«Le gouvernement n'est ni aveugle, ni sourd et je ne resterai pas muet», a déclaré Pedro Passos Coelho au cours d'un débat au Parlement.
«Je ne confonds pas la détermination et l'intransigeance», a-t-il ajouté soulignant qu'il était disposé à «discuter du problème» des nouvelles mesures de rigueur.
Pedro Passos Coelho, a provoqué la colère de ses compatriotes en prévoyant pour l'année prochaine une hausse des cotisations sociales des salariés, qui passeront de 11% à 18%, tandis que les cotisations patronales reculeront de 23,75% à 18%.
Le Portugal, qui a obtenu en mai 2011 une aide de 78 milliards d'euros de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, a vu son économie enregistrer un recul de plus de 3% au deuxième semestre tandis que le chômage frappe plus de 15% de la population active.
Vague de critiques
Le Premier ministre a rappelé qu'il avait déjà rencontré récemment les partenaires sociaux et devait entendre leurs propositions au cours d'une nouvelle réunion, lundi prochain.
«Nous n'accepterons aucune modification des barèmes des cotisations sociales, qui entraînerait une baisse de salaires même d'un centime», a déclaré après une rencontre avec le Premier ministre, Armenio Carlos, le secrétaire général de la CGTP, le principal syndicat portugais.
La CGTP a prévu un grand rassemblement à Lisbonne le 29 septembre. Les nouvelles mesures de rigueur ont provoqué une vague de critiques et la colère des Portugais dont plusieurs centaines de milliers ont défilé samedi dernier à Lisbonne et dans une trentaine de villes du pays.
Les déclarations du Premier ministre ont précédé une réunion du Conseil d'Etat, un organe consultatif, convoqué par le président Anibal Cavaco Silva, inquiet lui aussi de l'ampleur de la contestation.
«Voleurs, voleurs...»
La réunion devait être suivie soit d'une déclaration du président, soit d'un communiqué, a indiqué la présidence.
Alors que le Conseil était réuni, des milliers de personnes se sont rassemblées devant la présidence pour protester contre le renforcement de la rigueur. «Voleurs, voleurs...», «le peuple est fatigué d'être volé et humilié», ont scandé les manifestants qui répondaient à l'appel sur les réseaux sociaux d'un mouvement apolitique, déjà à l'origine des manifestations de samedi dernier.
Plus de 15'000 personnes avaient annoncé sur Facebook leur intention de manifester à Lisbonne pour démontrer leur «extraordinaire volonté de changement» tandis que des rassemblements ont eu lieu dans une quinzaine de villes.
LA TRIBUNE DE GENEVE