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15.8.13

Sarkozy a-t-il perdu la présidentielle à Bayonne ?

Nicolas Sarkozy se fraie un chemin sous les huées à Bayonne lors d'un déplacement considéré comme un tournant de l'élection de 2012.

La visite très mouvementée de Nicolas Sarkozy au Pays basque, le 1er mars 2012, "a scellé l'issue de l'élection présidentielle", estime le journaliste Éric Normand dans Bayonne 01.03.2012 (Gascogne), illustré par des photos de Nicolas Sabathier. Éric Normand, journaliste à La République des Pyrénées, analyse cette visite qui a tourné au "fiasco" car "elle a été totalement improvisée". Nicolas Sarkozy, rappelle-t-il, "est venu à Bayonne comme il était venu dix jours avant à Annecy". Sauf que Bayonne "est au Pays basque, un pays complexe, turbulent, marqué par les revendications nationalistes".
Le 1er mars, le président commence par visiter une exploitation agricole à Itxassou. Il y a là déjà, face à la police, de jeunes nationalistes, des opposants au projet de ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV), des producteurs de lait en colère et des promoteurs d'une collectivité territoriale (CT) basque. À 15 h 40, Nicolas Sarkozy pose le pied à Bayonne. Une foule compacte, hostile l'attend. Des cris et des sifflements couvrent les applaudissements des partisans, bien moins nombreux, du candidat. "Une foule formée d'altermondialistes, de socialistes, de nationalistes basques et de beaucoup de jeunes en vacances scolaires. L'élément important a été la présence d'une masse de jeunes lycéens et d'étudiants", estime Éric Normand. Le convoi et son escorte pénètrent, dans une confusion totale, dans un bar d'une rue commerçante où le président doit rencontrer des interlocuteurs socio-professionnels.

Un arrêt brutal de sa progression dans les sondages

Il est 16 heures. La foule s'agglutine, les policiers font barrage. À 16 h 20, les manifestants sont plus de mille. Les CRS passent à l'action, ne créant dans la foule un corridor qu'à 17 h 15 que Nicolas Sarkozy parvient enfin à emprunter pour gagner son véhicule. "Cette journée s'est traduite par un arrêt brutal de sa progression dans les sondages", note le journaliste de La République des Pyrénées, et "il reviendra bien trop tardivement sur son adversaire pour le coiffer au poteau".
Son analyse sur l'importance de cette journée est partagée par d'autres. Ainsi, l'ancien conseiller du président, Henri Guaino, a estimé le 16 mai sur Public Sénat que "cet incident a coupé le lien direct (...) entre le candidat et les Français". Franz-Olivier Giesbert, directeur du Point, a pour sa part qualifié cette journée de "tournant" et Laurent Neumann, directeur de Marianne, a estimé que "Bayonne a été un moment-clé" de la campagne.
 
LE POINT

11.8.13

Photo - Animaux - Perroquets

Bébés peroquets
Deux bébés perroquets se bécotent après avoir été capturés par un chasseur indien de Dimapur, en Inde du Nord. Ils sont préservés pour la vente à un particulier. La faune de cette région est de plus en plus pauvre à cause de la chasse, énormément pratiquée dans cette partie de l'Inde.

Photo - Animaux - Concours de chants chez les coyotes

24 heures en images
Chapeau bas à la photographe Debbie DiCarlo qui a su immortaliser une leçon de hurlement délivrée par une maman coyote à ses deux petits, dans une réserve de faune à Hinckley, dans l'Etat américain du Minnesota.

Photo - Animaux - Bébé panda se réveille

24 heures en images
Nous nous en étions déjà fait l'écho dans cette galerie : un panda est né début juillet au zoo de Taipei, à la suite d'une insémination artificielle pratiquée sur une femelle offerte par la Chine à Taïwan. Voici le bébé en pleine séance d'éveil avec l'équipe du zoo, sur une photo diffusée le 7 août. Il faudra encore attendre trois mois avant sa première apparition publique.

