Un nuage d'étourneaux dans la ville de Gretna, en
Écosse.
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26.11.13
Images du Monde - Ecosse
L'image du jour 26-11-2013
Un homme fait voler de gerbes d‘étincelles lors d’un rituel sécualire chinois
qui se déroule dans la province de Zhejiang. Lianhuo, la “Marche du feu”, voit
souvent des douzaines d’homme marcher pieds nus sur le charbon brûlant en signe
de défi au diable et au mauvais sort.
REUTERS/Stringer
23.11.13
Toyota, Honda, Hyundai vont lancer des voitures à hydrogène « zéro émission »
Carlos Ghosn, le patron de Renault et Nissan, n'y croit pas. Comme il ne
croyait pas au succès de l'hybride, rappellent les mauvaises langues… Ce
scepticisme du double PDG des firmes française et japonaise, qui a tout misé sur
l'électrique au décollage pour le moins incertain, n'empêche pas Toyota, Honda
et le coréen Hyundai d'investir sur la voiture à pile à combustible.
Les deux firmes nippones promettent en effet pour le milieu de la décennie la
commercialisation en (petite) série d'une voiture à pile à combustible. Hyundai
va s'y mettre aussi. Le coréen préfère pour sa part louer les véhicules plutôt
que les vendre.
480 kilomètres d'autonomie
Le concept Honda FCEV, ultra-aérodynamique, a fait sa première apparition
publique à l'occasion du Salon de l'automobile de Los Angeles, qui se tient du
22 novembre au 1er décembre. Et ce, alors que Toyota a présenté son FCV au salon
de Tokyo, qui s'est ouvert aux professionnels mercredi dernier.
Le modèle Honda « présente plusieurs directions stylistiques retenues pour la prochaine génération des modèles Honda à pile à combustible, qui devrait faire son apparition au Japon et aux États-Unis en 2015, avant de parvenir en Europe », affirme le constructeur.
Ces futurs modèles Honda profiteront d'un ensemble pile à combustible et
motorisation électrique entièrement hébergé dans le compartiment moteur,
autorisant, selon la firme nippone, « une gestion plus efficace de l'espace
intérieur ainsi que de nouvelles perspectives pour appliquer cette technologie à
d'autres véhicules dans le futur ».
Honda vend déjà confidentiellement depuis quelques années la berline FCX
Clarity, également à hydrogène. Mais le constructeur assure que, avec le nouveau
concept de salon, il a augmenté de 60% la capacité énergétique, en même temps
qu'il a réduit l'encombrement d'un tiers. Il revendique une autonomie de 480
kilomètres avec une recharge de 3 minutes à une pression ne dépassant pas 700
bars.
Même des bus pour 2016
Le Toyota FCV se présente sous forme d'une longue berline de 4,87 mètres de
long, très effilée, prévue pour le Japon, l'Amérique du nord et les pays
d'Europe où il existe des stations de recharge comme la Suède.
Et ce, « autour de 2015 » comme Honda. « Cette technologie est supérieure à l'électrique », souligne Yoshikazu Tanaka, chef adjoint du projet pile à combustible chez Toyota, qui travaille avec BMW. « Vous rechargez le réservoir en trois minutes et disposez d'une autonomie allant jusqu'à 700 kilomètres. L'hydrogène existe à l'état naturel et le véhicule ne rejette que de l'eau », indique-t-il.
Toyota espère vendre chaque année des dizaines de milliers de voitures de ce
type dans la prochaine décennie.
Hino, filiale de Toyota spécialisée dans les poids-lourds, compte de son côté
mettre sur le marché un bus à hydrogène en 2016. Plusieurs expérimentations de
bus urbains ont été déjà menées depuis une dizaine d'années.
Le coréen Hyundai a également montré au salon de Los Angeles son 4x4 à
hydrogène, le Tucson (nommé iX35 en Corée et en Europe) Fuel Cell. Ce véhicule
devrait être diffusé avant les modèles de Toyota et Honda. La Californie sera
visée en premier. Cet Etat américain dispose déjà de neuf stations de
recharge.
