’en va à 49 ans, on perçoit à quel point la politique française souffre de ces maux.

Courrier International - France