Elles avaient été enlevées en 2014. Issues de la minorité kurde des yézidies, ces femmes sont considérées comme des hérétiques par les fanatiques de l’État islamique (EI) et traitées comme des « esclaves » par l’organisation djihadiste. Début juin, elles ont été conduites à Mayadeen, une ville située dans la province syrienne de Deir Ezzor, contrôlée par les djihadistes. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) rapporte qu’elles sont 42 à avoir été vendues à des combattants « djihadistes pour des prix allant de 500 à 2000 dollars ». Le directeur de l’OSDH, Rami Adbel Rahmane, ajoute : « Certaines avaient été enlevées avec leurs enfants, mais nous ignorons ce que sont devenus les petits. »
Ce n’est pas la première fois qu'EI, accusé de crimes contre l’humanité par l’ONU, procède à la vente de femmes yézidies, qui sont ensuite mariées à des combattants djihadistes. La persécution des femmes yézidies avaient commencé dès la proclamation du califat, en juin 2014. En août, après l’offensive du mont Sinjar, le fief de cette minorité kurde dans le nord de l'Irak, chacun s'interrogeait sur le sort qui avait été réservé à la population. Celles qui avaient réussi à faire fuir leurs bourreaux avaient ensuite pu témoigner des enlèvements de certaines femmes, enlèvements qui avaient ensuite été revendiqués par les islamistes eux-mêmes en octobre 2014, dans le magazine de propagande de l'organisation, Dabiq. « Après avoir été capturés, les femmes et les enfants yézidis ont été "attribués", conformément à la charia, à des combattants ayant participé aux opérations du Sinjar, après qu'un cinquième des esclaves a été transféré à l'autorité de l'État islamique en tant que khums ("butins de guerre") », pouvait-on lire.
Les femmes yézidies ne sont pas les seules à être touchées par ces violences. Car l’État islamique considère l'ensemble de cette minorité, qui n'est ni musulmane ni arabe et pratique un culte qui lui est propre, comme appartenant à une secte impie. Lors de l'offensive menée en août 2014 dans la région du mont Sinjar, l'EI avait exécuté de nombreux hommes, avant d’enlever des centaines - voire des milliers - de femmes, selon Amnesty International.
Le Figaro - France