Prix encore élevé
Les véhicules à pile à combustible utilisent de l'hydrogène. Ils disposent
d'une motorisation électrique mue par la réaction chimique entre l'hydrogène et
l'oxygène extérieur. Ils sont « zéro émission » et donc extrêmement écologiques.
Ils gardent une large autonomie et proposent donc une utilisation comparable à
celle d'un véhicule thermique classique.
En revanche, ils posent le problème des infrastructures. Une station à
hydrogène coûte cher. Se pose aussi le problème de la sécurité du stockage.
Toyota affirme en tous cas avoir résolu le problème du réservoir à hydrogène du
véhicule lui-même en cas d'accident. Il est désormais quasiment blindé, à
l'épreuve des balles selon la firme nippone. Il faut en effet éviter qu'il
n'explose dans une collision !
Malheureusement, le prix reste très élevé.
« Le coût du système a été divisé par dix depuis 2008. Et il devrait être encore réduit de 50% pour une utilisation commerciale », précise-t-on chez Toyota.
Il n'empêche. Le prix de son FCV avoisinerait encore les 75.000 euros à son
lancement. Pas donné.
En attendant, le prototype de modèle Toyota à pile à combustible, que nous
avons pu essayer sur piste près de Nagoya, se comportait très agréablement, avec
de brillantes accélérations. Son fonctionnement nous est même apparu plus
agréable celui des hybrides du pionnier des voitures essence-électriques.
LA TRIBUNE
République Centrafricaine - Comme au Darfour?
Dans une région où les journalistes sont rares, Peter Bouckaert, directeur de la
section Urgences de l’ONG Human Rights Watch, a raconté son voyage dans la préfecture de l’Ouham, dans le nord du pays. Dans un
long reportage publié dans Foreign Policy, il décrit “les villages vides,
sans âme qui vive”, et ces campements construits par des déplacés dans la
brousse, que l’on découvre après 4 kilomètres de marche dans la rivière, où
“les enfants meurent de la malaria ou de la fièvre typhoïde”.
Il n’y a pas de nourriture dans la forêt, mais on continue à se cacher, car le camp de déplacés de Bossangoa est trop éloigné et les routes sont trop dangereuses, lui confie un père de famille. On vit et on meurt comme des animaux.” L’église de Bossangoa, la ville principale du nord du pays, est devenue un refuge pour 40 000 villageois, “surpeuplé, bruyant et saturé par les fumées des fourneaux artisanaux”.
Mais les musulmans aussi affluent à Bossangoa, dans un autre camp “séparé”, établi à l’improviste, depuis que les chrétiens des antibalaka ont décidé de faire la loi. Le témoignage d’une femme musulmane donne crédit aux craintes d’Adama Dieng, chargé de la prévention des génocides à l’ONU. “Nous allons tuer tous les musulmans et nous allons tuer tout votre bétail”, lui a déclaré le chef d’une milice. Comme le rappelle Peter Bouckaert “le mépris des agriculteurs chrétiens à l’égard des nomades musulmans est bien antérieur au conflit actuel, car ces nomades gardent souvent leur bétail dans les champs, détruisant les récoltes. […] Les revendications territoriales représentent une dimension supplémentaire de la violence en République centrafricaine – tout comme au Darfour.”
Il n’y a pas de nourriture dans la forêt, mais on continue à se cacher, car le camp de déplacés de Bossangoa est trop éloigné et les routes sont trop dangereuses, lui confie un père de famille. On vit et on meurt comme des animaux.” L’église de Bossangoa, la ville principale du nord du pays, est devenue un refuge pour 40 000 villageois, “surpeuplé, bruyant et saturé par les fumées des fourneaux artisanaux”.
