Conçu dès 1190 pour Philippe Auguste qui ne désire plus résider au palais de la Cité, étriqué et indigne de la puissance royale, selon lui, le château fort du Louvre affiche avant tout une vocation défensive. Il se dresse sur la Seine pour bloquer tout passage, marquant la limite ouest des remparts qui protègent la ville des invasions anglaises. On remarque que l'emplacement des Tuileries ou de la Concorde reste pour l'instant occupé par des champs vierges de toute construction. Le fort se distingue par un énorme donjon cylindrique de 31 m de hauteur, protégé par un fossé sec, dont les fondations sont les seuls vestiges encore visibles dans le Louvre d'aujourd'hui (dans une crypte sous la Cour carrée).
A partir du XIVe siècle, l'extension des quartiers replace le Louvre à l'intérieur de la ville. Sous Charles V, une nouvelle enceinte plus large est construite et l'édifice abandonne son rôle défensif pour profiter de nombreux embellissements, gommant peu à peu la rusticité militaire: ouvertures de fenêtres dans la muraille du donjon, toits d'ardoises ouvragés, ornementations diverses, jardin à l'ouest…
Les agrandissements se poursuivent sous le règne des Bourbons, d'Henri IV à Louis XVI, pour célébrer et affirmer dans la grandeur l'autorité absolue du roi. C'est l'expropriation des quartiers entre le palais du Louvre et celui des Tuileries, la mise en chantier de la Grande Galerie, de la Cour carrée, le prolongement des Tuileries et leur fameux jardin redessiné par Le Nôtre. Une somme de grands desseins achevés sous le règne de Napoléon III de 1852 à 1870 (l'image illustre la physionomie du Louvre sous Napoléon 1er vers 1810).