Le chef de l’Etat a construit son image sur ses liens avec la police. A quelques mois de la campagne, cette image de « premier flic de France » est devenue dérangeante et l’Elysée tente de s’en débarrasser. Une belle leçon de marketing.
Pour une fois, il n’était pas là. Lundi après-midi, avaient lieu les obsèques du lieutenant Eric Lalès de la Bac d’Aix-Provence, décédé jeudi après avoir été touché par une rafale de Kalachnikov. Si Claude Guéant était présent à la cérémonie, Nicolas Sarkozy était absent. Il s’était pourtant rendu vendredi au chevet du policier à Marseille, peu avant sa mort.
Sa visite à Marseille lui a, en tous cas, valu une belle polémique. Nicolas Sarkozy a été accusé d’avoir annoncé la mort de policier jeudi dans la journée alors que certains de ses collègues prétendaient qu’il serait décédé dans la nuit précédente. Une rumeur rapidement démentie. De même, l’annonce de l’octroi de 150 nouveaux fusils à pompe aux Bac (une revendication du syndicat policier de droite Alliance) a également été critiquée dans les rangs de la police. Unité SGP-FO, le syndicat proche de la gauche, dénonçant le « problème de fond » non réglé du manque d’effectifs.
Il est vrai que le terrain de la sécurité est glissant pour le chef de l’Etat. Et encore, ces derniers temps, l’Elysée a voulu éviter toute accusation de surenchère. Nicolas Sarkozy ne s’exprime presque plus sur l’immigration, il n’a pas dit un mot sur l’affaire Agnès. A Marseille, si la visite au policier était inévitable, le chef de l'Etat s’est contenté d’une déclaration dans la cour de l’Hôtel de Police de Marseille et non d’une conférence de presse grandiloquente avec passage des troupes en revue. Ce déplacement n'était même pas prévu au départ, le chef de l’Etat était présent dans la ville pour un tout autre évènement, en l'occurence le Congrès du PPE.
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