Une candidate Front national contre un candidat socialiste : c’est l’affiche du second tour de la législative partielle organisée ce dimanche 8 février dans la 4ème circonscription du Doubs pour désigner le successeur de Pierre Moscovici, nommé commissaire européen. Une affiche en forme de pire cauchemar pour l’UMP de Nicolas Sarkozy, confrontée à l’épineuse question de la consigne de vote.
A Genève,
Le Temps rappelle que "la question du Front républicain empoisonne la droite depuis des années. [...] La cacophonie [à l’UMP] entache en tout cas encore un peu plus [le retour de Nicolas Sarkozy] au-devant de la scène politique. Mal élu en novembre dernier à la tête du parti, [il] peine à trouver ses marques. Piégé par l’unité nationale qui s’est imposée après les attentats, il n’a pas su incarner une opposition offensive. […] La disqualification du candidat de l’UMP dans le Doubs dès le premier tour s’ajoute à la liste des ratés", juge le quotidien suisse.
Enjeux élevés
Dans un édito intitulé "Un résultat alarmant", le
New York Times considère que la position du "ni-ni" entérinée par le bureau politique de l’UMP du 3 février dernier "revient à remettre la victoire au Front national. Certes, ce n’est l’élection que d'un siège et le taux de participation au premier tour a été faible. Mais les enjeux sont très élevés pour la France. La popularité du Front national est en augmentation constante. Comme beaucoup le craignaient, les attaques terroristes ont été exploitées par le parti pour continuer d’attiser les peurs envers les musulmans et les immigrés", rappelle le quotidien américain.
Qui ne manque pas de remarquer qu'Alain Juppé "a visé juste en écrivant sur son blog que si le Front national arrivait au pouvoir, ce serait 'une catastrophe' pour la France."
Mise en garde
A Londres, le
Daily Telegraph estime que "l’ancien président a voulu éviter de se mettre les électeurs du Front national à dos tant il espère qu’ils soutiendront sa candidature en 2017."
"Ce n’est pas le moment pour l’UMP d'abandonner la démonstration d'unité affichée par Monsieur Sarkozy dans la foulée des attaques terroristes, quand il se tenait aux côtés de François Hollande, le président socialiste, et contre les forces de la haine”, met en garde le New York Times.
Courrier International - France