Nombre total de pages vues

30.6.12

Les physiciens ont-ils détecté leur Graal ?



Le suspense est à son comble dans la communauté scientifique avant les derniers résultats attendus mercredi de la traque du boson de Higgs, une particule considérée comme la clé de voûte manquante de la physique moderne.
Ce que les physiciens doivent dévoiler à Genève lors d'une conférence de presse au Cern (organime européen de recherche nucléaire), qui abrite le plus grand accélérateur de particules du monde, le LHC (Grand collisionneur de Hadrons), pourrait enfin confirmer ou infirmer l'existence du boson de Higgs après des décennies de recherche infructueuse.
Cette particule est l'élément clé jamais observé dans la théorie du "Modèle standard de la physique des particules" élaborée dans les années 60 pour décrire la structure fondamentale de la matière visible dans l'univers.
Selon ce modèle, le boson de Higgs explique pourquoi des particules sont dotées d'une masse et d'autres pas. Sa détection validerait donc cette théorie. Le physicien britannique Peter Higgs avait postulé en 1964 l'existence de cette particule à laquelle il a donné son nom.
En décembre 2011, les derniers résultats des expériences Atlas et CMS présentés au Cern resserraient considérablement "la fenêtre" où se trouverait le célèbre boson. Il se cacherait aux environs d'une masse de 125 gigaélectronvolts (GeV), où les deux expériences (Atlas et CMS) ont observé un "excès de fluctuations" lors des collisions de protons dans le LHC.
Mais la marge d'erreur statistique n'est pas suffisamment faible pour déclarer avec certitude l'existence d'une nouvelle particule, expliquent ces chercheurs, citant une probabilité d'erreur inférieure à un sur 3,5 millions.
Les deux équipes de physiciens se sont donc remises à l'ouvrage, analysant une abondante moisson de nouvelles données produites par des milliards de collisions de protons.
"Nous avons maintenant plus que doublé le nombre de données obtenu en 2011", précisait récemment Sergio Bertolucci, directeur de la recherche au Cern. "Cela devrait nous permettre de voir si les observations de 2011 se confirment ou pas", poursuit-il, ajoutant: "nous vivons un grand moment".
Déjà en mars, la communauté des physiciens se déclarait optimiste. "La fin de la traque pour saisir le boson de Higgs est proche", juge Jim Siegrist, du ministère américain de l'Energie.
"Il est certain que les deux expériences menées indépendamment au LHC ont la capacité d'apporter une réponse définitive sur le boson de Higgs et tout le monde s'y attend en 2012, la semaine prochaine ou plus tard cette année", note Joe Lykken, de l'expérience CMS, lors d'un entretien avec l'AFP.
Si le boson de Higgs n'existe pas, "ce serait une nouvelle encore plus grande" qui, en remettant en cause le Modèle standard de la physique, "révolutionnerait notre pensée", souligne ce scientifique.
Une autre hypothèse tout aussi exaltante serait la découverte d'une nouvelle particule proche de celle de Higgs mais différente, relèvent d'autres physiciens. Une telle découverte pourrait aider à percer les mystères de la matière et de l'énergie sombres qui représenteraient 95% de l'univers.
Lundi matin, le Fermilab de Chicago, hébergeur du Tevatron qui a été longtemps le plus puissant accélérateur de particules, fera une annonce à Chicago portant sur l'analyse des données produites durant dix ans par les collisions de particules dans l'accélérateur désormais hors service.
Le physicien Peter Woit, de l'Université Columbia à New York, écrit sur son blog que le "Fermilab va essayer de dérober une petite partie de l'attention avant l'annonce du LHC mercredi en faisant part de nouveaux indices de l'existence de Higgs".

Le cartoon du jour 30-06-2012


Armstrong, le plus grand tricheur du sport?


