Nombre total de pages vues

29.3.12

Tibet : "Pourquoi j'ai choisi de m'immoler"


Le Tibétain Jamphel Yeshi, qui s'est sacrifié par le feu à New Delhi lundi, a succombé à ses blessures mercredi.

Las du désintérêt de la communauté internationale pour leur combat, malgré l'immolation par le feu d'une trentaine de moines bouddhistes en un an, les Tibétains ont décidé d'exporter leurs suicides en dehors de leur région. Lundi, Jamphel Yeshi, un Tibétain en exil de 27 ans, s'est transformé en torche humaine lors d'un rassemblement en plein centre-ville de New Delhi, en Inde, organisé contre la venue dans la capitale fédérale indienne du président chinois Hu Jintao.
Le corps assailli par les flammes, les cheveux en feu, il s'était mis à courir en hurlant dans la rue, provoquant le choc et la stupeur parmi les manifestants, rapporte l'AFP. Depuis cet acte désespéré, la police indienne s'est livrée à des dizaines d'arrestations de manifestants tibétains pour préparer au mieux le sommet des pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud), qui a lieu ce jeudi à New Delhi.
Étant interdits de manifester par les autorités chinoises, les Tibétains utilisent le suicide par le feu comme ultime moyen de protester. Cela fait vingt ans qu'ils se plaignent d'un "génocide culturel" perpétré par les autorités chinoises, issues de l'ethnie Han, fortement majoritaire en Chine. "La culture tibétaine, la langue, l'identité, tout ceci est considéré comme une menace favorisant le séparatisme et la désintégration", affirme au Point.fr Samdhong Rinpoché, ancien Premier ministre du gouvernement tibétain en exil.