Images du Monde - USA

24 heures en images - Dimanche 11 août
Le Grand Prismatic Spring, dans le parc national de Yellowstone, aux Etats-Unis, sur une photo aérienne prise en juillet 2013. Il a fallu au photographe s'élever à 300 mètres au-dessus de l'énorme pièce d'eau chauffée à plus de 70°C pour en saisir toutes les nuances de brun, de jaune, de vert et de bleu.(Max Waugh/SOLENT NEWS/SIPA)

Bzzzzzzzzzzzzzzz – Quand un moustique vous pique

Vous vous grattez, râlez, jurez de les écrabouiller... Si les conséquences d'une piqûre de moustique sont bien connues, l'acte en revanche, reste plus énigmatique. Grâce à un microscope vidéo, des chercheurs de l'Institut Pasteur, à Paris, éclaircissent un peu le mystère.
Rarement une piqûre avait été filmée d'aussi près. On y voit le moustique – du type qui transmet le paludisme – en pleine action. Le dard de l'insecte fouine frénétiquement dans les tissus d'une souris anesthésiée, à la recherche de la veine qu'il finira par piquer.
qu'il finira par piquer.

Quand un moustique vous pique, par lemonde.fr
Très flexible, le dard s'étire presque jusqu'à former un angle droit. Après plusieurs essais, l’insecte finit par trouver la veine qui lui plaît.
"En général, ils peuvent boire pendant environ quatre minutes", explique National Geographic. Lors de cette piqûre, le moustique aspire tellement fort que la veine se dégonfle très rapidement :

 

8.8.13

Gibraltar : les (nouvelles) raisons de la discorde

Douanes aux frontières du territoire de Gibraltar. Arne Koehler/CCL'enclave britannique en territoire espagnol (africain) empoisonne toujours les relations entre Londres et Madrid. Cette fois-ci, les autorités de Gibraltar ont installé un récif artificiel en béton, qui empêche la présence des pêcheurs espagnols dans les eaux du Rocher.

De son côté, Madrid n'a pas tardé à se rappeler au bon souvenir de ses voisins gibraltariens. Le week-end dernier, les contrôles aux frontières du territoire ont subitement augmenté, provoquant de longues heures d’attente. Selon le journal britannique
The Times, on ne doute pas, à Londres comme à Gibraltar, que cette recrudescence est l’une des réponses de Madrid à l’implantation des récifs. Le quotidien conservateur espagnol ABC voit dans cette récente construction de récifs une manœuvre d’annexion : "les Anglais espèrent, comme tant d’autres fois, que nous laisserons faire et que nous accepterons".

Dans un communiqué, le gouvernement de Gibraltar estime que l’attitude espagnole renvoie aux "pages sombres" du pays : "de tels ralentissements délibérés furent pour la première fois imposés sous la dictature fasciste du Général Franco dans les années 1960. Il est invraisemblable qu’un gouvernement espagnol se revendiquant démocratique puisse user de telles tactiques" Du côté britannique, le ministre des affaires étrangères, William Hague, a fait part à son homologue espagnol de ses "sérieuses inquiétudes".

Le dialogue n'est pas rompu
Les Espagnols ont renchéri en menaçant d’imposer un droit de péage routier de cinquante euros aux frontières de l’enclave britannique. David Cameron, le Premier ministre britannique, s'est immédiatement dit "très préoccupé" par ces nouvelles annonces et a demandé "des explications". Mais pour le quotidien
ABC, "le gouvernement britannique semble refuser toutes les explications, que ce soient celles du Ministre des Affaires étrangères espagnol ou bien celles de notre ambassadrice à Londres". Pour Madrid, en effet, ces contrôles obéissent seulement à la nécessité de surveiller un "territoire sur lequel les trafics illicites sont fréquents", qui n’appartient pas à l'espace Schengen, et qui n'est donc soumis aux règles de libre circulation européenne.