Mais les musulmans aussi affluent à Bossangoa, dans un autre camp “séparé”, établi à l’improviste, depuis que les chrétiens des antibalaka ont décidé de faire la loi. Le témoignage d’une femme musulmane donne crédit aux craintes d’Adama Dieng, chargé de la prévention des génocides à l’ONU. “Nous allons tuer tous les musulmans et nous allons tuer tout votre bétail”, lui a déclaré le chef d’une milice. Comme le rappelle Peter Bouckaert “le mépris des agriculteurs chrétiens à l’égard des nomades musulmans est bien antérieur au conflit actuel, car ces nomades gardent souvent leur bétail dans les champs, détruisant les récoltes. […] Les revendications territoriales représentent une dimension supplémentaire de la violence en République centrafricaine – tout comme au Darfour.”
COURRIER INTERNATIONAL
Front National France - Dérapages, quels dérapages?
Il paraît qu’il arrive au FN de « déraper ». C’est comme ça que titrent
les journaux lorsque le parti de Marine Le Pen est pris en flagrant
délit d’être ce qu’il est. Enfin, il ne s’agit pas vraiment du FN, mais de
candidats du FN. Enfin, pas vraiment des candidats du FN, plutôt des
«erreurs de casting», comme l’a précisé le vice-président du FN,
Florian Philippot, à propos de cette Anne-Sophie Leclere, chef de file pour les
élections municipales à Rethel, dans les Ardennes. La brave femme avait
comparé Christine Taubira à un singe sur son compte Facebook. Elle avait
ajouté qu’elle préférait voir Taubira «dans un arbre après les branches
plutôt qu’au gouvernement».
Le dernier «dérapage» en date, on le doit à Joris Hanser, candidat FN
à la mairie de Rixheim, dans le Haut-Rhin. Le jeune étudiant en médecine de
20 ans a «dérapé» à plusieurs reprises sur Twitter. Après la victoire de son
parti à Brignoles, il a fêté ça en gazouillant: «À Brignoles, ce matin,
die Ausweise étaient à retirer en sous-préfecture.» Sur son compte
Facebook, il avait précédemment défendu l’idée selon laquelle la
colonisation avait été «une chance» pour l’Algérie. Toujours sur
Facebook, le jeune homme «like» Radovan Karadzic... Le pauvre gamin ne sera pas
candidat FN à Rixheim, a décidé la direction du parti. «Sur le coup,
j’étais dégoûté, mais je n’en veux pas au Front national. Je vais continuer
à militer pour eux», a commenté Joris Hanser avant de conclure sa
mésaventure médiatique ainsi: «Cela me servira de leçon, il y a des
choses qu’on ne peut pas dire quand on est candidat.» Non, en effet, se
laisser aller à être soi-même lorsqu’on est candidat FN est très
déconseillé.
En fait, il n’est pas conseillé non plus aux militants FN d’être
eux-mêmes en période préélectorale. La candidate FN à la mairie de
Saint-Alban, en Haute-Garonne, Nadia Portheault, a quitté le parti parce
qu’elle ne supportait plus les remarques racistes de la part de militants
locaux. Il faut dire qu’elle est d’origine algérienne et que son nom de jeune
fille est Djelida... «Toi et tes enfants, vous êtes bons pour le
four», lui aurait dit un responsable du FN du département.
Noooooon... Ce n’est pas possible! Le FN ne va quand même pas virer une partie
des militants du bled de Mme Portheault! En effet. Le FN porte plainte contre
son ex-candidate pour diffamation.
En titrant sur les «dérapages» du FN, les journaux laissent entendre
que les propos tenus par des membres du FN ne sont pas représentatifs de ce
qu’est profondément le FN. Le FN s’est longtemps présenté comme le parti qui
disait tout haut ce que les Français pensaient tout bas. Les adhérents au FN
ont cru au message, et c’est même sans doute pour ça qu’ils ont rejoint le
parti de Le Pen. Enfin, on peut ouvrir notre gueule! Eh bien, non, c’est trop
tôt, les enfants... Vous pourrez vous permettre de lâcher la bride de votre
inconscient lorsque nous serons au pouvoir. Un peu de patience...
