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Rio de Janeiro : les secrets de la Costa Verde

costa verde DREn juin, Rio va vibrer aux couleurs du football : depuis deux ans déjà la ville se transforme, nettoie ses bidonvilles, construit des tours et des hôtels, tente de réguler sa circulation. Les Cariocas attendent avec impatience et un peu de crainte l'arrivée des joueurs du monde entier. "C'est très excitant, raconte l'écrivain Ronaldo Wrobel. Et de toute façon, si la ville devient invivable, il nous restera toujours la Costa verde."
La Costa verde. 200 kilomètres de côte, 2 000 plages en bord de forêt, 350 îlots montagneux. Si son joyau le plus connu reste la ville coloniale de Paraty, la longue couronne de criques qui s'étend à l'est de Rio recèle encore beaucoup d'endroits méconnus. C'en est même le principal charme. La Costa verde s'ouvre avec le parc national de la Tijuca.
On y marche, cherchant les oiseaux dont les cris vous font lever la tête, sous la frondaison d'arbres gigantesques, avec de temps en temps une échappée vers la mer qui, plus bas, envoie ses paquets de vagues à l'assaut des falaises. Un luxuriant décor pour cette Mata Atlantica, une des forêts les plus menacées du monde. Labourée, abattue, surexploitée par la canne à sucre, le café, le bois, elle ne possède désormais que 7% de sa surface initiale. Même si les animaux y vivent encore nombreux, parmi 900 espèces endémiques. Quelques centaines d'indiens Caiçaras y habitent aussi, descendant à la fois des colons portugais, des Noirs africains et des indiens Tupinambas.

Au village de Joatinga, Olimpio, 86 ans, ancien commis voyageur venu ici par amour, raconte une vie de pêche et de cueillette. Il a huit enfants et quatre fois plus de petits-enfants. Beaucoup sont partis, tentés par la grande ville. Certains s'y sont perdus, pris au piège de la drogue et de la violence. Sa petite-fille Alessandra, elle, essaie aujourd'hui de faire vivre par le tourisme cet endroit que l'on atteint en pirogue, seulement à marée haute.
Un peu plus loin, voici Punta Negra, où l'accueillant Tetelco a ouvert quelques modestes bungalows. On arrive dans cet endroit magique soit par une mer souvent houleuse, soit après une marche de plusieurs heures. La récompense est là : une petite crique battue par la mer, une gargote en bois où déguster une caïpirinha, des barques couchées le ventre en l'air, des gamins courant sur la plage et disputant une partie de foot. Authentique, simple, paisible. Comme se lever tôt le matin pour accompagner les pêcheurs poser leurs grandes nasses à l'entrée de la baie...

Si l'on continue cette somptueuse route côtière, voilà bientôt Praia Sono, étendue de sable blanc considérée comme l'une des plus belles plages du monde, avant de débarquer au Saco do Mamangua, appelé aussi "le ford brésilien". L'eau s'y enfonce sur 8 kilomètres à l'intérieur des terres, où vivent une centaine de familles caiçaras. Un très joli lodge accueille ceux qui se donnent la peine de venir jusqu'ici, puisque nulle route n'y accède à part un bateau-navette. Face à lui, deux "pains de sucre" se dressent, petits frères du célèbre rocher carioca.
La forêt abrite aussi une faune que l'on peut guetter, allongé au bord de ce bras de mer particulier : aigrettes, martins-pêcheurs, ibis et autres oiseaux le disputent aux crabes et loups de mer qui se retrouveront directement dans votre assiette. Au bout d'une semaine, le retour à la civilisation se fait sur l'île d'Ilha Grande, devenue depuis quelques années l'un des spots préférés des habitants de Rio. Une île au destin pour le moins contrasté. Ancien repaire de pirates, puis léproserie, elle a également abrité un bagne qui se visite aujourd'hui, non loin dela plage sauvage de Dois Rios.

C'est là que l'on peut rencontrer Julio, le dernier des bagnards qui, après vingt ans de détention, n'a pas voulu quitter les lieux et y vit encore. Un pittoresque personnage qui vous raconte avec un très net relativisme moral sa vie et ses incartades qui, si on le comprend bien, sont allées jusqu'au meurtre.
Aujourd'hui, Ilha Grande demeure avant tout une réserve naturelle très protégée : forêt envoûtante, plages somptueuses, bungalows et pousadas charmantes, le tout dominé par la crête du pic du perroquet, 982 mètres que l'on gravit lorsque le brouillard n'en embrasse pas le haut. Il n'en faut pas plus pour s'extraire un moment de la folie des stades.
Par Hubert Prolongeau
Nouvel Observateur

Collision évitée de justesse entre deux avions

Deux avions à l'aéroport de Zurich.