AFP_Par7160902

COLORADO SPRINGS | L'Agence américaine antidopage (USADA) a reçu le feu vert d'un comité d'experts indépendants pour mettre officiellement en accusation le septuple vainqueur du Tour de France Lance Armstrong, accusé de s'être dopé durant l'essentiel de sa carrière.
L'USADA a indiqué vendredi par communiqué que le comité formé de trois experts indépendants (anti-doping review board) a «unanimement» recommandé la poursuite de la procédure ouverte contre Armstrong et cinq autres collaborateurs, dont son ancien directeur sportif belge Johan Bruyneel - actuellement chez RadioShack - et son ex-préparateur italien Michele Ferrari.
Le dossier Armstrong entre maintenant dans une procédure dite de «jugement», au terme de laquelle l'Américain pourrait perdre ses titres au Tour de France et être «radié à vie» du monde sportif, au sens du Code mondial antidopage.
«Tous les accusés auront l'occasion d'exercer leur droit à une audition publique, où toutes les preuves seront présentées et les témoignages se feront sous serment, et un panel d'arbitres indépendants rendra ensuite un verdict», a expliqué l'USADA, qui accuse l'Américain de s'être dopé dès 1996 et jusqu'en 2011.
Si les choses se déroulent normalement, Armstrong sera entendu d'ici le 22 novembre par une commission d'arbitrage (en général trois membres), selon l'USADA.
Le verdict sera susceptible d'appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), à Lausanne (Suisse).
L'USADA avait ouvert à la mi-juin une procédure contre Armstrong et l'avait présentée comme «la première étape d'une procédure légale qui en compte plusieurs pour violations présumées des règles antidopage en sport».
Privé de triathlon
Le Texan de 40 ans est accusé par la justice sportive d'avoir eu recours à l'EPO, aux transfusions sanguines, à la testostérone, à la cortisone et à l'hormone de croissance, et d'avoir aussi poussé d'autres coureurs au dopage.
Malgré les nombreuses accusations qui ont émaillé sa carrière, notamment émises publiquement par ses anciens coéquipiers Floyd Landis et Tyler Hamilton, des anciens dopés, Armstrong n'a jamais été convaincu de dopage.
À la suite des aveux de Landis, le vainqueur déchu du Tour de France 2006, la justice fédérale américaine avait bien lancé une vaste enquête au printemps 2010, sous la houlette de l'agent Jeff Novitzky, qui avait notamment fait tomber la reine du sprint Marion Jones. Mais l'enquête avait été abandonnée en février.
À cause de cette procédure, le Texan, retraité des pelotons, ne peut plus participer à des courses de triathlon, son nouveau sport.
Armstrong, qui avait parlé d'accusations «sans fondement» au moment de l'ouverture de la procédure de l'USADA et avait demandé dans une lettre au comité d'experts l'abandon des accusations, n'a pas réagi vendredi.
LE JOURNAL DE MONTREAL

Blanc ne poursuit pas l'aventure


Laurent Blanc n'est plus le sélectionneur de l'équipe de France. Il était arrivé à l'été 2010, après l'échec sud-africain. (Reuters)

Laurent Blanc a pris sa décision et ne sera plus le sélectionneur de l'équipe de France. Arrivé en fin de contrat, l'ancien technicien de Bordeaux s'était entretenu longuement jeudi dernier avec Noël Le Graët, le président de la FFF. Un contrat de deux ans lui avait été proposé mais il devait réduire son staff. A l'issue de cette réunion, il s'était donné 48 heures de réflexion. «Chacun a dit ce qu'il avait à dire, notamment sur l'Euro. Nous avons beaucoup de points communs, c'est déjà bien. Mais c'est aussi une décision personnelle qui me concerne», avait-il expliqué à sa sortie des bureaux de la Fédération. Rappelons que Laurent Blanc avait rempli ses objectifs qui étaient de se qualifier pour l'Euro puis d'en atteindre les quarts de finale. Mais l'équipe de France n'y avait gagné qu'un seul match avant d'être éliminée sans gloire par l'Espagne (0-2) ce qui avait laissé Noël Le Graët «sur sa faim».

«Ce serait dommage qu'il parte, avait affirmé cet après-midi Michel Platini depuis Kiev. Il avait dit lui-même qu'il voulait être en poste en Ukraine, mais aussi en 2014.» Didier Deschamps, sur le départ de Marseille, semble favori pour remplacer l'ancien défenseur central des Bleus. «Il connaît très bien la maison. Il ferait un bon sélectionneur, comme d'autres. Au président de la FFF de choisir», a poursuivi le président français de l'UEFA. Laurent Blanc, lui, est désormais libre de signer où il le désire. Tottenham, qui a aussi des vues sur André Villas-Boas, et l'Inter Milan seraient intéressés.

L'EQUIPE

27.6.12

Japon: Le retour imposé du nucléaire

Dessin de No-río, Japon.
Je tiens à remercier la préfecture de Fukui pour avoir pris cette décision", a déclaré le Premier ministre Yoshihiko Noda lors de sa conférence de presse. Mais comment ose-t-il exprimer des remerciements pour une initiative qui nous expose à nouveau au danger ? Depuis le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, notre pays essaie de changer. La vie humaine doit être notre priorité absolue, et nos régions doivent être réaménagées pour mieux résister aux catastrophes naturelles. Pour ce faire, chacun de nous était prêt à changer de mode de vie.