Comment expliquer que ces «dérapages» racistes aient lieu massivement
au FN? Pourquoi les candidats des autres partis ne «dérapent»-ils pas dans les
mêmes proportions que ceux du FN? La direction du FN prétend qu’elle ne peut
pas fliquer tous ses candidats, qui sont pourtant moins nombreux que les
candidats des autres grands partis... La vérité, c’est que personne ne
«dérape» au FN! Pour un membre du FN, «déraper» consisterait à lire à haute
voix la Déclaration universelle des droits de l’homme. Contester le portrait
que Valls a dressé des Roms, aux «modes de vie extrêmement différents des
nôtres», ça, ce serait un «dérapage»!
Oui, le FN a changé. Hier, sous la direction du père Le Pen,
il montrait sa vraie nature. Aujourd’hui, sous la direction de la fille, le FN
cherche à dissimuler ce qu’il est vraiment. Pour ça, le FN ne peut
manifestement pas compter sur des candidats décidément trop nouilles.
Heureusement qu’il y a des journalistes qui sont là pour maquiller en
«dérapages» de sincères professions de foi.
Photos - Animaux - Colombie
Un chien policier colombien et son maître s'amusent pendant l'ouverture de la
quatrième réunion des ministres de la sécurité publique des Amériques à Medellin
Afrique du Sud - Opération de secours pour un chien tombé dans le plus grand cratère creusé par l'homme
Des sauveteurs tentaient samedi de secourir un chien tombé dans le «Big Hole»
de Kimberley, un gigantesque cratère artificiel profond de près de 200 mètres,
dans le centre de l'Afrique du Sud, ont indiqué les secours. Le chien, tombé
pour une raison inconnue au début de la semaine dans le «Big Hole» (grand trou),
a trouvé refuge sur une saillie de la paroi après avoir nagé dans le lac situé
au fond du cratère.
«Une équipe de secours de sept personnes va descendre. Ils vont se stabiliser
mutuellement. Puis une seule personne va faire les derniers mètres et secourir
le chien», a indiqué Vanessa Jackson, porte-parole du service de secours ER24.
L'opération devrait prendre plusieurs heures, a-t-elle précisé à l'agence
Sapa.
«Je crois qu'ils essaient de donner à manger au chien»
Le chanteur Kurt Darren, qui a offert de financer les opérations, a précisé
que le sauvetage était rendu difficile par l'instabilité de la paroi. «Je crois
qu'ils essaient de donner à manger au chien, en ce moment. Vous devez vous
rappeler que le chien est là depuis six jours», a-t-il dit à la mi-journée à la
radio 702.
Principale curiosité touristique de Kimberley, le «Big Hole», vestige d'une
ancienne mine de diamants du groupe de Beers, est considéré comme la plus grosse
cavité jamais creusée par l'homme.
20 Minutes Avec AFP
Images du Monde - Japon
Vue aérienne de l'île volcanique en formation en pleine mer, à 1.000km au sud
de Tokyo, près des îles d'Ogasawara.
22.11.13
Voilée, Boutin s'attaque à Hollande sur une chaîne iranienne
La
présidente d'honneur du Parti chrétien démocrate a vivement critiqué l'action de
François Hollande sur une chaîne de télévision iranienne. Dans cette interview
remarquée jeudi soir par BFMTV, Christine Boutin apparaît couverte d'un voile
bleu.
L'interview a été réalisée en France.
Mais, pour répondre aux questions de la chaîne iranienne PressTV, Christine
Boutin a consenti la semaine dernière à se coiffer d'un voile bleu, dont le port
est obligatoire en Iran pour toutes les femmes depuis 1979. La vidéo de
l'entretien a été relevée jeudi par BFMTV. Accompagnée de son allié pour les élections européennes, l'ex-vice président
du FN Jean-Claude Martinez, la présidente d'honneur du Parti chrétien démocrate
commentait un sujet de cette chaîne, proche du pouvoir iranien, sur la
popularité en berne de François Hollande.
