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17.12.23

BEAUX PAYSAGES DE FRANCE - Les falaises d’Etretat

La beauté singulière des falaises d’Etretat en Normandie a inspiré le peintre Claude Monet. Elles surprennent les visiteurs par leur verticalité et le contraste de couleur entre leur sommet verdoyant, la blancheur de la roche et le bleu de la Manche.

MesYeuxSurLeMonde

LA FRANCE A L'AFFICHE - Le Capitole - Toulouse

 

Le capitole, place emblématique de la ville de Toulouse. Egalement la place de l’hôtel de ville, très beau monument tout en longueur.

Doz

14.12.23

EXPRESSIONS POPULAIRES FRANçAISES - Avoir le cul bordé de nouilles

 

être très chanceux ; avoir beaucoup de chance

Origine et définition
D'une finesse absolue, cette expression a une origine incertaine car si le lien entre le 'cul' et la 'chance' est commun de nos jours, que viennent faire les nouilles dans cette galère et pourquoi 'bordent'-elles ?

Avoir de la chance, c'est avoir du bol ou du cul.

L'ajout des 'nouilles' est apparu de manière certaine vers 1950 en liaison avec des activités sportives (le gardien de but avait le cul bordé de nouilles lorsque le ballon rebondissait sur la barre).
Mais l'expression elle-même serait née plus tôt, dès les années 30, à Marseille, dans le pays de l'exagération chronique, proche de l'Italie, celui des consommateurs de pâtes. Alors qu'il désignait un chanceux ("il a du cul !"), un amateur de galéjades aurait ajouté cette hyperbole "nouillesque" qui en aurait fait le succès.

Une autre explication, strictement réservée aux adultes et peu appétissante, a été toutefois proposée. En l'absence d'une bibliographie sérieuse sur le sujet, elle est à prendre avec des pincettes (ou des baguettes, s'il s'agit de nouilles chinoises) :
Il est connu que, dans certains milieux masculins où les relations de pouvoir sont fortes (comme chez les prisonniers, par exemple), les personnes acceptant de se prêter à des relations homosexuelles en tirent de nombreux avantages (protection, passe-droits...) assimilés par d'autres à une certaine chance et de la réussite. Mais de telles moeurs pratiquées sans modération peuvent avoir tendance à provoquer des hémorroïdes qui regardées de près et malgré leur couleur peuvent être comparées à des nouilles.

Je ne sais pas s'il y a un réel 'fondement' à cette version, mais compte tenu du flou qui entoure l'origine de cette expression, il était impossible de la passer sous silence.

Cela dit, il ne faut pas oublier aussi qu'en argot, la nouille désigne le pénis. Alors de là à imaginer que dans le même genre de milieu, celui qui a le cul bordé de nouilles est celui sur lequel tout le monde 'passe', augmentant ainsi sa 'chance', il n'y a qu'un petit pas qui pourrait être vite franchi, ce que je m'abstiendrais de faire, en l'absence de sources dignes de foi sur ce sujet.

Expressio

8.12.23

PEINTURE - Aquarelles - Ruelle à Dinan

"Ruelle à Dinan"
C. Graniou

EXPRESSIONS POPULAIRES FRANçAISES - Peigner la girafe

faire un travail inutile et très long ; ne rien faire d'efficace ; paresser ; pisser dans un violon ; perdre son temps ; ne rien faire d'intéressant ; se dépenser sans efficacité, pour rien ; effectuer en vain une tâche très longue ; travailler inutilement ; ne rien faire de son temps

