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27.10.12

La stupidité a un nom: préfecture!

 Il y a trois ans, Najia épouse Hicham Mouahid Idrissi: elle est en situation régulière, pas son mari, bien qu'il vive en France depuis dix ans. La petite Nour vient rapidement compléter la famille.
Najia travaille depuis bientôt cinq ans comme assistante pédagogique au collège Henri-Wallon d’Aubervilliers (93) et souhaite devenir enseignante. Ses études en cours en deuxième année de master d’histoire devraient lui ouvrir des possibilités. Mais elle doit passer les concours de la fonction publique et, donc, être naturalisée. Et les maigres revenus que lui octroie la République ne lui offrent pas la possibilité de devenir française : car, chose étrange, la sélection des futurs Français se fait aussi par les revenus ! Hicham, quant à lui, n’a pas le droit de travailler. Il s’occupe de la fillette. Le 24 septembre, le préfet de l’Essonne délivre à Hicham une autorisation provisoire de séjour. Quatre jours plus tard, le 28 septembre, contre toute logique, il reçoit une obligation de quitter le territoire français (OQTF), datée du 18 septembre!
Cette imbécillité administrative, dont on veut penser qu’il ne s’agit que d’une imbécillité, non seulement fait totalement fi de la situation d’Hicham— celui-ci, en France depuis dix ans, est mariée à une résidente et père d’une enfant née sur le sol français qui deviendra française dès ses treize ans –, mais jette la famille dans la plus extrême détresse: si le stupide illogisme préfectoral se poursuit, Najia perdra son compagnon et le père de son enfant! Et il lui deviendra impossible de continuer à assurer ses fonctions puisque Hicham ne sera plus là pour s’occuper de Nour.
La famille, qui a fait appel de l’OQTF, vit dans l’angoisse de son démantèlement.
CHARLIE HEBDO