Voilà une expression qui manifeste un 'optimisme' démesuré, ne donnant que de faibles chances à certains de ceux qui sont pleins de bonne volonté.
Dit autrement, si, malgré une volonté évidente de bien faire, on s'y prend comme un manche et on produit une catastrophe, on sera damné (et peut-être bien pour l'éternité).
Interprété autrement : gardez les doigts de pieds en éventail, ne tentez surtout rien, même si vous en avez envie, car ça risquerait de vous retomber dessus. Très bon exemple pour les enfants !
Ici, 'pavé' est une métaphore ancienne (il ne s'agit pas vraiment des pavés sous lesquels on a pu trouver la plage en 68) pour signifier 'recouvert complètement'.
Chez nous, cette expression n'est utilisée que depuis le XIXe siècle, mais elle semble avoir une longue histoire.
Saint François de Sales, au XVIe siècle en cite une version latine de Saint Bernard datant du XIIe. Puis, chez nos amis Grands-Bretons, au XVIIe, on disait (en anglais, bien sûr) "l'enfer est plein de bonnes intentions" avant qu'au XVIIIe le 'plein' soit remplacé par 'pavé de', sous l'influence de l'expression du XVIe qui disait "paver la voie à (quelque chose)" pour "préparer la voie...".
Ce n'est qu'ensuite, une petite traversée de la Manche plus tard, qu'elle est citée dans nos dictionnaires.
Mais on peut remonter encore plus loin, dans la tradition chrétienne, où il est dit que "les bonnes résolutions ne suffisent pas, sans leur réalisation, à éviter le mal et la damnation".
Avec ici une nuance importante : l'absence d'exécution mène à l'enfer, alors que dans notre locution il est dit, au contraire, que c'est la (mauvaise) réalisation qui y mène.