Trois lionceaux blancs sont nés le 28 janvier au Zoo Safari Borysew, près de Lodz, en Pologne. Ci-dessus, le trio d'adorables félins photographié le 1er février.
Christie's a finalement annulé la vente aux enchères de 85 tableaux du peintre Joan Miró, collection qu'elle avait qualifiée "d'une des plus grandes et intéressantes offres de travail de l'artiste jamais mises en vente". L'Etat portugais avait mis en vente les toiles du peintre catalan dans l'espoir de diminuer un peu sa dette publique. En effet, la collection appartenait à la banque BPN – cette dernière en faillite à l'époque a été renflouée et nationalisée par l'Etat portugais en 2008, pour finalement être privatisée en 2011. (En pleine crise économique, ce sauvetage avait créé un trou de 4 milliards d'euros dans les caisses de l'Etat.)
Deux irrégularités ont été pointées du doigt par la société de vente aux enchères anglaise pour motiver la suspension de la vente. Selon l'hebdomadaire Expresso, les tableaux seraient arrivés sur le territoire anglais par la "valise diplomatique", c'est-à-dire comme si ceux-ci avaient été propriété d'Etat (ce qui n'est pas clairement avéré).
Par ailleurs, la Direction générale du patrimoine culturel (Dgpc) [entité responsable des biens culturels de l'Etat portugais] n'a jamais été mise au courant de la vente et de l'acheminement des tableaux. Néanmoins, selon Barreto Xavier, secrétaire d'Etat à la Culture, "affirmer que les Miró sont propriété d'Etat relève de la mystification". La vente ne devait que contribuer à combler le trou creusé dans le budget après avoir rescapé la BPN en faillite.
"Une république bananière"
Le journaliste et homme politique Marcelo Rebelo de Sousa (Parti social-démocrate, au pouvoir) déclare que le cas est "digne d'une république bananière". Et il ajoute que "personne ne met en vente 85 tableaux de maître en une seule fois, ce qui les dévalorise".
Si l'opposition parlementaire (le Parti socialiste portugais en première ligne) a manifesté sa volonté de conserver les toiles de Joan Miró au Portugal, le gouvernement, lui, maintient sa position afin de diminuer le poids financier du renflouement du BPN sur les contribuables. Le Premier ministre Pedro Passos Coelho a confirmé que les œuvres seront remises en vente.
Du pragmatisme en temps de crise
L'éditorialiste d'Expresso, Daniel Oliveira, encourage la vente, expliquant que, après un temps d'exposition permettant à la collection de gagner en valeur, "ces tableaux seraient aussi bien ailleurs qu'ici".
Manuel Carvalho du Público, dans son billet "Miró par temps de colère", explique que la polémique est "un coup d'épée dans l'eau" de l'opposition, habituée à attaquer le gouvernement sur toutes les questions qui peuvent animer le débat sur les politiques d'austérité. C'est d'ailleurs le gouvernement précédent – dirigé par le Premier ministre José Socrates – qui aurait entamé le processus de vente des œuvres d'art. Il conclut ainsi : "Les toiles ne sont pas déterminantes pour notre culture ou notre cosmopolitisme et nous ne sommes pas dans une situation de stabilité financière qui nous permet d'être généreux dans nos investissements dans les objets d'art.".
Une pétition réclamant que les tableaux restent au Portugal a déjà rassemblé plus de 10 000 signatures. A la demande de l'opposition, le sous-secrétaire à la Culture sera prochainement entendu en commission à l'Assemblée nationale afin de clarifier son rôle dans l'acheminement des œuvres à Londres.