Autoriser le redémarrage des réacteurs dans les conditions actuelles est une erreur. Le nouveau Japon que nous cherchons à bâtir ne saurait y voir le jour. Tout d'abord, nous n'avons pas encore élucidé l'enchaînement des faits qui a provoqué l'accident de Fukushima. Personne n'en a encore assumé la responsabilité. Et personne n'a vraiment présenté d'excuses. C'est dans cette confusion que le redémarrage va se faire.
La décision du redémarrage des réacteurs n° 3 et n° 4 de la centrale d'Ohi a fini par être prise lors d'une réunion à laquelle ont assisté le Premier ministre et le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Yukio Edano. Il n'y a rien à redire au fait que la remise en service des réacteurs relève en définitive d'une décision politique. Mais encore faut-il que celle-ci soit scientifiquement fondée, de façon à être assez convaincante aux yeux des riverains. Or, les normes de sûreté sur lesquelles repose la décision du redémarrage ont été improvisées en seulement deux jours par l'Agence japonaise de sûreté nucléaire (AJSN), qui relève du ministère de l'Economie. Comment le peuple japonais pourrait-il avoir confiance dans des normes de sûreté établies par l'Agence même qui est au cœur de l'accident de Fukushima ? D'autant plus qu'il est prévu que celle-ci soit prochainement remplacée par un nouvel organisme indépendant. La loi régissant ce nouvel organisme de contrôle tarde à être adoptée.
 Une décision politique prise au mépris de la sécurité
En attendant, il n'existe pas dans notre pays de règles applicables à la sûreté nucléaire. Pourtant, sur la base d'une simple prévision de la compagnie Kansai Electric Power [Kepco, compagnie d'électricité gestionnaire de la région du Sud-Ouest et propriétaire de la centrale Ohi], qui a déclaré unilatéralement que cet été la production d'électricité serait inférieure de 14,9 % à la demande, la décision du redémarrage s'est inexorablement imposée. Les abris antisismiques devant faire office de centres de commande en cas d'urgence et le système de ventilation filtrée ne seront pas en place avant 2015, et les digues ne seront achevées que l'an prochain. Par ailleurs, il n'est pas prévu de procéder à de nouvelles études sur les failles situées aux environs de cette centrale, alors même que des experts ont récemment signalé la possibilité que des glissements de terrain endommagent les réacteurs. En dépit de cette politique déplorable, le peuple continue à espérer que les choses changent. Le gouvernement a élaboré un plan détaillé d'économies d'électricité qu'il a longuement présenté pour solliciter la collaboration de chaque citoyen- cette demande a été acceptée de bon cœur.

Le nombre de foyers qui utilisent les panneaux solaires et les piles à combustible augmente. Les Japonais ont pris l'habitude de s'habiller plus léger pour utiliser modérément le climatiseur. Arroser le sol de l'entrée, accrocher un fuurin[clochettes] à nos fenêtres pour entendre le vent qui passe sont autant de savoir-faire séculaires permettant de survivre à la chaleur estivale. L'important est de nous délivrer de notre dépendance excessive à l'électricité. De plus en plus de personnes commencent à prendre plaisir à réduire leur consommation d'électricité : chaque jour, en surveillant son compteur, on constate le fruit de son effort. Quant aux entreprises, il est peu probable qu'elles renoncent à leur politique d'économies d'énergie dans la mesure où celle-ci contribue à réduire leurs dépenses.
Le Japon doit devenir une économie verte
La prospérité économique ne repose pas sur la production nucléaire, mais sur la durabilité. Une puissance technologique comme le Japon doit prendre la tête du secteur de l'économie verte. Pour ce faire, nous devons fixer à quarante ans la durée maximale de vie d'un réacteur et profiter de ce délai pour perfectionner les techniques d'exploitation des énergies renouvelables. Pendant cette période de transition, on pourra recourir à l'énergie hydraulique et thermique, construire dans tout le pays de petites centrales électriques faisant appel à des technologies comme le charbon propre [la clean coal technology
, qui produit très peu de polluants et de gaz à effet de serre]. Le Japon doit également utiliser la chaleur de récupération, développer ses techniques de stockage de l'électricité et exploiter davantage des ressources comme la biomasse et la géothermie, dont il dispose en abondance. L'avenir de l'économie japonaise repose sur les technologies d'économie d'énergie, qu'il n'a cessé de développer. Les Japonais commencent à avoir une bonne compréhension des problèmes qui se posent dans les régions où sont implantées les centrales nucléaires. Nous devons soutenir ceux qui vivent près du danger, car une vie qui repose sur l'argent du nucléaire ne peut pas tenir. Il est important, pour les uns comme pour les autres, de revoir notre schéma de dépendance vis-à-vis de l'électricité et de procéder à une refonte radicale du système.
Les réacteurs n° 3 et n° 4 de la centrale d'Ohi vont être remis en service, et nous craignons qu'à cela ne succède le redémarrage d'une série de centrales comme celle d'Ikata, à Shikoku, ou de Tomari, à Hokkaido. Car c'est l'ensemble du Japon, pas seulement les régions où se trouvent les centrales, qui revendique plus de sécurité et de tranquillité.
Il nous faut comprendre Fukushima, et aller au-delà des leçons que nous pouvons en tirer. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons enfin panser les blessures de Fukushima. Au-delà du pour ou contre le nucléaire, nous allons bâtir un Japon nouveau et durable.
 
COURRIER INTERNATIONAL