"François Hollande a la cote de popularité la plus basse de
tous les présidents et pas seulement en raison de la façon dont il s'occupe des
questions d'immigration", affirme Christine Boutin. L'ex-ministre va même plus
loin en assurant que "la question qui se pose aujourd'hui est de savoir s'il
sera capable d'aller jusqu'au terme de son mandat". "Personnellement, j'en
doute", avance-t-elle.
"Il n'a tenu aucune de ses promesses, à l'exception du mariage homosexuel"
Mais celle qui fut l'une des
principales figures de l'opposition au mariage pour
tous évoque également son sujet de prédilection. "Il n'a tenu aucune de ses
promesses, à l'exception du mariage homosexuel, ce qui n'a fait que diviser le
pays encore plus", regrette-t-elle devant la caméra. En Iran, l'homosexualité
est passible de la peine de mort.
A ses côtés, Jean-Claude Martinez
s'en est quant à lui pris à la politique étrangère de la France, alors que Paris tente de négocier un accord avec Téhéran sur le dossier
nucléaire iranien. "En bombardant la Libye, nous avons déstabilisé l’Afrique
subsaharienne et créé le Mali", assène-t-il ainsi.
A.F. - leJDD.fr
La Grèce tourne le dos à l'Union €uropéenne
Dessin de Chapatte, Le Temps, Suisse |
Que se passerait-il si l'un des "pays assistés" finissait par
dire "non" ? Telle est la question que certains responsables de la
troïka des bailleurs de fonds internationaux (FMI, BCE, CE) commencent à se
poser au sujet de la Grèce. Au terme d'une année au pouvoir marquée par un
entêtement croissant face aux exigences de réformes, le gouvernement de
coalition grec répète à l'envi qu'il n'acceptera plus aucune mesure
d'austérité.
A bien des égards, la Grèce ne
choque plus. L'essentiel de sa dette étant détenu par ses sauveurs
institutionnels - les gouvernements européens, les institutions de la zone euro
et le Fonds monétaire international - le marché financier n'y prête plus guère
attention.
En outre, les litiges entre Athènes et les gestionnaires de plans de
sauvetage sont devenus si courants qu'ils passent désormais inaperçus, y compris
à Bruxelles et Berlin, où les décideurs politiques sont largement habitués aux
caprices de la Grèce.
Si l'on en juge par le sentiment d'exaspération à peine dissimulé qui règne
chez les négociateurs ces derniers jours, les tables rondes en cours, qui durent
depuis deux mois, semblent refléter un changement de méthode, et non pas
seulement de braquet.
A première vue, le litige porte sur [...] lire
la suite sur presseurop.eu
COURRIER INTERNATIONAL
L'image du jour 22-11-2013
Efforts humanitaires aux Philippines
21 Novembre 2013, un hélicoptère de l’armée philippine largue des bouteilles
d’eau à Tolosa, sur l‘île de Leyte, pour les survivants du typhon Haiyan. Au
moins 4000 personnes ont été tuées lors du passage du typhon, le 8 novembre,
provoquant par ailleurs des dégâts matériels considérables. REUTERS/Erik De
Castro
21.11.13
L'image du jour 21-11-2013
Le passager d’un ferry qui circulait devant l’opéra le plus célèbre
d’Australie a saisi cet incroyable cliché par un après-midi d’hiver dans
l’hémisphère sud. REUTERS/Daniel Munoz
Lorsque Hercule Poirot enquête sur la mort d'Arafat
Hercule Poirot marqua une pause avant de pénétrer dans le bureau. La
rencontre déplaisante avec les soldats israéliens au portail avait irrité le
grand détective. Il n'était pas sorti de sa retraite pour être humilié de la
sorte, se dit-il. Les soldats s'étaient moqués de la moustache dont il prenait
si grand soin et lui avaient demandé s'il essayait de passer de "l'aide
humanitaire" en douce [aux Palestiniens] sous son ventre rebondi.
L'allure de Poirot était un sujet sensible pour lui, mais il n'allait pas
laisser ces idiots le distraire du travail qui l'attendait, et qui était
peut-être le plus grand défi qu'il ait eu à relever. Il ouvrit la porte et
entra.