Origine et définition

L'origine de cette expression n'est pas vraiment certaine.
Il existe bien une anecdote à propos d'un gardien du Jardin des Plantes () où arriva la fameuse première girafe en 1827, gardien qui, alors qu'il était accusé d'inactivité chronique, aurait répondu : "Je peignais la girafe", mais elle aurait été inventée a posteriori.
On peut toutefois, sans grand risque de tomber, se pencher du côté des pratiques masturbatoires pour expliquer cette locution.
En effet, le long cou d'une girafe peut aisément (pour les dames qui rêvent un peu) être assimilé à un sexe en érection.
Et si l'on se réfère à Boris Vian dans "Vercoquin et le plancton", on constate qu'il y écrit, avec une allusion explicite à la masturbation : « J'ai tellement peigné ma girafe qu'elle en est morte ».
Outre peigner la girafe pour désigner ce genre d'activité, on trouve aussi se "polir la colonne" ou "s'astiquer le jonc", toutes locutions contenant des verbes liés au nettoyage.
Mais comment expliquer alors que, de la masturbation, on passe à l'inefficacité, voire à la fainéantise sous-jacente ?
Si je vous traite de branleur, vous comprendrez tout de suite (non, ne frappez pas, c'est juste pour expliquer) ! Un branleur, c'est quelqu'un qui se masturbe, mais c'est aussi quelqu'un qui traîne, qui ne fait rien.
On constate effectivement qu'il y a une assimilation très fréquente entre celui qui pratique l'onanisme à tout va et celui qui n'a aucune occupation utile, celui qui pratique l'oisiveté avec ardeur.
Pour confirmer cette relation sémantique, il suffit de se pencher sur le terme "peigne-zizi", très proche de notre expression, et qui, depuis longtemps dans le parler franc-comtois (mais peut-être ailleurs aussi), désigne un individu sur lequel on ne peut pas compter.
Donc si, à l'origine, celui qui peignait la girafe, c'était celui qui se masturbait, par glissement sémantique habituel, c'est devenu celui qui ne fait rien d'utile, qui glande, qui traîne, qui n'en fout pas une rame.
Attention : il ne faut pas ici confondre 'peigner' et 'peindre', comme le font certains. On n'a jamais vu quelqu'un se promener avec un seau de peinture beige à taches marrons et tenter d'en appliquer sur cet animal...
Exemples
« D'ailleurs, je m'en fous… On verra bien… Faire ça, ou peigner la girafe ! »
Martin du Gard - Les Thibault

Expressio

4.12.23

PEINTURE - Aquarelles de C. Graniou - Rio de San Casiano

"Rio de San Casiano"
C. Graniou

EXPRESSIONS POPULAIRES FRANçAISES - Tomber de Charybde en Scylla

 

N'échapper à un danger que pour se frotter à un autre encore plus grave ; de pis en pis ; en tentant d'éviter un mal, tomber dans un autre encore plus grand ; aller de mal en pis ; échapper à un mal pour inévitablement retomber dans un autre pire

Origine et définition

Cette expression est employée depuis le XIVe siècle, mais elle remonte à l'Antiquité.
Jean de la Fontaine l'a utilisée dans "la vieille et les deux servantes" () où il conte l'histoire de deux servantes qui, étant dérangées dès le chant du coq par leur patronne, crurent bon d'égorger l'animal. Hélas, une fois l'animal passé de vie à trépas, la vieille, craignant de laisser passer l'heure du réveil, n'arrêtait plus de les déranger.

A l'origine Charybde et Scylla auraient été deux dangers du détroit de Messine, entre l'Italie et la Sicile, le premier étant un tourbillon, le second un écueil.
Les marins qui cherchaient à éviter le premier allaient périr en s'écrasant sur le second.
Présents dans la Mythologie, Scylla était présenté comme une créature monstrueuse à plusieurs têtes () et Charybde comme un monstre qui, trois fois par jour, aspirait dans d’énormes tourbillons les eaux du détroit avec les bateaux qui y naviguaient, puis les recrachait ().
Dans l'Odyssée, Ulysse, qui vient à peine d'échapper aux chants des sirènes, doit tenter de se glisser entre ces deux grands dangers. Mais il y perdra 6 compagnons dévorés vivants par Scylla.

Exemples

Pour autant, nous ne souhaitons pas à la Slovénie de tomber de Charybde en Scylla.
Lorsque je me suis penché sur ce dossier, je dois bien dire que je suis tombé de Charybde en Scylla.
« Ces prisonniers risquent de tomber de Charybde en Scylla.
Si seulement j'avais su, à l'époque, que je tombais de Charybde en Scylla quand, en m'asseyant, remplie d'idéaux, dans le fauteuil éditorial, je rêvais d'en faire le prochain New Yorker.
Cherchons -nous à tomber de Charybde en Scylla ou voulons-nous emprunter une voie durable?

Expressio