Pour autant, rassure le journal
El País le dialogue n’est pas rompu, "le numéro deux du ministère des Affaires étrangères espagnol a manifesté la même "préoccupation" que celle du ministre britannique David Cameron (…) et a rappelé sa disposition à "poursuivre le dialogue et la collaboration avec le Royaume Uni et éventuellement avec Gibraltar".
COURRIER INTERNATIONAL

L’excision en Afrique : moins mais encore trop

– Voir cette carte en plus grand


C’est une demi-bonne nouvelle : “les adolescentes risquent moins que leurs aînées d’être excisées” dans les 27 pays d’Afrique où cette pratique persiste, note The New York Times en rendant compte des chiffres publiés le 22 juillet par l’Unicef.

Si elle révèle des situations terribles – 98 % des femmes mutilées en Somalie, 91 % en Egypte –, cette enquête montre toutefois que cette pratique est en baisse dans certains pays, au Kenya et en République centrafricaine notamment. Et elle met aussi en avant un changement générationnel : en Egypte, par exemple, un tiers “seulement” des adolescentes interrogées pensent que ces mutilations doivent persister, contre deux tiers pour leurs aînées. Trente millions de fillettes ou d’adolescentes devraient être excisées dans le monde au cours de la prochaine décennie.
Le rapport de l’Unicef.
COURRIER INTERNATIONAL

Radioactivité - A Fukushima, le drame continue

 
Des experts et des membres du gouvernement inspectent un puit de contrôle, où sont mesurés les niveaux de radioactivité de la centrale de Fukushima, le 6 août 2013 - AFP
Le gouvernement japonais a décidé de s'impliquer directement : dans la bataille pour contenir le niveau toujours plus important d'eau radioactive qui s'échappe de la centrale de Fukushima, il veut aider Tepco [Tokyo Electric Power Co.], l'opérateur en charge de la centrale. Il s'agit d'un "problème urgent", a indiqué hier, 7 août, le Premier ministre, Shinzo Abe. 300 tonnes d'eau contaminée s'échappent chaque jour - l'équivalent d'une piscine olympique par semaine.

Fin juillet, Tepco a reconnu pour la première fois que la contamination avait atteint les eaux souterraines, et qu'une partie de celles-ci se déversait dans l'océan. "Le problème, c'est que l'eau souterraine entre dans le réacteur endommagé, se charge d'éléments radioactifs comme le cesium et s'échappe ensuite dans la mer",
explique le site britannique New Scientist. "Tepco est en train de construire une série de murs souterrains censés agir comme un barrage et arrêter le courant. Mais il est probablement trop tard : l'eau contaminée monte et va bientôt passer par-dessus", poursuit le site d'information scientifique.

"Plutôt que de se reposer sur Tokyo Electric, le gouvernement va prendre des mesures", a déclaré hier Shinzo Abe. Il a demandé au ministre de l'Economie, Toshimitsu Motegi, de s'occuper rapidement du problème de l'eau contaminée et de s'assurer que Tepco mènera jusqu'au bout le démantèlement de la centrale, qui pourrait prendre 40 ans et coûter 11 milliards de dollars (8,28 milliards d'euros). "La décision du gouvernement paraît être une réponse aux avertissements d'experts industriels qui assurent que l'échec de Tepco pour régler le problème remet en question sa capacité à décontaminer de manière sûre la centrale de Fukushima",
note Asahi Shimbun.

"Tepco n'a-t-il toujours rien appris ?"

Le correspondant à Tokyo de
The Australian note que Shinji Kinjo, responsable d'un groupe de travail à l'Autorité de régulation nucléaire (NRA), a déclaré à l'agence de presse Reuters qu'il y avait "urgence" à propos de la situation à Fuskushima. Des propos "peut-être destinés à augmenter la pression sur le Japon et Tepco, afin d'accélérer le processus de nettoyage de la centrale", avance le journaliste. "La notion de crise n'est pas très développée [chez Tepco]", a également déclaré Shinji Kinjo, "c'est pour cela qu'il ne faut pas laisser Tepco seule" pour s'occuper du nettoyage.

