C’était un début de soirée comme
beaucoup d’autres; à la différence qu'on était samedi et qu’en ce début de mois
de mai le parfum des fleurs nous rendait particulièrement volatiles ; je m’apprêtais,
donc, à sortir sans avoir, auparavant, pris le soin de vérifier que ma sœur s’était bien échappée par la fenêtre de sa
chambre comme d’habitude…
Sauf, qu’au moment de partir mon
père me fit signe de vouloir sortir lui aussi. Interloqué, je lui demandai quelle
voiture il souhaitait prendre, sachant qu’il n’en avait pas et que moi je
détenais toujours ma Renault 4 en fin de vie, et une Fiat 124; cela n'éludait en rien les questions que je me posais sur son changement d’attitude...
Il prît la 4 CV. Après l’avoir
informé des dangers qu’il courrait avec la caisse à bout de souffle, je partis
moi-aussi.
La soirée, après avoir éclusé
moultes boissons alcoolisées se passait normalement, quand mon père, me
trouvant tout-à-fait par hasard auprès d’un débit de boissons près de la gare,
me fit savoir qu’en peu de temps il rentrerait à la maison mais pas avec la
Renault 4, plutôt avec la Fiat. Et il s’éloigna.
En fin de soirée ne le voyant pas
revenir, je décidai de prendre la « catcharre » en prenant soin
de laisser, sous le tapis, les clés de l’autre voiture.
Et il les a trouvées…
Quelque temps après il m’a
raconté qu’il avait pris un avion pour la Tailande… que le voyage avait été
mouvementé au départ, l’appareil n’arrivant pas à prendre de l’altitude, volant
entre panneaux publicitaires et câbles électriques, qu’il avait eu très peur
mais qu’un voyageur à son côté avait été d’une grande prévenance en l’aidant et
rassurant.
C’était moi, papa !!!
24-05-2015
JoanMira