Souha Arafat l'accueillit avec un sourire. Elle portait un élégant tailleur
noir et avait l'apparence soignée qui va de pair avec la grande richesse. Mme
Arafat avait demandé à Poirot d'enquêter sur l'assassinat de son mari, l'ancien
leader palestinien Yasser Arafat. Le fait que plusieurs années avaient passé
depuis la mort [en 2004] de celui-ci était l'une des nombreuses complications
entourant l'affaire. Le décès avait été attribué dans un premier temps à des
causes naturelles mais de récents indices [le rapport d'une équipe médicale
suisse a évoqué de fortes doses de polonium trouvées dans des prélèvements sur
le cadavre d'Arafat] faisaient maintenant penser à un acte criminel. Poirot
n'avait pas pu résister à mener l'enquête. Une dernière fois.
Le principal suspect se trouvait dans le coma
Le défunt avait-il des ennemis ? Et comment ! Tout le monde, depuis ses
principaux adversaires, les Israéliens, jusqu'à ses rivaux parmi les dirigeants
arabes en passant par bon nombre de leaders dans son propre camp, pouvait être
inclus dans le vaste club des ennemis d'Arafat. Poirot savait cela mais il
voulait entendre la version de sa femme. Avec la méticulosité qui était la
sienne, il décida de ne pas exclure la veuve du rang des suspects, même si elle
l'avait engagé.
Le principal ennemi d'Arafat et premier suspect se trouvait dans le coma non
loin de l'endroit où Poirot s'entretenait avec Mme Arafat. [L'ancien Premier
ministre israélien] Ariel Sharon, dans le coma [depuis 2006], avait essayé
plusieurs fois d'assassiner l'ancien leader palestinien avant de parler
ouvertement de ses tentatives. Mais il ne pouvait plus répondre à aucune
question. La seule option du détective était de parler à son successeur et allié
proche, Benyamin Nétanyahou, un homme qui avait haï Arafat et voulu se
débarrasser de lui avec autant de force que Sharon.
"Je pense personnellement que c'est l'Iran", confia Nétanyahou à Poirot après
de brèves salutations. Poirot réprima un sourire narquois : "Mais M.
Nétanyahou, on dirait que c'est votre réponse à tout dernièrement ! Vous ne
pouvez pas être sérieux", lança-t-il. Sa répartie avait été plus corrosive qu'il
ne l'avait voulu, mais cet homme avait un sacré culot ! "Les Iraniens haïssaient
Arafat et avaient accès à des membres de son sérail", répondit l'Israélien.
"Pourquoi l'aurions-nous assassiné de cette façon ? Si nous avions voulu le
tuer, nous aurions bombardé sa résidence."
Servir les intérêts de pouvoirs étrangers
"Oui, cela vous aurait ressemblé davantage, nous connaissons tous votre
marque de fabrique", fit Poirot. "Mais les conséquences auraient été plus
grandes. Nierez-vous que sa mort vous a arrangé ?". Le sang-froid du détective
était visiblement entamé par l'impertinence de son interlocuteur. "Nous ne
pouvons pas être tenus responsables à chaque fois que la mort de quelqu'un tombe
bien pour nous", rétorqua Nétanyahou en souriant jusqu'aux oreilles. Il
s'amusait manifestement beaucoup. N'empêche, pensa Poirot, nous devons garder
l'esprit ouvert.
Le détective devait rencontrer le successeur d'Arafat, Mahmoud Abbas, une
demi-heure plus tard. Cet homme ambitieux mais sans la personnalité qui aurait
dû aller avec - en fait, selon certains, sans personnalité du tout - était
également un suspect évident. Il avait gagné à remplacer Arafat et pouvait
servir les intérêts de pouvoirs étrangers. Poirot détermina sa stratégie
d'interrogatoire.
La vue de la moustache d'Abbas éveilla momentanément l'intérêt du détective,
mais il se dissipa rapidement. La moustache de cet homme était une honte. Il
était clair qu'il n'en prenait pas bien soin et n'utilisait aucun onguent. La
touffe de poils au-dessus de sa lèvre méritait à peine le nom de moustache.
