Quatre satellites Galileo sont désormais en orbite, après le succès du lancement de deux d'entre eux, vendredi par une fusée Soyouz depuis la Guyane française, une étape importante pour le système européen de navigation qui va pouvoir enfin montrer ce qu'il sait faire.
Il faut au minimum quatre satellites pour déterminer de façon précise une position à la surface du globe. "On aura la démonstration physique que le système peut remplir sa mission de navigation avec uniquement des moyens européens", a expliqué à l'AFP Didier Faivre, directeur du programme Galileo à l'Agence spatiale européenne (ESA).
Galileo, qui à terme comptera 30 satellites au total, devrait être en mesure de fournir les premiers services aux usagers à la mi-décennie. "Nous sommes déterminés à fournir des services de navigation fiables dès 2014", a déclaré Paul Flament, gestionnaire du programme à la Commission européenne.
Le PDG d'Arianespace Jean-Yves Le Gall a salué "un succès de l'Europe", y voyant un "heureux présage", le jour où le Prix Nobel de la Paix a été attribué à l'Europe.
Il a également estimé que ce "nouveau succès" d'un lanceur Soyouz "confirme le caractère exemplaire de notre coopération avec la Russie". La 3e mission de Soyouz depuis la Guyane française a permis de placer sur une orbite circulaire à 23.222 km d'altitude les deux nouveaux satellites de la constellation Galileo, "prénommés" David et Sif. Conçus pour une durée de vie de 12 ans, ils rejoignent leurs homologues, Thijs et Natalia, lancés il y a près d'un an par le vol inaugural de Soyouz en Guyane.
A eux quatre, ils vont former une "mini-constellation" opérationnelle qui permettra de tester le système.
Dans un premier temps, et pendant une centaine de jours, il s'agira de s'assurer que les nouveaux venus ont bien gagné la place qui leur est assignée en orbite et qu'ils fonctionnent correctement.
26 satellites fin 2015
Les opérations tests de navigation proprement dites ne devraient commencer que vers février 2013. Au printemps, les quatre satellites européens devraient être en mesure de donner, "pour la première fois", leur premier point de navigation, a précisé M. Faivre.
La phase de validation en orbite sera suivie par le déploiement du reste des satellites et Galileo devrait être pleinement opérationnel pour 2018. Les quatre satellites "tests" de validation en orbite (IOV) ont été construits par un consortium mené par EADS Astrium Allemagne et assemblésà Rome par Thales Alenia Space. Ils doivent être "les modèles" de tous les autres satellites Galileo fabriqués en Europe.
22 satellites complémentaires seront assemblés par la PME allemande OHB en Allemagne et lancés par Arianespace. A ce jour, le programme prévoit trois lancements par une fusée Soyouz en 2013 et deux en 2014, le lanceur russe emportant deux satellites à chaque fois. En 2014, est également prévu le lancement par une Ariane adaptée de quatre satellites Galileo d'un coup. Deux autres lancements Ariane sont prévus en 2015.
Le programme aura coûté 5 milliards d'euros en 2015.
Les Européens ont voulu disposer de leur propre technologie, indépendante du système militaire américain GPS. Le programme est financé à 100% par la Commission européenne et mis en oeuvre par l'ESA.
Les deux premiers satellites Galileo avaient été mis en orbite le 21 octobre dernier par le vol inaugural de la fusée russe depuis le CSG.
LA LIBRE BELGIQUE