"Tepco n'a-t-il toujours rien appris, deux ans et quatre mois après le désastre nucléaire qui avait commencé à la centrale de Fukushima ?" interrogait le 29 juillet dernier
un éditorial acerbe du Asahi Shimbun, critiquant les fautes répétées de l'opérateur. Désormais, "autoriser la compagnie à continuer de s'occuper de l'énergie nucléaire est tout simplement hors de question", estimait alors le journal, pour qui c'est "la NRA, par exemple, [qui] devrait maintenant diriger tous les aspects du nettoyage de Fukushima".

"Est-ce que les nouvelles règles de sécurité sont suffisantes pour prévenir une fuite d'eau radioactive en mer si un autre accident nucléaire majeur se produit ?" s'interrogait encore Asahi Shimbun. "Nous appelons la NRA à regarder de très très près cette possibilité en examinant le cas des fuites à Fukushima."

Paul Grisot
 
COURRIER INTERNATIONAL

Poutine a franchi la ligne rouge de trop

"Je vois toujours très clairement la ligne rouge." Dessin de Ruben
Enfin, une ligne rouge vraiment rouge.
En annulant sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, Barack Obama a enfin joint le geste à la parole. Après avoir laissé entendre à de multiples reprises que le refus de la Russie d'extrader Edward Snowden risquait de provoquer une grave rupture des relations russo-américaines, le président américain a pris une décision. Le sommet est annulé.
A vrai dire, j'ai été surpris. Barack Obama a tendance à fixer des limites qui finissent par s'estomper à mesure que l'échéance approche.
Il a désigné de ligne rouge un éventuel recours de la Syrie à des armes chimiques contre les insurgés. Cette ligne rouge a été franchie sans que le gouvernement américain ne fasse quoi que ce soit, si ce n'est fournir aux rebelles quelques armes légères similaires à celles qu'ils ont déjà à foison. Pendant ce temps, le massacre se poursuit : plus de 100 000 personnes sont mortes et un nombre catastrophique de réfugiés menace de submerger la Jordanie, le pays voisin.
La politique étrangère de Barack Obama consiste souvent, semble-t-il, à n'avoir aucune politique. C'est ce qu'on voit dans le cas syrien et il semblait en être plus ou moins de même avec la Russie de Vladimir Poutine. Ce dernier a étouffé la démocratie russe pour restaurer l'autoritarisme des tsars puis les commissaires du peuple. Il est maintenant véritablement dangereux de s'opposer à Vladimir Poutine, ou plutôt de ne pas s'allier au régime pour réussir en affaires. Dans ce contexte, le gouvernement de Barack Obama est resté muet.
Pouvoir identifier les intérêts américains
L'affaire Edward Snowden, toutefois, semble taper sur les nerfs du président américain. Depuis longtemps, il se montre impitoyable avec ceux qui divulguent des informations confidentielles - des procès sont lancés pour trois fois rien. S'il ne fait aucun doute qu'Edward Snowden a commis un crime (ce qu'il a pour ainsi dire admis), il a également accompli un service public. Le débat actuel sur l'ampleur du programme de surveillance mené par le gouvernement a précisément été déclenché par Edward Snowden. Avant qu'il ne lance l'alerte, la plupart des Américains n'avaient aucune idée de l'existence des différentes méthodes d'écoutes et ils s'en portaient très bien.
J'ai l'impression que le jeune informaticien a certes agi illégalement, mais qu'il s'est aussi heurté à la tendance d'Obama à vouloir tout contrôler. Le président est très prudent et les décisions de politique étrangère sont prises à la Maison-Blanche, pas au département d'Etat. Le gouvernement a eu l'air à la fois opposé et favorable au coup d'Etat en Egypte, faute de pouvoir identifier les intérêts américains.
Récemment, lorsque le secrétaire d'Etat, John Kerry, a déclaré que le coup militaire égyptien avait restauré la démocratie dans ce pays - un triomphe de la rhétorique orwellienne - il présentait les symptômes du vertige que ressent celui qui est en quête d'une orientation politique. A mon avis, il ne la trouvera jamais.
Face à Vladimir Poutine, toutefois, le président est resté ferme. Il respirait la certitude. Le président a été offensé et il en a fait une affaire personnelle. Le sommet est annulé.
Pour l'instant, en tout cas
 
COURRIER INTERNATIONAL.