C'est un des rares monuments civils (avec la porte Cailhau) que la ville
conserve du Moyen Âge. Elle
vient d'être restaurée.
Elle a été édifiée au XVe siècle sur les restes de l'ancienne Porte Saint-Éloy (dite
aussi porte Saint James) du XIIIe siècle (adossée à l’église Saint-Éloi du XIIe siècle), ouverte sur le rempart du XIIIe siècle et sous laquelle passaient les
pèlerins de
Saint-Jacques en route pour Compostelle. D'où le nom de la rue Saint-James
voisine, Saint-James étant le nom anglais de Saint-Jacques[2].
Elle est composée de
deux tours circulaires de 40 mètres de haut reliées par un bâtiment central et
dominée par le léopard d'or. À l'origine c'était un
ensemble de quatre tours rondes et crenelées auxquelles furent adjointes, au XIIe siècle, deux autres tours et ne
s'élevait que d'un étage. Ces deux dernières se situaient à l'emplacement du
milieu de l'actuel cours Victor Hugo qui était à l'époque un fossé longeant le
rempart.
Toutes les modifications
successives effectuées entre le XVe et le XVIIe siècle transformeront la physionomie
primitive de cette porte devenue beffroi, le clocher du ban communal lui ayant été adjoint dès le XVe siècle.
Les magistrats de la ville sonnaient la cloche pour
donner le signal des vendanges et
alerter la population en cas de débuts d'incendies.
C'est la raison pour
laquelle elle est depuis toujours le symbole à la ville et figure encore
aujourd'hui sur les armoiries de
la cité.
Les Bordelais étaient très attachés à cette cloche.
D'ailleurs, lorsque le roi voulait les punir pour leur insubordination, il lui
suffisait de la faire enlever : les habitants ne tardaient guère alors à rentrer
dans le rang pour retrouver leur emblème[3]... C'est ainsi qu'elle est enlevée aux
Bordelais par le roi Henri II et brisée pour les punir de leur révolte de 1548 (la jacquerie des
pitauds); la cloche revient en 1561 pour
la plus grande joie du bon peuple.
Après l'incendie de 1755, crénelage et campanile viennent couronner les tours couvertes en
forme de poivrière.
Au centre de la grille
en fer forgé (XVIIIe siècle) qui ferme la baie dans
laquelle se trouve la cloche, un écusson représente les armes de la ville tandis
que, face nord, des gargouilles
grimaçantes du XVe siècle subsistent avec, au-dessous, des
inscriptions gravées sur marbre noir et
datées de 1592.
La cloche actuelle fut
coulée en juin 1775 par le fondeur Turmel.
Elle pèse 7 800 kg pour deux mètres de hauteur et de diamètre[3]. Elle est classé au titre d'objet depuis
le 4 juillet 1991[4]. Elle a
sonné la commémoration de la victoire du 8 mai 1945[2], depuis en raison de son poids et des
risques de fissures que pourraient provoquer les vibrations de la cloche, elle
n'a sonné qu'à quelques reprises, lors de sa remise en place dans le campanile,
suite à sa restauration et lors de la visite du Général de
Gaulle dans la ville, le 10 avril 1961.
Elle sonne tous les ans
le 11 Novembre en présence de nombreux spectateurs à 11 heures[réf. nécessaire].
Représenté sur la girouette, le léopard anglais
rappelle les armes de la province de la Guyenne anglaise dont Bordeaux était la capitale.
L'horloge construite en 1759 d'après les plans du mathématicien et astronome Paul Larroque a remplacée celle de 1567
exécutée par Raymond Sudre. Au-dessus d'elle se trouve un cadran à équation
solaire.