"Avez-vous assassiné Arafat ?" La première question de Poirot prit Abbas par
surprise. Elle reflétait l'irritation causée chez Poirot par le fouillis poilu
sur le visage du Palestinien.
"C'est clairement un complot sioniste"
"Certainement pas !", répondit-il. "Qu'en aurais-je retiré ? C'était
mon camarade !" Son ton manquait de conviction, et son manque de courage dégoûta
Poirot. "Vous avez pourtant clairement profité de sa mort". Il espérait briser
les faibles défenses d'Abbas par une attaque soutenue. "Je n'admettrai pas
d'être interrogé de cette façon !" s'insurgea ce dernier. "Je vais déposer une
plainte auprès des Nations unies ! Je ne me laisserai pas intimider et accuser
de meurtre sans rien faire ! C'est un coup monté des Israéliens ! Et sinon,
c'est Dahlan [Mohammed Dahlan, ancien responsable palestinien de la sécurité
préventive, qui était brouillé avec Arafat] ! Ou les deux ensemble
!".
Sur le chemin de son hôtel, Poirot récapitula les faits. Il décida qu'il lui
restait un suspect à qui parler. Comme il était impossible de se rendre à Damas,
il arrangea un entretien téléphonique avec Bachar El-Assad. Les dirigeants
syriens étaient de vieux ennemis d'Arafat et avaient toujours essayé de le
renvoyer dans ses platebandes. Poirot décida qu'il valait mieux adopter la
manière douce.
"C'est clairement un complot sioniste visant le coeur de la nation arabe, qui
bat à Damas" [Damas est historiquement considéré comme le coeur battant
du monde arabe], affirma Assad. "Arafat et moi avions nos différences, il avait
fait la paix avec l'entité sioniste, mais son assassinat servait clairement
leurs intérêts." Le détective choisit ce moment pour poser la question suivante
: "Mais vous avez vous-même beaucoup négocié avec les Israéliens. N'aviez-vous
pas intérêt à faire disparaître Arafat ?". Poirot se prit à penser à la
moustache d'Assad. "Ecoutez, qui a tué Jésus ? Nous connaissons tous deux la
réponse. Et c'est la même dans cette affaire." La réponse rhétorique du Syrien
amusa le détective. Les Romains auraient difficilement pu assassiner Arafat,
plaisanta-t-il en son for intérieur.
Situation chaotique
De retour à son hôtel, il dégusta une tisane du pays en réfléchissant aux
évènements de la journée. Les saveurs parfumées éveillaient ses sens. "C'est
délicieux", se dit-il, "je dois penser à en ramener". Il était convaincu que
toutes les personnes avec qui il avait parlé dans la journée lui avaient menti.
Chacune pouvait être l'assassin et peut-être deux ou plus s'étaient associées
pour commettre le crime. Le travail de Poirot était de mettre de l'ordre dans
cette situation chaotique, d'écarter toutes les distractions et de dégager la
vérité.
"Ce ne sera pas possible cette fois", se résigna le détective. Il se heurtait
à la même conclusion que beaucoup d'autres avant lui. La Raison et le Levant [le
Moyen-Orient] sont deux choses difficiles à concilier. "A moins que quelqu'un
n'ait vu un homme corpulent quitter la demeure d'Arafat la nuit où le poison a
été administré, nous ne connaîtrons jamais la vérité", gloussa Poirot
pour lui-même.
COURRIER INTERNATIONAL
11.9.13
Photo - Genève au fil des temps
Auguste Garcin (attribué à), Genève, le pont du Mont-Blanc et l'île Rousseau vus
de la rive droite avec, à l'avant-plan, les vapeurs Simplon et Hirondelle, 1862,
épreuve argentique, 115 x 217 mm, inv. VG P 0169
© BGE, Centre d?iconographie genevoise
© BGE, Centre d?iconographie genevoise
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