La députée de Syriza, a été agressée, ce matin, sur la plateau de la chaîne grecque Antenna 1, par un député de Chryssi Avghi, l’extrême-droite néofasciste, lors d'un débat en vue des législatives du 17 juin prochain. Elle réagit en exclusivité pour l’Humanité.fr.
Rena Dourou, vous avez été agressée sur un plateau télévision par un député de Chryssi Avghi. Pourquoi ? L’extrême-droite se sent-elle décomplexée suite aux résultats des élections du 6 mai ?
Rena Dourou. L’extrême droite se sent surtout décomplexée en raison de la politique menée par les deux partis qui sont au pouvoir depuis des décennies, leur peu de considération pour la politique d’immigration. En fait, les socialistes et les conservateurs ont laissé faire les fachos dans les banlieues dites « difficiles » où l’Aube Dorée a depuis longtemps, en toute impunité, imposé sa loi, c’est-à-dire sa violence contre les étrangers, en présentant cette violence comme une « solution efficace » face à l’ immigration.
Pourquoi Syriza et le KKE ont-ils été visés lors de cet acte de violence ?
Rena Dourou. Ces deux partis ont été visés parce que la Gauche a toujours été la cible préférée de l’extrême droite. Mais pour ce qui est de SYRIZA, il faut souligner que la rhétorique électorale adoptée récemment par la Nouvelle Démocratie [le parti de droite, NDLR] à l’égard de notre parti, emploie un argumentaire qui fait penser à un retour aux origines d’une droite dure, avec des relents d’anticommunisme primaire...
Comment la situation politique évolue-t-elle en Grèce ?
Rena Dourou. La crise économique est en train de se transformer en crise de démocratie, comme on l’avait déjà souligné depuis le début de la crise de la dette. Il n’est aujourd’hui plus seulement question de sauver l’économie mais notre démocratie.
L'HUMANITE