Deux pilotes en phase d'approche ont voulu atterrir sur la même piste à l'aéroport de Zurich.
 
Le Service d'enquête suisse sur les accidents (SESA) a lancé une enquête.
 
Il s'en est fallu de peu pour que deux avions entrent en collision à l'aéroport de Zurich.
 
Les deux pilotes en phase d'approche ont voulu atterrir sur la même piste. Le Service d'enquête suisse sur les accidents (SESA) a lancé une enquête.
 
La collision a failli se produire au soir du 20 mars, écrit le SESA sur son site internet. Un avion d'affaires venant de Turin (I) s'est dirigé vers la piste d'atterrissage. Au même moment, un biplan de l'école d'aviation Birrfeld SA de Nuremberg (D) a tenté à tort d'atterrir sur la même piste.
La collision a pu être évitée grâce à l'intervention du contrôleur aérien Skyguide. L'avion allemand a alors viré de bord et a finalement atterri sur une autre piste. Les circonstances précises de l'incident restent à éclaircir.
 
La Tribune de Genève - Suisse 

Classiques de la chanson française - Charles Aznavour - "Hier encore" - Video - Musique - live

"Hier encore"

L'image du jour 06-04-2014

Dompter la vague

Un bodyboardeur affronte une vague pendant le Sumol Nazaré, une compétition qui rassemble au Portugal les spécialistes du monde entier. REUTERS/Rafael Marchante

Le national-conservatisme s’ancre dans la société hongroise

Tenant tête au Fonds monétaire international et aux groupes privés étrangers, le premier ministre hongrois Viktor Orbán s’assure d’une forte popularité avant les élections du 6 avril. Ses positions nationalistes s’avèrent compatibles avec celles d’une extrême droite islamophile. Son anticonformisme économique mâtiné de conservatisme social profite largement à une nouvelle génération d’entrepreneurs proches du pouvoir.
A l’occasion de la commémoration du soulèvement de 1956 contre l’Armée rouge, le 23 octobre dernier sur la place des Héros de Budapest, le premier ministre Viktor Orbán, flanqué de soldats, galvanise des dizaines de milliers de sympathisants : « Le combat des Hongrois pour la liberté a eu ses héros, mais aussi ses traîtres. Toutes nos guerres d’indépendance ont été défaites depuis l’étranger. Nous savons qu’il s’est toujours trouvé des personnes pour aider nos ennemis. (...) Les communistes ont vendu la Hongrie et le peuple hongrois aux financiers et aux spéculateurs internationaux. Nous savons qu’ils sont encore prêts à vendre la Hongrie aux colonisateurs. (...) Nous voyons qu’ils s’organisent à nouveau, qu’ils se liguent à nouveau contre nous avec des étrangers, qu’ils sèment à nouveau les graines de la haine, de la discorde et de la violence. (...) Nous devons mettre nos troupes en ordre de bataille, comme nous l’avons fait en 2010. Nous allons terminer ce que nous avons commencé en 1956. Si nous ne nous libérons pas, nous ne serons jamais libres. »
Le chef du Fidesz, arrivé au pouvoir en 2010 , désigne comme ennemies tant les gauches libérales hongroise et européenne que les multinationales. Le gouvernement en veut pour preuve le rapport Tavares, adopté par le Parlement européen en juillet 2013, qui dénonce l’affaiblissement de l’Etat de droit dans le pays. Pour le Fidesz, il s’agit d’un prétexte pour porter atteinte à la souveraineté de la Hongrie, à l’instigation des lobbys d’affaires de Bruxelles et du Parti socialiste hongrois — l’héritier de l’ancien Parti communiste (Parti socialiste ouvrier hongrois), devenu très favorable au libéralisme. Dans une résolution adoptée la même semaine, les députés jugeaient « inacceptable » que le Parlement européen « tente de faire pression sur notre pays dans l’intérêt des grandes entreprises privées ». La résolution précise que, voulant réduire le prix de l’énergie pour les familles, la Hongrie devait nécessairement porter atteinte aux intérêts (...)
Le Monde Diplomatique